Témoignage de Lina –
» Un message à tous les hommes qui veulent savoir ou s’arrête le fantasme :
Les fantasmes sexuels ne se mettent en application que s’ils sont partagés. Encore une fois, je ne veux ni juger vos fantasmes, ni même savoir s’ils sont normaux. Je vous demande juste de pratiquer des jeux amoureux entre personnes responsables et consentantes.
Juillet 2003
Je voulais juste poser une question car après tout …
Je n’ai lu ici que des histoires qui m’ont données envie de pleurer, affreuses toues plus les unes que les autres.
Moi cela n’a rien à voir. Ce n’était pas mon père, ni un oncle, personne de ma famille, ce n’était pas un accident, c’était tous les jours.
Pourquoi je me sens coupable ? Parce que moi je n’avais justement pas 13 ou 15 ans, que j’aurais du partir… Que je n’ai pas réagi.
Tout à commencé un peu avant mes 18 ans. Je l’ai rencontré par hasard, il était très sympa on a tout de suite sympathisé, il était super.
Quelques mois plus tard, on se revoit, toujours par hasard et la on se revoit et ainsi de suite. Lorsqu’il m’embrasse j’ai 18 ans et demi. Il est doux et attentionné, c’est mon premier petit ami, j’ai toujours été très sérieuse et surtout particulièrement réservée.
Il patiente quelques mois avant le premier rapport. Tout se passe à merveille comme dans mes rêves de petite fille, ce souvenir est impérissable même si je sais ce qui a suivi. Il me le faut, c’est grâce à lui que je vis. Conciliant au début, il devient très exigeant. Je ne suis pas entreprenante et lui va me montrer comment me comporter en femme. Je fais des efforts, c’est dégueulasse mais… Il me quitterait sinon.
C’est nul et en plus je me sens minable, de ce qu’il me fait, de ce qu’il me fais faire, DE CE QUE JE LE LAISSE ME FAIRE.
Je crois encore avoir le choix et puis il revient d’une fête entre potes, je dors, il fait chaud. Le mois de juillet, il fait étouffant, il me saute dessus. Cette fois je ne vais pas l’emmerder avec mes simagrées, merde ! Comment le pourrais-je ? Il a frappé tellement fort que je ne sens plus rien, il fait tout ce qu’il veut. Je ne m’en rend même pas compte. Le lendemain, comme si de rien n’était, il me demande pourquoi j’ai les yeux gonflés. Je ne suis pas malade au moins ? Est ce qu’il doit appeler le docteur ? Je veux qu’il reste près de moi ? Qu’il prenne un jour de congé ? Non, je vais très bien j’ai mal à la tête et il peut aller travailler, je ne me sens pas mal car je ne me sens plus du tout. Drôle d’impression que celle d’être déconnectée, comme si on avait enlevé la prise.
Mais au fait de quoi est ce que je me plains. Tout le monde m’avait prévenue de rester chez mes parents. Je me tais donc, il redevient gentil et prévenant, mais tout m’insulte : ses sourires, ses caresses. Il me dit qu’il m’aime et j’ai envie de le frapper.
Je dois être folle, je déraille, il faut que je me reprenne. Je me reprends, je continue à faire le ménage et cætera … De plus, je suis des cours le jour, sur le moment je voulais être interprète. Ça m’épuise mais je ne penses pas, je prends des douches et des douches, il est furieux, la facture d’eau crève le plafond, « non mais est ce que je suis dingue ? » et puis un nouveau jeu, maintenant dès que le soleil se couche, je suis « la salope ». A chaque fois qu’il m’appelle comme ça c’est comme un coup de couteau et puis comme j’en suis une, il serait normal que j’agisse comme telle non ?
Alors pourquoi je le fais pas BORDEL! C’est pas grave, lui il va me montrer tout le respect que je lui dois, il va me faire voir que je ne suis qu’un petit jouet entre ses mains à qui il fais tout ce qu’il veut, il m’oblige à me déshabiller, très lentement car il veux tout voir, je dois me coucher sur le lit « ouvre tes jambes et attends moi salope ». Non, je ne veux pas, je ne peux pas, il me facilite la tâche et me jette dessus. Comme ça, c’est plus simple. Tout dans l’ordre, il aimerait bien que je sois entreprenante, je ne peux pas, je suis tétanisée, c’est pas grave, la aussi il va m’aider, mais il en a marre de faire tout le boulot, c’est pas croyable ce que je peux être empotée. C’est quand même pas compliqué, d’abord je le suce, non ! face au miroir, il veux voir, ensuite je me couche, d’abord pénétration vaginale, il me demande de me retourner … je ne veux pas, je le supplie, non pas ça je ferais tout ce qu’il veut, absolument tout, pourvu qu’il ne me fasse pas ça, mais il en a marre.
La gifle à cogné si fort que j’ai la tête qui tourne, sans m’en rendre compte je suis sur le ventre, je me débat mais il est plus fort, un oreiller étouffe mes cris « arrête ! Tu vas déranger les voisins ! laisse moi faire ce sera vite fini, tu vas même finir par adorer ça », il retire le coussin je le supplie d’arrêter, la douleur et la honte
la haine
Si je pouvais lui faire ce qu’il me fais.
« Ta gueule, t’es vraiment qu’une pute, dis moi que t’aime ça ou tu sauras vraiment ce que souffrir veux dire !
Je n’y arrive pas, à l’aide d’un couteau il m’aide à retrouver mon latin. Je le fais, je lui dis que j’adore ça et que je veux qu’il continue.
Je veux mourir.
Enfin c’est fini,
il se lève et prends une douche.
Je me jette sur mes vêtements, ma seule protection, il vient près de moi et me demande si j’ai faim.
Non, je suis fatiguée,
bonne nuit ma chérie.
Ais-je rêvé ?
Suis je donc vraiment folle, puis ça recommence, cette fois ça va trop loin, je suis en piteux état. Il me soigne et pleure en me jurant de ne plus jamais me faire le moindre mal et il tient promesse durant les 4 années qui suivent,
Physiquement, il ne me fais plus le moindre mal et tant que je ne rechigne pas trop, nos rapports se passent dans la douceur et il ne me force à aucun acte, il est tellement doux, est ce que j’ai rêvé ?
En parallèle, je dois accepter qu’il me trompe, au vu et au su de tous, même devant moi. Condition sine qua non à mon intégrité physique, Pour moi c’est chaque fois un autre viol. Ces femmes là elles, elles savent ce que faire bander un mec veut dire. Tant mieux pour elles, moi je ne veux plus penser, je ne veux qu’une chose, je suis en 1 candi de droit, je veux terminer mes études et défendre celles qui le souhaite, qui en ont besoin, qui comme moi sont terrassées par la honte car finalement de quoi se plaint on ? C’était notre compagnon, ce n’était pas la première fois qu’il nous touchait.
Mais c’était la fois ou j’ai dis non et ou il a décidé de ne pas m’écouter, ou il a décidé que ces droits surpassait les miens et puis, ne dit-on pas d’un homme qu’il HONORE sa compagne ou son épouse ?
Où est le problème, je n’ai jamais su le dire, aujourd’hui encore je ne sais où me situer. C’est la première fois que j’en parle, je ne relis rien et tape très vite pour ne pas m’arrêter, je m’excuse donc des fautes de frappe et d’orthographe. Ce que j’ai subi, c’est non seulement un viol conjugal mais aussi des tortures psychologiques.
Non je ne peux ni ne veux parler, je veux oublier, je veux vivre et le viol conjugal est puni. Je ne porterai jamais plainte, quand je revois cet homme duquel je suis séparée depuis peu, on discute, je lui ai demandé pourquoi il m’avait fais autant de mal. Il ne voit pas de quoi je parle.
A quoi bon.
Il croit sincèrement que ce n’était ni humiliant ni traumatisant, on ne peut pas discuter avec une montagne, j’abandonne, il s’excuse pourtant des gifles, ça il ne voulait pas. C’est déjà ça… il ne comprend pas que je ne les sentaient même pas.
J’essaye de vivre, de ne pas me dégoûter trop, c’est dur, je ne supporte pas qu’un homme pose les yeux sur moi, je les hais ils sont tous pourris, ils violent, ils frappent ou sont infidèles, voire les trois simultanément et j’ai fais le serment que plus jamais on ne me ferait endurer ce genre de chose.
Je sais que je me trompe et qu’il y a un tas d’hommes très gentils, cela n’empêche que je ne veux pas. Je veux juste parvenir à ne plus avoir peur d’être chez moi. Je veux poursuivre mes études et qui sait aider celles qui ont plus de courage que moi. Je veux que cela me serve de leçon, Ça ne m’arrivera plus jamais.
Merci de m’avoir lue, j’espère juste que dans ma précipitation je n’ai pas rendu ce récit incohérent.
Tu peux en faire ce que tu veux, l’effacer ou le mettre dans les témoignage si cela peut servir, pourquoi pas. Si tu le mets dans les témoignages je voudrais ajouter juste une chose :
On n’est jamais responsable des actes de violence que l’on nous fait subir
On ne provoque jamais un violeur
et « Non » veux dire « non », quelle que soit les circonstances.
Bien sur, je ne suis pas un modèle de courage mais d’un autre côté si, puisque j’arrive à me tenir droite et à avancer …
Si je peux aider qui que ce soit et ce de quelque façons que ce soit, ce sera avec un réel plaisir. Si tu choisis au contraire d’effacer ce message, c’est que tu l’aura jugé mieux ainsi et je respecte ça, merci néanmoins de m’avoir lue et qui sait peut être une réponse de ta part. »
Source viol.free/témoignage
**********************************************************************************************
[ « Non » veut dire « NON », quelle que soient les circonstances ]
« NON » ? Impossible à comprendre pour des machos /crades !
» Pourquoi je me sens coupable ? » demande cette jeune femme.
C’est ce que j’ai eu le PLUS de mal à évacuer, moi aussi,
Mais cette question était relative à tout mon univers violent (viols, violences psychologiques et physiques, coups, tentatives d’assassinat…), que j’ai ACCEPTE de VIVRE pendant 13 ans…
Bien sûr, il y avait les menaces de MORT sur ma personne si je « m’évadais »
Et SURTOUT celles concernant…Mes ENFANTS si je les prenais avec moi
Mais il y avait aussi AUCUNE estime de moi…
J’ai fini par partir…SEULE pour rester VIVANTE
Cachée dans les toilettes d’un..Avion !
Aujourd’hui? La honte est pour l’ex: j’ai écrit un « livre volcan »(commentaire d’un journaliste), où j’ai TOUT raconté…Le sordide aussi…Il a du déménager et ses enfants ne le voient plus…
Aujourd’hui j’ai TOUT reconstruit, y compris l’image que j’avais de moi
Et je suis TELLEMENT heureuse(Je sais, je touche du bois)…



PS- Une pensée affectueuse pour celles encore au fond du trou …