[ Lors dune entrevue avec lAWID, Zawadi Nyongo parle de son dernier livre intitulé « When I Dare to Be Powerful » (Quand joserai être forte), ouvrage dans lequel elle présente les histoires personnelles (herstories) de femmes pratiquant le travail du sexe.
Extraits :
…AWID : Dans lintroduction du livre, vous posez la question suivante : « Les travailleuses du sexe sont-elles des victimes ou des bastions de la sexualité féministe ? » Pour rédiger cet ouvrage, vous vous êtes entretenues avec plusieurs travailleuses du sexe. Quelle est, selon vous, leur opinion à ce sujet ?
ZAWADI : Toutes les femmes dont les histoires ont été reprises dans le livre ont participé à lILFA organisé par AMwA, et une partie de lInstitut a abordé la question du féminisme et de la construction du leadership féministe. Cest pourquoi, même si au début de lInstitut certaines femmes ne sétaient pas présentées comme féministes, elles létaient devenues à la fin de cette rencontre, comme en témoigne lengagement des travailleuses du sexe présentées à la fin du livre ; ces femmes sont résolues à remettre en question le concept fallacieux de femmes « bonnes » ou « mauvaises », à prendre leurs propres décisions, à défier le patriarcat, à refuser les politiques de répression vis-à-vis de leur corps et à surmonter toutes les limitations quil faudra pour parvenir à lautodétermination. Elles ne souhaitent pas être vues comme des victimes mais comme des personnes agissantes. Elles trouvent les façons de négocier largent, le sexe et le pouvoir. Les travailleuses du sexe qui se voient elles-mêmes comme victimes sont souvent plus vulnérables aux risques de grossesses non désirées, de sévices, de viols, dinfections par transmission sexuelle, desclavage sexuel, voire de trafic. Cest pourquoi le livre When I Dare to be Powerful inclut plusieurs conseils sur la gestion des risques proposés par les travailleuses du sexe durant lILFA. Ces conseils ont été appréciés par dautres travailleuses du sexe et activistes des droits des travailleuses du sexe du monde entier qui, après la lecture de ce livre, ont signalé que cette liste de conseils était lune des plus utiles et des plus complètes quelles aient jamais vue.
AWID : Quel est le rapport entre les principales organisations de droits des femmes et les organisations et activistes des droits de travailleuses du sexe dans la région ?
ZAWADI : Beaucoup de travailleuses du sexe doutent quil y ait un espace pour elles au sein du mouvement féministe car celui-ci est encore divisé quant à linclusion de la cause des droits des travailleuses du sexe. Rares sont les organisations qui apportent un soutien ouvert à laction des travailleuses du sexe : Tanzania Gender Networking Programme in Tanzania, Urgent Action Fund Africa et Trust for Indigenous Culture and Health au Kenya, et naturellement AMwA en Ouganda.
AWID : Comment expliquer cette situation ? Est-ce que le travail du sexe est considéré comme « immoral » ou parce quil nest guère question dans les médias des abus commis contre les droits des travailleuses du sexe ?
ZAWADI : Cest un mélange des deux. Dune manière générale, les gens sont réticents à parler de sexe, de sexualité et donc de travail du sexe. Beaucoup ne le reconnaissent même pas comme un travail, où il existe un accord formel ou informel de paiement entre le prestataire du service et le client. Les organisations des droits des femmes préfèrent souvent éviter dêtre stigmatisées par ce quelle considère comme des « questions liées au lesbianisme » ou « questions liées aux travailleuses du sexe », sans considérer quil sagit de questions de droits humains et non de moralité. Cest pourquoi beaucoup reste encore à faire au sein du mouvement des droits des femmes pour quil représente vraiment le caractère indivisible et inaliénable des droits humains]…
Zawadi Nyongo est consultante féministe indépendante en matière de justice sociale, et a étudié le phénomène de lorganisation des travailleuses du sexe en Afrique de lEst
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter lintégralité de larticle sur le site AWID.
Source genre en ACTION.
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Il faut sanctionner CEUX qui sèment leur sperme en ACHETANT de la « viande » HUMAINE
PAS celles qui en font commerce…
Ce n’est pas parce que des marchands d’armes existent qu’il n’est pas criminel d’ACHETER et de SEMER des armes anti personnelles