Casser les dents ou…crever un oeil !

Article de  » Passeport pour Madagascar » de mai/juin 2008 :

Le roi M

Le roi Andrianampoinimerina ( prononcer: andlianame –   poïnimérine)

 »  Deux types d’union se présentent : les mariages arrangés et les mariages par consentement mutuel. Dans le mariage traditionnel, il n’y a ni établissement d’un acte à la mairie, ni  bénédiction dans un lieu de culte. Mais bénédiction par le doyen de l’assistance et remise du « vodiondry »(autrefois le postérieur d’un mouton, mais remplacé de nos jours par une certaine somme d’argent ).
On se marie pour avoir un compagnon , ou une compagne d’une part, et des enfants pour succéder d’autre part.  Cette idée est la base de la notion de mariage dans la société malgasy et si l’une de ces conditions ne sont pas remplies, les liens sont rompus. Préférence affichée pour la naissance de garçons qui succèdent à leur père et qui ont le devoir de veiller sur le patrimoine familial.  La femme est considérée comme  l’unique responsable de la stérilité du couple …
 Pour mettre de l’ordre dans le mariage, ce roi a fixé une règle en disant que le mariage n’est pas attaché par un noeud serré, mais par un noeud coulant, ce qui revient à dire que l’ on peut le défaire à tout moment, s’il y a mésentente au sein du couple. Il a aussi interdit toute violence sur la personne de la femme désireuse de quitter le domicile conjugal pour retourner chez ses parents , car certains maris, ne pouvant tolérer l’échec de leur mariage, portaient la main sur leurs épouses en leur cassant les dents ou en leur crevant un oeil. Quand bien même l’idéal est de considérer le mariage comme le plumage  d’un poulet qui ne se sépare de ce dernier qu’à la mort, selon un proverbe bien connu, le mariage est aussi considéré comme un marché, si on ne s’entend pas, chacun reprend sa route . « 

Apparemment, en France, des compagnons ne sont pas d’accord et tuent celles qui ont le toupet…de   les quitter : il y a quelques jours, une  compagne a été découpée en morceaux…  Un petit garçon a survécu à une tentative d’ assassinat par noyade, et  a perdu sa mère assassinée … A la Réunion, il y a 15 jours, une enseignante a été étranglée et son compagnon s’est noyé avec leur petit garçon de 2 ans…La liste est bien sûr nullement exhaustive!

A qui le tour ? …

" Le monde serait meilleur s’il n’était peuplé que de femmes ": Martin Amis ( écrivain britannique).

Les débats de l’Obs N° 2271 (mai 2008):

 » M. Amis : Aller dire aux gens comment ils doivent éduquer leur famille, gérer leur intimité et leurs relations est la meilleure façon de les agresser. Pourtant, il faudrait sans cesse rappeler aux pays musulmans que les femmes ne sont pas une minorité et que leur énergie n’a pas vocation a être bridée…Dans les pays musulmans, on trouve souvent des petites filles plus jeunes que « Lolita » , mariées à des hommes plus âgés qu’ Humbert Humbert. J’ai une fille qui a 11ans , la plus jeune en a 8. L’idée qu’elle puisse être mariée à un homme adulte est effrayante. J’aime les sociétés multiraciales, mais pas le multiculturalisme. Qui parmi nous peut approuver les mutilations sexuelles, le mariage forcé des petites filles, la polygamie? Nous ne pouvons pas accepter ces pratiques, qui expriment toutes une forme de violence. Notre tolérance aux autres cultures en occident se manifeste de manière étrange. »

Je parlerai plutôt d’indifférence , d’ égoïsme et de lâcheté !

Le Père-Ver chapitre VII ( roman, épuisé)

oeuf

CHAPITRE VII

Je patiente dans la petite salle à la lucarne haut perchée. La fraîcheur verte et humide du jardin d’hiver mural me fait penser à un décor de pub pour chewing-gum à la chlorophylle.
Sans aucun rapport, le rêve que j’ai fait au cours de la nuit, me revient en mémoire. C’est une sorte de sketch.
Visage-Pâle, s’avance sur une petite scène rouge, noire et or, brillamment éclairée. Il tient l’unique rôle. Au centre de la salle plongée dans l’obscurité, je suis la seule spectatrice. L’acteur traverse la scène pour venir ouvrir une grande porte noire et capitonnée qui trône seule comme un paravent, au milieu du décor. La même scène se reproduit des dizaines de fois. Je ne sais quel signal lui ordonne de recommencer, parce que ce n’est pas la bonne façon de jouer. Je comprends à un moment donné que l’ordre de stopper ce numéro de  » Sisyphe l’automate », doit venir de moi : je dois applaudir. Je sursaute car Visage-Pâle m’ouvre réellement la fameuse porte capitonnée, la vraie.
Je ne saurai jamais comment se termine le sketch, car dans mon rêve aussi, je me suis réveillée avant la fin.
Après un moment d’observation réciproque, je plonge.
– Je voudrais à la fois parler de mon double et du temps. Il y a sûrement, pour moi, un rapport entre les deux que je ne saisis pas pour l’instant.
Relâché dans son fauteuil, les bras croisés, Visage-Pâle acquiesce avec un très léger soupçon de sourire. Quelquefois ce type devient presque humain. Je continue mon monologue.
– Le temps, pour moi, n’a pas la même durée que pour la majeure partie des gens. Je n’arrive pas à savoir si on m’a volé des années ou si je les ai escamotées. C’est sûr je n’ai pas l’âge « affiché » par ma date de naissance. Mon horloge intérieure n’indique pas le même temps que l’horloge universelle. Il y a des lustres que cela dure et je suis toujours étonnée de voir comment involontairement, je manipule et déforme le temps qui passe. Tel événement s’éloigne à une allure vertigineuse vers le passé, alors que tel autre paresse à la porte d’hier. Dans la vie de tous les jours, je simplifie à l’extrême mes rapports au temps. Quand je fais allusion à tel fait passé, c’est toujours le mot hier qui est utilisé, que cela se soit passé la veille ou depuis trois mois. De même pour un événement futur, j’emploie le terme demain, dès lors qu’il n’appartient plus au domaine du possible mais déjà à celui du certain, même s’il doit avoir lieu dans quinze jours. Mes rapports au temps me laissent le loisir de compacter menu un grand espace de malheur et de dilater à l’infini une parcelle de bonheur.
Cette habitude de manipuler les jours, les mois et les années, me conduit à escamoter le temps présent d’une façon quasi permanente. Je veux dire par-là que je vis chaque jour, perpétuellement enceinte de mon futur.
À vingt ans je me précipitais vers la trentaine que j’enjambais en courant pour attraper quarante ans… Cette poursuite infernale s’arrête pendant les voyages. Chaque seconde s’étire alors et lézarde paresseusement. Ma pensée ne se projette plus dans un futur fébrile. C’est ici et maintenant. Le temps présent devient une immense plage dorée et tiède, où je dessine ma vie en arabesques légères que la vague du passé hésite à venir effacer.
Mais l’époque des voyages n’est pas encore arrivée. Elle fera partie de ma seconde vie.
Je suis encore au jour où je quitte le domicile de ma Mère-Grand, le matin de mon mariage avec l’étranger. J’ai les yeux secs, le cœur à vif et les mâchoires serrées. J’ai l’absolue certitude que dans une heure, je vais signer mon arrêt de vie. Mais rien ni personne ne peut plus stopper la machine infernale que M. Hef a déclenchée dans ma tête.
Je veux aller au bout de ma désespérance. Certains boivent, d’autres se droguent, d’autres encore se suicident, un peu ou beaucoup. Moi je voulais seulement me faire du mal, beaucoup de mal, je me faisais horreur. Monsieur Hef n’aurait pu faire un meilleur choix : Brutus allait me conduire en enfer.
Après avoir embrassé une dernière fois ma Mère-Grand, je m’installe au volant de ma 4 CV bleu ciel. Je démarre sans jeter un seul regard en arrière.
C’est alors que je sens sa présence. En apparence, mais en apparence seulement, je vivrai à peu près normalement. En réalité, désormais, je serai deux : Ella et moi. Il y a quelques mois, quand mes yeux ont tellement débordé à l’enterrement de l’espoir d’avoir un père, c’est elle qui était assise auprès de moi, sur les marches de l’escalier raide.
J’ose regarder Visage-Pâle et bravement je continue.
– Elle est en ce moment assise là, à côté de moi. En réalité au début nous étions trois. Il y avait aussi la petite qui restait assise par terre contre la cloison avec sa poupée sur les genoux. Mais elle a disparu depuis un bon moment.
Visage-Pâle est resté impassible. Je ne croise pas son regard, car il écrit sur sa fiche. C’est sûr, il doit me prendre pour une folle en plein délire. Je m’en fiche.
Visage-Pâle a toujours les yeux fixés sur son petit bristol. Tant mieux, ainsi je ne risque pas de croiser son regard. Et tant pis, car il a dû noter des horreurs sur moi. Mais ça m’est égal. Je continue mon monologue.
– Je sais que vous ne la voyez pas, mais ça n’empêche pas qu’elle soit réelle pour moi. Elle m’accompagne partout. Je ne la fabrique pas, au gré d’un délire subit. Elle est là, réelle. Nous sommes un peu comme des siamoises. Deux personnalités dans un même corps. Elle n’est pas un fantôme ni une hallucination, encore moins une espèce d’ange gardien ou de conscience.
Ella est saine et gaie, pleine de vitalité, rebelle, artiste, un peu marginale.
Pendant sa vie avec Brutus, l’Autre menait une existence merdique, qui n’avait aucun sens, sans but et sans espoir, dans la grisaille et le noir.
Jour après jour, l’Autre vivait une longue, une interminable nuit, avec un entêtement, une obstination, une détermination, et une constance jamais démentis.
Ella ne la quittait pas d’un pas. Elle dialoguait, argumentait, discutait, racontait, mais ne convainquait jamais. Ce n’était pas grave, car là n’était pas le but recherché. Elle voulait seulement construire une passerelle, tisser un lien, être une présence. Sinon, elle le savait, l’Autre risquait de se perdre définitivement au fond d’elle-même. Ella voyait l’Autre devenir de jour en jour, plus passive, absente, indifférente, transparente, accepter sans broncher, les vociférations, les insultes, les coups, les railleries, les assauts sexuels. Chaque jour l’autre s’enfonçait un peu plus dans une grisaille épaisse et poisseuse. Chaque heure s’étirait longue, infiniment longue à vivre et chaque chose prenait la couleur et la densité du plomb. D’un plomb à la fois lourd et vide. L’Autre trouvait sûrement une jouissance dans ce vide opaque et nauséeux qui la fascinait, car elle demeurait rivée à cette non-vie.
Parfois Ella prenait la place de l’Autre, mais pas pour longtemps. L’Autre, très vite, s’enfonçait de nouveau dans son épais brouillard.
Plus tard quand l’Autre recouvra sa liberté, Ella continua à partager sa vie dans l’espoir de lui apprendre un jour, à s’aimer un peu.
Mon regard rencontre celui de visage-Pâle qui m’observe.
Après quelques minutes de silence je conclus.
– Je vous disais en début de séance que je ne voyais pas le rapport entre la manipulation du temps et la présence d’un double. En fait, je les ai utilisées comme des cannes anglaises pour traverser mon existence merdique.
– On en restera là pour aujourd’hui. Je vous informe que je serai absent deux semaines dit Visage-Pâle en rangeant sa fiche.
Pendant qu’il me raccompagne à la porte, je décide de continuer « les séances » chez moi, de crainte de fermer définitivement les vannes que j’ai eu tant de mal à maintenir ouvertes. Je prends la décision de consigner par écrit tous mes errements dans le passé, afin de les communiquer à Visage-Pâle dès son retour.

(A suivre)…

Délires de femmes.

Délira

Une petite faim m’avait pilotée vers un snack chinois, à la recherche d’une viennoiserie. Délira croisa ma route.
Berçant son bébé « imaginé », elle errait, « absente » du sort du monde; elle semblait ne souffrir de rien et arborait un sourire ravi. Sa seule obsession? Obtenir un petit café…qu’elle s’empressait de verser dans le gros bac à plante décorant le trottoir bordant un petit commerce.
– Ne lui achetez pas de café, m’avait prévenu le commerçant, allant à l’encontre de ses intérêts!
– Tu le boiras, n’est-ce pas?
– Il ment! il est pas gentil avec moi. C’est sûr que je veux un café. Je te jure que je le boirai.
– Tu ne préférerais pas un gâteau?
– Non c’est un café que je veux , répondit-elle après avoir esquissé une grimace de dégoût , à l’évocation de la pâtisserie!
– Allons-y pour un petit noir avais-je dit au commerçant, qui se résigna à me servir.
Délira me remercia d’un large sourire découvrant ses gencives. Elle marmonna quelque chose à l’oreille de son « bébé » en descendant deux marches vers le trottoir, et se dirigea vers le bac à plante, qui frisait sûrement l’overdose de caféine!

Quelques instants plus tôt , dans une salle d’attente, j’avais patienté avec ELLE de juin 2007 :[ « Cindy Sheehan renonce à son combat contre la guerre en Irak. Elle vient de baisser les bras désabusée par son pays et range dans son placard le T-shirt « Mères pour la paix. »… »J’ai l’impression que mon combat n’a servi à rien! »]
Elle est fatiguée et ruinée: ce combat a vidé son compte en banque, laminé son mariage et créé des tensions avec ses autres enfants.
Qui a dit que : » Derrière chaque homme célèbre il y a une femme? » Force est de constater que derrière une femme célèbre, il n’y a personne!
… »Au revoir Amérique…tu n’es pas le pays que j’aime… JE NE PEUX FAIRE DE TOI CE QUE TU NE VEUX PAS ÊTRE. »
Combien ai-je rencontré de femmes complètement démolies par leurs vies de couples, et pour lesquelles je suis arrivée …à la même conclusion ?

C’est sûrement Délira qui est dans le « VRAI » : comme les 3 singes qui se bouchent les oreilles, la bouche et les yeux!

Ainsi va le monde…

Père -Ver chapitre 6

veranda

CHAPITRE VI

Visage-Pâle semble fatigué ce matin. Il m’apparaît encore plus évanescent que d’habitude. J’ai un furieux désir de le secouer, de le réveiller, de voir la colère, la peur, la joie animer son visage.
– Et alors ? demande-t-il.
– Et alors ? J’ai envie de tout casser sur votre bureau répondis-je calmement, au bout de quelques secondes.
Et là, c’est la surprise du chef.
– Vous gagneriez quoi à passer à l’acte ? dit Visage-Pâle.
Je suis stupéfaite : il a pris pour argent comptant ce qui n’était qu’un défoulement verbal. Pour possible, ma vision purement symbolique de son bureau saccagé. Mais qu’est-ce qu’il est con ce type ! Vraiment, je n’en reviens pas ! Il a dû être drôlement traumatisé dans sa jeunesse. Par sa mère sûrement. Au moins, me voilà fixée quant à l’opinion que peut se faire visage-Pâle sur certains aspects de ma personnalité. Il n’y a plus qu’à souhaiter qu’il n’ait jamais à se prononcer en tant qu’expert auprès des tribunaux, sur une affaire où je serais impliquée !
Bon ! Il faudra faire avec.
– Sans transition, j’aimerais vous parler de l’irruption de Brutus, dans ma vie dis-je à Visage-Pâle.
Je pense aussitôt, comment ça sans transition ? Il n’y en a pas besoin. Nous sommes au contraire, au cœur du sujet, car Brutus est la violence.
Je regarde Visage-Pâle hermétique. Plus convivial, tu meurs !
Ma vue balaie le demi-tour de la pièce et ne trouvant rien ou s’ancrer, finit par s’évader au-dessus du toit de l’immeuble d’en face. Je monologue.
– Ce soir-là, je rentre du boulot dans ma vieille 4 CV bleu ciel. Je constate que les freins sont bizarres, car il faut « pomper » un maximum. Deux semaines plutôt, j’avais organisé une surprise-partie pour fêter ma majorité, en compagnie de copains et copines du lycée.
Lorsque la voiture franchit le portail de ma Mère-Grand, j’aperçois un jeune homme qui semble attendre. Plutôt bien bâti, il a un visage de brute, comme taillé à la hache. Une chemisette nouée sur le ventre et un short blanc l’habillent.
Je reconnais un copain de classe de mon frère aîné, parti cinq ans plus tôt comme engagé. À cette époque, l’armée, représentait souvent la solution miracle au problème de l’échec scolaire.
Par politesse, et sans grand enthousiasme, je l’invite à entrer, pensant qu’il est venu rendre visite à mon grand frère, absent pour le moment. Ma Mère-Grand nous sert un rafraîchissement. M. Hef, arrive de son travail. Brutus lui raconte qu’il vient de rentrer au pays, qu’il cherche du boulot et qu’il est venu voir ce que je suis devenue.
À notre étonnement, M. Hef nous propose à brûle-pourpoint de l’accompagner au Prisunic où il prétexte, avoir quelques achats à effectuer.
Pas une seconde, je ne soupçonne, qu’en quelques minutes, il a tramé une machination contre moi. Si j’avais refusé de sortir ce soir-là, peut-être qu’il aurait renoncé à ses sombres desseins. Peut-être pas ! Une chose est sûre, il sait qu’il agit mal car il n’ose pas parler de ses projets devant sa mère. Une autre chose est certaine aussi. Il est diablement pressé, car il n’attend pas l’opportunité d’une deuxième rencontre avec Brutus. M. Hef s’est rendu compte que mon manque d’enthousiasme ne va pas déboucher sur une deuxième chance pour lui, de se débarrasser de moi.
Je ne me souviens plus de ce que nous avons fait dans le supermarché. Je nous revois à la sortie, remontant une petite rue en pente, adjacente au magasin, dans laquelle M. Hef a garé sa voiture.
Brusquement, sans préambule, il se tourne vers Brutus.
– Vous ne voulez pas épouser ma fille ? Si vous êtes d’accord, je vous la « donne » dit-il d’un trait.
Il y a un moment de stupeur, doublé chez moi d’incrédulité. Puis tout se fige autour de moi, dans la rue. Ma vie continue au ralenti. Je me sens sonnée, anesthésiée, groggy. Je n’ai pas encore mal. J’espère que tout va s’arranger. C’est un malentendu. J’ai sûrement compris de travers. Monsieur Hef va dire qu’il a fait une plaisanterie idiote.
– Mais Monsieur, je ne peux pas épouser votre fille. Je vous rappelle que je n’ai pas de boulot. De plus je n’ai pas encore envisagé de me marier répond Brutus.
M. Hef, n’a visiblement pas prévu ce cas de figure, car il paraît désarçonné, un court instant. Il faut reconnaître qu’il n’a pas eu beaucoup de temps pour préparer son coup. Il a tout misé sur l’appât d’une vie facile pour l’étranger.
En réalité, il ne s’est pas trompé sur ce dernier, il a juste méconnu une autre facette de sa personnalité : la méfiance. En fait, Brutus croit qu’on lui offre un cadeau empoisonné. Il faut le comprendre, il n’a rien demandé, lui, et voilà qu’on lui propose une vraie jeune fille, sans bec-de-lièvre, même pas bancale et avec un métier en plus. Pour Brutus, il y a un « lézard », c’est sûr.
M. Hef qui n’a pas l’intention de renoncer si vite à son projet, insiste.
– Mais ma fille, elle, travaille. Vous voyez bien, il n’y a aucun problème. Elle s’est même acheté une chambre à coucher complète…
Je n’entends pas la suite de l’argumentation. Je suis morte de honte pour M. Hef et morte de dégoût pour moi.
L’expression chambre à coucher fait resurgir dans ma mémoire, une scène qui s’était passée quelques jours plus tôt. Entrant dans ma chambre en coup de vent, j’avais trouvé la fiancée de M. Hef assise sur mon lit les jupes retroussées. Son fiancé, accroupi, caressait et embrassait les jeunes cuisses offertes. Son comportement prenait un sens. Désirant se marier au plus vite, avec « la jeunesse » qui avait l’âge de sa fille aînée, il n’avait rien trouvé de mieux, que de me « donner » une deuxième fois.
Je ne sais plus comment nous sommes rentrés à la maison. Ma Mère-Grand, alertée par ma mine défaite, me demanda ce qui se passait. Je lui répondis que son fils m’avait proposée en mariage à l’étranger et je montais m’enfermer dans ma chambre et dans mon désespoir.
Je les entendis se disputer violemment.
– Comment as-tu osé faire çà à ta fille ? Tu n’en avais pas le droit. Elle est majeure, travaille, et vit chez moi. Elle ne dépend de toi d’aucune manière. Tu es un monstre.
Elle le suivit jusque dans la chambre qu’il occupait au rez-de-chaussée et je n’entendis plus le reste de la conversation.
Je n’ai jamais eu d’échos de l’incident de la part de mes deux frères, ni à ce moment-là, ni par la suite.
J’ai eu beau tourner et retourner la question cent fois dans ma tête, je n’ai jamais trouvé de justifications au comportement de M. Hef même si la cause était évidente. En quoi, son prochain mariage rendait à ses yeux, si urgent, la nécessité de me trouver un mari merdique.
Des décennies plus tard, croisant sa route par hasard, j’ai voulu savoir.
-Pourquoi m’as-tu proposée en mariage à ce type ? lui ai-je demandé à brûle-pourpoint. Il a évité mon regard.
-Je ne me souviens de rien a-t-il répondu tout simplement.
Il faudrait être de la plus mauvaise foi, pour affirmer que l’inconnu représentait pour M. Hef le gendre idéal, dont tous les pères rêvent pour leur fille. C’est évident, il n’agissait pas dans mon intérêt. Il ne voulait pas mon bonheur, il voulait être sûr, avant de convoler, que j’irai bien en enfer.
– Mais vous aviez la possibilité de dire non, tout de même. Vous étiez majeure, intervient Visage- Pâle.
– Je voulais le punir dis-je, faisant fi de toute logique.
– Vous savez bien que c’est faux ! C’est vous, que vous punissiez, remarqua Visage-Pâle.
Je ne lui réponds pas, mais je me parle à moi-même. Il a raison. Je punissais « la petite donnée » incapable de susciter l’amour de son papa et j’espérais du même coup, que la punition de la « grande donnée », soit tellement exemplaire que M. Hef finisse un jour par s’apercevoir qu’il m’avait bannie deux fois, pour une faute qu’il avait commise lui : me donner la vie.
Une décennie et demie plus tard, j’ai pensé qu’il avait peut-être tenté de réparer ce qu’il m’avait fait en écrivant une lettre au Procureur de la République. Il lui demandait de me porter secours. Il désirait que le magistrat me sorte de l’enfer où il m’avait mise.
Je regarde Visage-Pâle impassible, et je reprends mon monologue.
– M. Hef se marie quinze jours plus tard et moi-même, le mois suivant, avec l’étranger.
Les jeunes mariés sont allés en lune de miel je ne sais où, et se trouvent à la maison de ma Mère-Grand, le matin de mon mariage. J’embrasse la vieille dame en larmes (elle, par moi).
– Ne quitte pas la maison sans demander la bénédiction de ton père me dit-elle en me poussant vers sa chambre.
Je vais lui dire adieu, complètement absente, comme morte. Il aurait encore pu changer le cours de nos destinées…
En fait, je vais disparaître de sa vie et de la mienne pendant quatorze ans.
Il m’avait appris deux choses, de manière indélébile : serrer très fort les dents et ne compter que sur moi-même.
Au don du Père, de sa Fille, au mauvais Esprit, ainsi soit-il.
– Ce sera tout pour aujourd’hui dis-je à Visage-Pâle en lui tendant son chèque.

A suivre…

FAIRE l’amour avec du porno ? non, ce n’est pas de L’AMOUR, que du SEXE , point barre!

sans voiles
Fusain de L.L ( cliquer pour agrandir )

Article de Marie-Christine Colinon, sur la page d’accueil d’ « Orange » :

[« Le porno influence-t-il leur sexualité?
Les filles disent leur dégoût et leur malaise; elles se sentiraient: « traumatisées », d’après l’enquête « Espad » de 2003 à l’échelon européen, concernant 16000 élèves.

D’après Mireille Bonierbale, psychiatre: « Le risque de la pornographie c’est que les images ne permettent pas à chacun de développer sa propre représentation, mais expose un modèle unique dans lequel l’affectif n’a aucune place: juste des faits « crus », des femmes soumises, des partenaires réduits à l’état d’objets. »

Selon Michela Marzano, philosophe :  » Les garçons reconnaissent que ces représentations ne sont pas respectueuses vis à vis des femmes; mais du coup, ils ont tendance à les classer en 2 catégories: les  » faciles » avec lesquelles on peut accomplir de tels actes et les autres, auxquelles, éventuellement, on s’attache sentimentalement. »

La journaliste précise: » Les jeunes explorent de plus en plus tôt, les pratiques « crues », fellation, sodomie,rapport à plusieurs. » ]

QUE RESTERA-T-IL DE « CA » , dans les FUTURES VIES DE COUPLES ?

COMMENT S’ETONNER QUE « CA » ne MARCHERA PLUS, TRES RAPIDEMENT ?

Une adolescente( j’étais enseignante) , m’a raconté que lors de sa première « expérience » sexuelle, son petit copain lui a collé son pénis dans la bouche, tout excité , et lui a « craché » à la figure!
« Bonjour tristesse ».

Mimisawyer

My job

– Ne pas avoir hérité, à la naissance, d’une religion.
– Avoir des parents qui répondent toujours « présents ».
– Adopter comme seul dogme le respect de soi et de l’autre( qui englobe tout).
– Devenir ce qu’elle veut être, en accomplissant ses propres choix.
– Garder un regard lucide et empathique sur la société qui l’entoure.
– Avoir su trier le meilleur, des qualités et défauts de ses parents, pour s’aider dans ses choix de vie.
– Se passionner pour le job choisi, aussi bien à Maurice, qu’à Pékin ou ailleurs.
– Préparer un tour du monde, pour rencontrer « l’autre » et son environnement.
– Cultiver l’amitié comme une fleur rare et précieuse.
– Faire des photos sublimes.
– Être si douce et si tendre…avec un caractère bien trempé.
– Conduire « comme un mec »…mais sans accident!
…Et bien d’autres choses,encore, qui la rendent « unique » et précieuse…
Cette nana existe, je l’ai rencontrée !

Notre ami Maurice n’est plus, et le"nid" nous parle de lui!

Le nid

C’était un grand bougre barbu, notre voisin; un Ardéchois pur jus, aimant la chasse et la pêche qu’il pratiquait avec son fils. Il avait cette façon de regarder sa femme, on aurait dit un jeune fiancé…et sa fille( elle passe le bac bientôt ),était sa fierté, son petit bonheur; j’aurais donné cher pour être, une fois, l’objet d’une telle affection paternelle…
Il est « parti » mercredi dernier, même pas de vieillesse ! Je ne réalise pas encore, que je ne le reverrai plus…il nous manque, et je pense aux siens, à leur insondable détresse.

Depuis, ma case de là-bas, ne cesse de me parler de lui, de sa famille qui doit avoir bien froid sans lui. Comment pourrait-elle accomplir tous les gestes ordinaires de la vie , sans que sa présence ne surgisse en surimpression, tant il couvait les siens de sa tendresse et de ses petites attentions.

Le grand néon de ma véranda, dominant le bois de pin? c’est lui. Lui aussi l’installation du radiateur…les bûches de chêne pour ma grande cheminée à Noël, les petits pastis et le repas d’été au restau, où je réunissais une dizaine d’ amis de trente ans, du même chemin, qui ne trouvaient pas le temps de se rencontrer en cours d’année, chacun happé par sa vie et les siens…

Tu nous manques et ta femme a dit d’une voix étranglée, au téléphone: »je m’attends à le voir franchir la porte… « .