Et… l’information(!) concernant le droit à la…vasectomie, c’est pour quand ? (220.000 IVG par an)…

Pénis de glace(Photo perso: un pénis de glace; non contractuel)

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Par David Bême

« Contrairement à de nombreux pays, où des milliers d’hommes ont choisi la vasectomie, cette pratique reste peu courante en France. Longtemps considérée comme une intervention mutilante par l’Ordre des Médecins, elle est devenue légale pour raison médicale depuis 1999 en France.

Cette méthode de contraception masculine définitive est une des rares possibilités actuelles permettant à l’homme de s’investir dans les questions de contraception.

Vasectomie : qu’est ce que c’est ?

La vasectomie Le sperme est produit dans les testicules et stocké dans une partie de l’ épididyme. Durant le rapport sexuel, le sperme quitte l’épididyme par les canaux déférents et sera mélangé à d’autres composants pour former l’éjaculat. La vasectomie consiste en une ligature et une section des canaux déférents, ainsi l’éjaculat ne contient plus de sperme et est donc infertile. Cette opération simple entraîne une stérilisation définitive.

Deux grandes techniques existent actuellement :
·La plus fréquente consiste en deux petites incisions dans le scrotum (ou bourses), préalablement insensibilisé par anesthésie locale. Les canaux déférents sont coupés et une petite partie peut être retirée.
·Une seconde méthode, utilisée par les chirurgiens chinois depuis 1974, est utilisée dans d’autres pays depuis la fin des années 80. Cette technique est dite de « vasectomie sans bistouri ». Après anesthésie du scrotum, une petite ouverture est pratiquée avec une pince aux extrémités acérées, l’ouverture est progressivement agrandie et la totalité de l’intervention se déroule à travers une ouverture si petite qu’il n’est pas même nécessaire d’avoir recours à des points de suture pour la refermer. Ainsi, cette méthode entraîne moins de risques d’hématomes, de douleurs et de fièvre que la première méthode.

Quelle que soit la méthode, elle ne nécessite pas une hospitalisation très longue et l’opération dure tout au plus une dizaine de minutes.

Quelques précautions

Avant d’envisager une vasectomie, il faut être absolument sûr de ne plus souhaiter un enfant. A l’instar de la ligature des trompes chez la femme, il convient de considérer cette méthode comme une stérilisation définitive. Il y a quelques cas où, chez certaines personnes, une nouvelle intervention peut entraîner un retour à la fertilité. Mais ces cas sont rares, d’autant plus que contrairement à ce qui se passe chez la femme, la vasectomie peut entraîner le développement de réaction immunitaire vis à vis du sperme. L’apparition d’anticorps anti-spermatozoïdes anéantit donc tout espoir de procréation. Ainsi, encore plus que chez la femme cette opération doit être considérée comme définitive.

La seule alternative à une procréation post-vasectomie est la possibilité pour l’homme de stocker du matériel génétique par cryopréservation dans une banque du sperme pour un usage ultérieur. Cette option reste néanmoins coûteuse.

Quels sont les effets secondaires ?

L’efficacité de la vasectomie est très importante. Cependant sur un très petit pourcentage de patients (entre 1 et 3 %), une re-canalisation spontanée des canaux déférents peut être observée.

Ainsi, pour être sûr du succès de la vasectomie, les patients sont invités à effectuer différents spermogrammes postopératoires après un certain délai. Si l’analyse de l’éjaculat conclut à une absence de spermatozoïde, la stérilisation sera confirmée.

La vasectomie n’affecte en rien la production d’hormones masculines (en particulier la testostérone) responsables des caractères sexuels secondaires (barbe, musculature masculine, voix grave…). Cette opération n’a donc aucune influence sur la libido et les capacités sexuelles.

Comme pour toute opération chirurgicale, des complications postopératoires peuvent survenir dans de rares cas : hématomes, douleurs non infectieuses ou infections. Cependant, la vasectomie entraînerait 20 fois moins de complications que la ligature des trompes chez la femme et elle enregistrerait 10 à 37 fois moins d’échec. De plus, son coût est nettement moins important.

Mais son principal désavantage est paradoxalement lié à son efficacité. Comme nous l’avons déjà souligné, cette opération doit être considérée comme une stérilisation définitive. Ainsi, un souci extrême doit être accordé aux conseils préopératoires, en particulier chez des patients de jeune âge. En effet, pour des raisons personnelles (décès d’un enfant, remariage, etc.), le patient peut demander à redevenir fertile. Même si la reperméabilisation de vasectomie peut être un succès, elle peut ne pas entraîner de retour de fertilité pour cause de réaction immunitaire décrite précédemment.

La vasectomie désormais légale en France

Jusqu’en 1999, l’article 41 du code de déontologie de l’Ordre National des Médecins, qui donne et peut retirer le droit d’exercer aux praticiens, faisait part de ces recommandations sur la stérilisation médicale définitive : « La stérilisation, masculine ou féminine est une intervention mutilante qui, dans la majorité des cas, n’est pas actuellement réversible, et dont les conséquences psychologiques et morales sont imprévisibles (…) Le médecin a la responsabilité d’apprécier en conscience ces motifs ». Bien que ces recommandations n’aient pas force de loi, un chirurgien pouvait être attaqué pour « coups et blessures ».

En 1999, la vasectomie peut être proposée pour raison médicale qu’il y ait une demande initiale du patient ou que sa situation conduise à le lui proposer. Et ce n’est finalement qu’ en 2001, qu’une loi reconnaît et autorise la vasectomie à visée contraceptive.

Le patient doit être informé en présence de son conjoint : de la technique envisagée et des risques potentiels, des possibilités d’auto conservation du sperme (non obligatoire), des résultats de la chirurgie de reperméabilisation, des risques d’auto-immunisation anti-spermatozoïdes, de la nécessité d’une protection des rapports jusqu’au spermogramme de contrôle confirmant la stérilité, réalisé 6 semaines après l’intervention. Enfin, un délai de réflexion de 4 mois est obligatoire et l’information donnée doit être écrite.

Plébiscitée chez les Anglo-saxons

Au niveau européen, la position déontologique diffère ainsi en Allemagne « Les stérilisations peuvent être réalisées pour des raisons médicales, génétiques ou sociales » et en Belgique (article 54) « Bien que le plus souvent bénigne, la stérilisation chirurgicale constitue une intervention lourde de conséquences. Dès lors, le médecin ne peut l’exécuter qu’après avoir informé correctement les conjoints ou partenaires sur son déroulement et ses conséquences. La personne qui subira l’intervention devra pouvoir prendre sa décision librement et l’opposition éventuelle du conjoint ou partenaire sera sans effet ».

Dans les pays anglo-saxons, la vasectomie a gagné ses lettres de noblesse depuis plusieurs années. Avant que la France ne change sa position, des publicités offraient la possibilité aux Français de réserver leu vasectomie parmi 22 sites recensés en Angleterre et aux Pays de Galles. Avec le slogan « Fatigué par les enfants ? Offrez-vous une vasectomie gratuite à Londres », le site proposait un formulaire de réservation en ligne… Mais aujourd’hui, les hommes qui font ce choix n’ont plus à traverser la manche.

http://www.doctissimo.fr/html/sexualite/hommes/se_282_vasectomie.htm

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Blog de Camille:

« J’ai créé le blog « vasectomie en France » parce qu’on trouve peu d’information en France et en français, parce que personnellement je trouve (sans être féministe) que c’est toujours la femme qui « trinque » (grossesse, contraception, salaire, positionnement dans l’entreprise …), parce que cette technique est plus simple et moins onéreuse que la ligature des trompes, et parce que le corps médical français reste attaché à des acquis financiers : les opérations les plus lourdes rapportent beaucoup plus qu’une simple vasectomie. » m’explique Sébastien qui a créé son blog en juin 2011.

Dans la panoplie des techniques de contraception, nombreuses sont celles à agir sur le corps de la femme. La pilule ou le stérilet sont très utilisés, en attendant une hypothétique pilule masculine que les labos pharmaceutiques mettent peu d’entrain à développer. La solution chirurgicale définitive qu’offre la ligature des trompes a cependant son pendant masculin : la vasectomie. Quel est le procédé? Est-elle légale? Les médecins peuvent-ils la refuser légalement?

Le procédé de la vasectomie

Il s’agit d’un acte chirurgical assez simple : la coupure des canaux déférents, qui acheminent les spermatozoïdes des testicules à la prostate. L’érection et l’éjaculation ne sont nullement affectées, ni la libido : le sperme devient simplement dépourvu de spermatozoïdes et donc stérile. La procédure légale introduit un délai de 4 mois entre le premier rendez-vous avec le chirurgien et l’intervention en elle-même, afin de permettre un choix réfléchi.

Avant 2001, une opération sous le manteau

Longtemps, la vasectomie fut interdite en France. Elle était considérée comme une mutilation du corps non justifiée par des besoins thérapeutiques. Sébastien explique que la vasectomie n’est devenue légale en France qu’à partir de 2001 :

« Initialement il n’y avait pas de loi concernant la stérilisation volontaire (ligature des trompes ou vasectomie). Une jurisprudence est venue mettre un terme à la liberté de recourir à la stérilisation tant masculine que féminine en 1961. En 1994, la loi sur la bioéthique fut enrichie de l’article 16.3, interdisant le recours à la stérilisation contraceptive. Ce n’est qu’en 2001 que celle-ci a été légalisée avec la mise en place d’un cadre d’application. »

Il fallait donc, avant 2001, tomber sur des médecins favorables et compréhensifs pour envisager d’obtenir une vasectomie. Jean en témoigne :

« Nous ne voulions ni l’un ni l’autre avoir un enfant en commun, cela aurait été dangereux pour mon épouse et nous avions déjà quatre enfants à nous deux qui s’entendaient très bien. D’où l’idée de la vasectomie, alors interdite en France. Mais nous avons eu la chance d’avoir une gynéco qui comprenait notre problème. Après plusieurs rendez vous pour en discuter, elle nous a demandée de réfléchir pendant 6 mois. Au bout des 6 mois j’ai décidé de le faire et c’est son mari, également gynéco, qui a effectué l’opération, sous une autre appellation bien sûr. »

Une autre solution était, avant 2001, d’aller se faire opérer à l’étranger. C’est ce qu’a fait Jean-Paul en 1986 :

« Nous avions eu un fils après 4 fausses couches, et ma femme a refait une dernière fausse couche juste après. On a décidé que ça suffisait, et j’ai pris les devants car ma femme avait déjà beaucoup donné. Par contre en France ce n’était pas possible, du coup je suis allé me faire opérer en Belgique où ça n’a posé aucun problème. »

Malgré la loi, les chirurgiens rechignent

Depuis 2001, la loi autorise donc la vasectomie en France. Ça c’est pour la théorie. En pratique, nombreux sont les chirurgiens qui refusent encore de la pratiquer et utilisent des critères personnels pour justifier le refus : parfois parce que le patient est trop jeune, parfois parce qu’il n’a pas encore eu d’enfants. Christian témoigne :

« J’ai trente-quatre ans et ça fait trois ans que je suis décidé à me faire faire une vasectomie. Je me suis vu opposer trois refus de trois chirurgiens différents, dont un particulièrement humiliant ! J’ai abandonné l’idée à mon grand désespoir. Le premier a été le pire de tous. Il m’a posé des questions qui m’ont dérangé au plus haut point : est-ce que j’ai été victime de maltraitance, de violences ou d’abus sexuels par mes parents ou autre quand j’étais enfant, est-ce que je crois en Dieu, est-ce que je suis dépressif, suicidaire, des questions du même genre sur ma femme … Il m’a ensuite congédié en me disant que je ne savais pas ce que je voulais et que de toutes façons je ne trouverai personne. »

« Le 3eme, le plus « soft » des chirurgiens m’a juste dit que je voyais trop la vie en noir, que je ferai un bon père, et que personne en France ne pratiquerai l’intervention sur moi, il m’a expliqué que les conditions généralement attendues par les chirurgiens sont sont : 2 à 3 enfants déjà nés, plus de 45 ans, et que madame ne supporte pas médicalement la contraception … Pourtant je suis avec ma femme depuis presque 11 ans, on est mariés depuis 5 ans bientôt, et ni l’un ni l’autre ne voulons d’enfant, par conviction principalement. »

Ce que je comprends du témoignage de Christian, c’est que les chirurgiens estiment « anormal » de ne pas vouloir d’enfants du tout. Ils pourraient pourtant promouvoir la congélation de sperme pour se prémunir des éventuels changements d’avis. Elle est simple et relativement peu onéreuse, m’explique Sébastien :

« Le prix dépend du nombre de prélèvements (prélèvement = 90 €, traitement du sperme avant congélation = 40 €). Le coût de conservation est inclus pour la première année, et coûte ensuite 42€ / an. Il n’y a pas de limitation de conservation en CECOS (Centres d’Etude et de Conservation des Oeufs et du Sperme humains), en revanche certains laboratoires de conservation privés limitent à 5 ans. »

Avoir le choix de maitriser son corps

Un autre homme s’indigne : « on m’explique que l’opération est définitive… Mais avoir un enfant, ça ne l’est pas peut-être? ». Dans une société où les hommes ont l’obligation légale de s’occuper d’enfants dont ils seraient géniteurs même s’ils ne les souhaitaient pas et alors que le préservatif est aujourd’hui de le seul moyen pour un homme de contrôler SA contraception, la vasectomie en est un autre, finalement assez peu cher et pratique. Son unique inconvénient, mais de taille, est son irréversibilité : moins d’un homme sur 4 récupère sa fertilité.

Comme pour l’IVG, les médecins ne sont pas tenus de satisfaire à la demande des patients. Et ils sont, comme pour l’IVG, nombreux à invoquer ce droit pour refuser de la pratiquer.

La vasectomie, une opération féministe

Nombreux sont ceux qui font ce choix pour éviter à leur femme une intervention lourde (la ligature des trompes se fait sous anesthésie générale) et pour assumer leur rôle dans la contraception. Certains n’hésitent pas à qualifier cette démarche de féministe, comme par exemple Marc Vasseur, ancien conseiller municipal PS de Villeneuve d’Ascq (Nord), qui en fait ainsi la promotion sur son blog :

« Sans en faire un cheval de bataille, c’est aussi un acte militant féministe à part entière et [je] le revendique comme tel. »

Merci à tous ceux qui ont bien voulu témoigner! Il y avait tellement de choses à en dire que j’en ferai bientôt une deuxième note de blog : comment l’ont vécu ceux qui ont réussi à se faire opérer? Des problèmes? Des regrets? Des joies? La suite au prochain épisode. »

http://blogs.lexpress.fr/sexpress/2012/03/19/les-hommes-peuvent-ils-se-faire-steriliser-en-france/

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« Malgré la loi, les chirurgiens rechignent »

Un sacrilège(!), le fait de s’en prendre à l’appareil sexuel masculin !

Par contre, je ne compte plus le nombre de fois où des toubibs m’ont conseillée…vivement, de pratiquer une stérilisation(!) par ligature des trompes !(J’ai fabriqué 7 petits).

Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

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