(Non contractuel).
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… »Les sœurs de la pouponnière de Saint-Denis étaient tenues de ne pas s’attacher à nous. De toute façon, nous devions y rester quelques jours, quelques mois tout au plus. En réalité, avec mon frère, nous y avons vécu près deux ans.
Je me souviens de nos lits à barreaux, de la grande salle dans laquelle nous dormions, des punitions. Notamment d’une particulièrement violente : on me mettait la tête sous l’eau puis on m’isolait dans une pièce entièrement plongée dans le noir. Bien plus dramatique encore, j’y ai été abusée sexuellement par des hommes qui travaillaient là-bas. Mais ça, je ne m’en suis souvenue que 20 ans plus tard.
Le 6 février 1971, alors que j’avais quatre ans, j’ai été mise dans un avion avec mon frère en direction de la métropole. Nous allions être tous les deux adoptés.
C’est à l’aéroport d’arrivée que nous avons rencontré pour la première fois nos parents adoptifs. Je me rappelle de les avoir appelés Monsieur et Madame. « Non, tu peux dire ‘maman’ et ‘papa' », m’ont-ils répondu…
…En 2015, j’ai eu accès à mon dossier de la Ddass grâce à Jean-Philippe Jean-Marie, président de l’association Rasinn Anler, qui m’a accompagné au conseil général de La Réunion. J’ai alors découvert que le dossier était incomplet, parfois falsifiés et que certains documents n’avaient pas été signés. Le plus important étant l’absence de papier stipulant que ma mère nous avait abandonnés. Sans ce document, mon frère et moi n’aurions jamais dû être « adoptables ». Et pourtant, c’est bien ce qui s’est produit… » (Extrait).
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« L’enquête sur l’histoire des enfants de la Creuse débute à la Réunion
- Par Michele Ozoux
- Publié le 10/10/2016 à 17:20
RÉUNION 1ÈRE La Creuse. Un voyage sans retour pour des centaines de petits réunionnais qui commence au début des années 60. Aujourd’hui une commission d’experts va tenter de faire la lumière et rendre un rapport sur cet exil forcé qui a meurtri prés de 1600 enfants.
« Des géographes, des historiens, des sociologues dont Wilfrid BERTILE, Marie-Prosper EVE ou Gilles GAUVIN composent cette commission nationale d’experts mise en place en février dernier, à la demande de l’ex ministre des Outre-mer George PAU-LANGEVIN.
Elle va écouter les familles, les associations, recueillir des témoignages, remonter le temps pour permettre à ces ex-pupilles de l’Etat de reconstituer leur histoire, et comprendre leur enfance volée.
Entre 1963 et 1982, des bébés, des adolescents sont envoyés à l’initiative du député de l’époque Michel Debré vers la Métropole, pour repeupler certaines régions, le Gers , le Cantal et surtout la Creuse.
Objectifs de la commission :
La commission a deux années pour « approfondir la connaissance historique des enfants de la Creuse , recenser les populations concernées, favoriser un travail de mémoire individuel et collectif ».
Il avait 7 ans quand il a quitté la Réunion avec ses sœurs.
Jean Thierry Cheyroux 56 ans, revient pour la 1ère fois sur l’île, avant de quitter Saint-Clar, il s’est confié à une équipe d’Outre-Mer 1ère. »
http://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/enquete-histoire-enfants-creuse-debute-reunion-405183.html
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Y a pas à dire, sous toutes les latitudes,- Canada, France, Réunion- les « Bonnes » (!!!) sœurs ont des ‘aptitudes’, on va dire, très… ‘chrétiennes’ !
Quand à « Papa Debré » qui fut député de la Réunion(!!!), il n’a JAMAIS été inquiété judiciairement pour avoir éloigné de force (à 10 000km de là!) -déporté ?- des enfants de leur famille et de leur pays; comme on ferait de portées de petits chiens ?
PS- Ah, j’oubliais : c’était un homme de Droite, blanc et grand chrétien devant l’Eternel, qui avait agi ainsi pour le…bien(!) des enfants, et des paysans/agriculteurs/et autres, bien sûr
Chaque fois que je lis un témoignage, trop souvent insoutenable, se rapportant à ce qu’on a appelé « Les enfants de la Creuse », j’ai une petite pensée pour… les propres enfants de Michel Debré…
Et je me réjouis d’être métisse, pas kato, ni de Droite !