Evelyne (assoce): "C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère»…

Par Eloïse Lebourg pour Reporterre:

…« Les seuls qui acceptaient de vivre au 156 étaient les sans-abris. Nous étions entourés de violence. » Evelyne renchérit. « Je me souviens de ces gamins dont le père était toujours saoûl, et s’endormait avant que les enfants ne rentrent de l’école. Il fermait à clef, les enfants dormaient dans les escaliers. Nous faisions des signalements, mais même les professeurs ne disaient rien… C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère»…

…Elle raconte aussi, pour expliquer le contexte de désarroi, l’histoire d’un autre jeune, habitué de la brigade des mineurs, qu’elle faisait dormir chez elle, parce qu’il était battu par sa maman. Un jour, il fugue, les premières nuits, il dort sur le toit. Evelyne finit par le ramasser, lui faire passer une nuit dans le lit de son fils. Le matin, elle le dépose à la police. C’est un habitué, quatre fois qu’il vient. La première fois, à cause d’une brûlure au troisième degré causé par un fer à repasser. Evelyne se met en colère : « Combien de fois devrai-je vous l’amener avant que vous le retiriez de sa mère ? »

Mais le policier veut d’abord savoir comment l’enfant a vécu pendant ces huit jours d’errance. Il comprend tout, quand l’enfant parle d’un monsieur. « Les enfants étaient tellement laissés à l’abandon que le 156 était devenu un repère de pédophiles. Ils passaient le soir, les gamins étaient livrés à eux-mêmes sur le parking. Les parents ne les cherchaient pas… »…(Extrait).

http://www.reporterre.net/L-enfance-miserable-des-freres

****************************************************************************

Voisins, parents, Instit, police, services sociaux, religion, pédophiles…

«C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère»…

Tous les enfants qui se sont retrouvés dans le même cas n’ont pas fait de carnage…

Mais il est évident, aussi, qu’ils disposent de moins « d’outils » adéquats, au départ de leur jeune vie, pour faire face à tous ses aléas…

On ne peut pas mettre un policier derrière chaque citoyen

Ni un « gardien » derrière chaque famille

Peut-être, en amont,… « baiser responsable » ?

Avatar de Inconnu

Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

2 réflexions sur « Evelyne (assoce): "C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère»… »

  1. Il y a tellement de familles qui attendent des années avant de pouvoir adopter un enfant: ne pourrait-on pas leur confier ces petits martyres?

    Dans mon pays d’origine, l’une de mes nièces, mariée et heureuse, mère de deux garçons, a ainsi adopté une petite fille d’une mère clocharde et ivrogne notoire. Je connais cet enfant depuis six-sept ans, ses deuxièmes parents et ses frères l’adorent, elle est vive, intelligente, curieuse, joyeuse.

    Certes, toutes les adoptions ne se passent pas aussi merveilleusement, mais tout de même, pourquoi la France met-elle tant d’obstacles sur le chemin des couples prêts à se dévouer à un enfant qui en a besoin?

    J’aime

Répondre à Tingy Annuler la réponse.