Féministe "sournoise" ou féministe "rentre-dedans" ?

Violences misogynes(Fusain perso non contrac.).

Par Katy Waldman-Traduit par Bérengère Viennot

… » Plus cynique, le bûcher des féministes bidon a tendance à mettre plutôt bien en valeur ceux qui se font mousser en imposant des limites artificielles sur le mouvement, avant de se charger de les exploser eux-mêmes.
Qualifier quelque chose «d’insidieusement féministe»—l’expression est presque toujours entendue comme un compliment—annonce que vous, contrairement à d’autres individus qui pensent également dans le droit chemin mais qui sont moins raisonnables, vous êtes modéré. Vous savez ce qui est juste nécessaire pour être aimable et attrayant. Et lorsque vous «découvrez» le féminisme «caché» d’une série, vous passez pour quelqu’un d’intelligent et de créatif. Ce qui est toujours utile pour un auteur en quête de robe à paillette dans laquelle draper la lugubre découverte que, miracle, certaines nouveautés culturelles ne détestent pas les femmes, youpi »…

…Eh bien c’est pareil avec le féminisme. La culture grand public s’est enfin rendu compte que le féminisme était savoureux, et nous ferions mieux de nous en réjouir plutôt que de regarder avec suspicion et en plissant les yeux le glorieux soleil levant de l’égalité des genres. Les féministes n’ont plus besoin de cheval de Troie. Il nous suffit d’avoir un abonnement à Netflix et un paquet de confettis »…(Extrait).

http://www.slate.fr/story/105105/sournoise-comme-une-feministe(Extrait).

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… »Le terme féministe a une histoire, il faudrait s’en rappeler avant de le balayer d’un revers de main en disant « moi de toute façon, je suis humaniste ».

Alors oui, certes, ce terme a été « traîné dans la boue ». C’est même son origine: il a été créé pour ridiculiser des hommes qui pensaient (grands fous!) que les femmes étaient des êtres humains, puis réapproprié par des femmes qui se battaient pour être reconnues comme des êtres humains au même titre que les hommes. Oui, comme je l’évoquais dans mon dernier billet, le terme est associé à une « mauvaise image » parce que le féminisme est inconfortable et que très peu de personnes sont prêtes à réellement écouter ce qu’il a à dire. Oui, il est fatigant de devoir se battre en permanence contre les stéréotypes qui y sont associés. Mais il est important de continuer à le faire car c’est un terme dont, je crois, il faut continuer à être fier-e-s, au sein d’un mouvement qu’il faut continuer à faire évoluer.

« Humanisme » ou « égalitarisme » ne pourront jamais le remplacer, pour une raison simple: l’intérêt du terme « féminisme » est qu’il rend les femmes visibles. Il nomme les victimes du patriarcat et, implicitement, les bénéficiaires de leur oppression. Il vise à donner une voix aux femmes, à faire d’elles des sujets politiques, les actrices de leur propre libération.

Le féminisme est un égalitarisme, oui: un parmi d’autres. Je serais plus réticente sur le terme « humanisme » car on utilise aujourd’hui ce terme à tort et à travers. Il désigne à l’origine un courant culturel et une idéologie, une belle idéologie qui a à voir avec la conception de l’humain et la quête du savoir, mais absolument rien avec la libération des femmes car ce n’est pas son propos. Il suffit d’écouter les politiques, on peut aujourd’hui lui faire dire ce qu’on veut, c’est-à-dire qu’il ne veut plus dire grand-chose.

Dire que le féminisme est un mouvement « pour les hommes et les femmes », et qu’il n’y a donc pas de raison de mettre les femmes en avant, est à mon avis une grave erreur. Le féminisme est le combat en faveur de l’égalité entre femmes et hommes; or l’égalité ne pourra être atteinte que quand aura pris fin la subordination des femmes au sein du système patriarcal. Le féminisme bénéficie aussi aux hommes, car il permet d’interroger les normes de virilité et de revendiquer des formes de masculinité qui sortent du carcan traditionnel. Mais cela n’empêche pas que les hommes profitent, en tant que groupe (même si c’est à des degrés différents), de l’oppression du groupe « femmes ». Très peu sont prêts à le reconnaître, et ils sont encore moins nombreux à vouloir que les choses changent. Raison de plus pour continuer à être et à se dire féministes »…(Extrait).

Plus de précisions sur l’origine du terme: « Féminisme: appellation d’origine », par Geneviève Fraisse. »

http://cafaitgenre.org/2013/09/02/arguments-anti-feministes-4-on-devrait-se-debarrasser-du-terme-feminisme/

Bref! Féminisme « sournois » ou féminisme rentre-dedans ?

Sans hésiter: un féminisme rentre-dedans!

Depuis le temps que des féministes hurlent à la face du monde que les injustices et inégalités du patriarcat ne sont pas tolérables…pour les femmes(!), rien ne bouge vraiment en profondeur: toutes les strates sociétales sont pourries de droits/comportements/reflexes/réflexions sexistes-machistes-misogynes, malgré les quelques lois saupoudrées ça et là qui s’avèrent en définitive être de la poudre aux yeux, tant les mentalités, elles, ne bougent pas vraiment

Toutes les revendications/manifestations/révolutions, en vue d’aboutir à un changement sociétal durable et profond dans tel ou tel secteur, ont été opérées par la « force », et non pas en tortillant du croupion

Des preuves récentes :

– Cf. les actions violentes des taxis, qui ont joui de la compréhension du public, d’après les sondages !!!

– Ou les manifestations des agriculteurs : barricades, circulation bloquée, actions coup de poing dans les supermarchés et aux frontières, etc,

– Ou encore celle plus ancienne, toujours très virile des camionneurs

Etc, etc,

Au nom de QUOI, les femmes devraient-elles « modérer » l’expression/la formulation de leurs revendications féministes ?

– Pour la faire coller à l’image inventée et imposée sociétalement par les mecs, d’une femme-comme-il-faut ?

– Parce qu’elles sont dépourvues de testicules, gages d’une autorité et d’une domination…sociétalement(!) autorisées et seules compétentes ?

Tout le temps que l’on demandera aux femmes de faire « la roue » pour exprimer leurs revendications féministes, rien ne changera !

Le sexisme/machisme/misogynie/patriarcat a encore de beaux jours devant lui

..L’éternité ?

Féministe « rentre dedans » ou rien ! :##

Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

2 réflexions sur « Féministe "sournoise" ou féministe "rentre-dedans" ? »

  1. En effet, « l’intérêt du (…) « féminisme » est qu’il rend les femmes visibles. (…) Il vise à donner une voix aux femmes, à faire d’elles (…) les actrices de leur propre libération. » Je n’ai pas enlevé certains mots de cette phrase parce que je serais en désaccord avec ce qu’ils affirment mais pour souligner ce qui me semble particulièrement important.

    Pour se libérer il faut se débarrasser de ce (celui) qui opprime, cela va de soi. Se battre contre les inégalités entre les hommes et les femmes n’est pas (encore) gagné. Mais il faut aussi se comprendre et s’accepter soi-même. Cela aussi est d’être « acteur de sa propre libération ». Le féminisme y contribue.

    Ce n’est pas seulement une question individuelle, elle nous concerne tous. La civilisation industrielle a été façonnée principalement par les hommes, avec leur « vision en tunnel » qui permet d’avancer vite et sans égards, en écransant « par mégarde », sans s’en appercevoir, ce qui se trouve en marge… La vision des femmes étant censée être « circulaire », une fois libérées, donc libres, elles peuvent et doivent contribuer aux projets qui visent à sortir l’humanité de l’impasse où elle s’est fourrée.

    P.S.: Sous l’influence du féminisme les hommes, eux aussi, commencent à se poser la question de savoir quel, au juste, est leur propre être. Ce n’est pas son moindre mérite.

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    1. « P.S.: Sous l’influence du féminisme les hommes, eux aussi, commencent à se poser la question de savoir quel, au juste, est leur propre être. Ce n’est pas son moindre mérite. »

      En effet ! 😉

      J’aime

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