(Pointez souris pour légende; pastel gras non contractuel).
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Par Franca Sensitive
» Ma mère bien-aimée,
Je voudrais pouvoir poser ma tête sur ta poitrine
Pour écouter ton cur, comme quand j’étais enfant.
Et retrouver le paradis, éloigné depuis tant d’années,
Du rempart tout puissant de tes bras autour de moi.
Au fin fond de mes nuits sans étoile, je me suis inlassablement
Accrochée, à la jupe de mon institutrice adorée
Dont l’amour inestimable, a transformé les hiéroglyphes
De « Daniel et Valérie », en petites perles du Petit Poucet.
Insouciante, je ne pensais qu’aux sapotilles et aux éclaboussures
Du lavoir de la cour de récréation de l’école des Roches Noires.
Tandis que toi, infailliblement, tu façonnais jour après jour,
Année après année, ce que je suis aujourd’hui…ce que je serai demain.
J’ai traversé les pires tempêtes; j’ai perdu, seulement de vue, mon soleil.
Il a faibli, me fut caché parfois, mais il ne s’est jamais éteint.
Les nuages lourds sont passés, comme les jours mauvais…et il brille
Toujours un peu plus chaque matin, que Dieu me fait la grâce de m’accorder.
Puisses-tu chère maman, m’attendre encore un petit peu
Car je voudrais tellement entendre battre ton cur, pour de vrai.
Retrouver et embrasser tes mains que la petite fille n’a jamais lâchées
Même quand elle boudait ; et dont les ineffables caresses,
Même au plus profond des plus noires amnésies, ont consolé tant de chagrins.
Ta lumière me fait cruellement défaut.
Je voudrais, enfin, apaiser mon amour pour toi, entre tes bras.
Aide-moi, douce maman, à enfanter à mon tour d’un petit soleil. »
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« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie.
Je t’aimais tant, tu étais si jolie.
Comment veux-tu que je t’oublie ? …
…Mais la vie sépare ceux qui s’aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit « …
(« Les Feuilles Mortes », Yves Montand)