Nora Yourri:
« Avant de devenir une féministe convaincue, Thérèse Clerc a eu une première vie ; celle dune « femme docile au foyer » : elle a arrêté ses études à la suite dun mariage arrangé entre familles catholiques.
Elle établit le même parallèle avec les femmes quelle rencontre au sein de la Maison des femmes de Montreuil, association quelle a fondée en 2004, pour expliquer le contexte de son ménage : « Chez les musulmanes que je vois à la Maison des femmes, cest pareil quà mon époque, je rencontre beaucoup de mariages arrangés ! Parce que la tradition le dit, elles acceptent sans broncher ce quon leur propose. » Elle reste mariée une vingtaine dannées, puis Mai 68 sinvite dans sa vie. Malgré le refus de son mari, elle simplique activement dans les manifestations.
Avec les bouleversements sociaux de Mai 68, Thérèse Clerc décide de saffranchir et demande le divorce. « Je me suis mariée avec le frère de la meilleure amie de ma mère. De cette union, je garde le souvenir dun enfermement, peu ou pas dépanouissement, voire du mépris par moment. Mais enfin mon ancien mari nétait pas méchant, mon mariage correspondait juste à la misogynie de lépoque ! »
A partir de cette séparation, une nouvelle vie commence et son engagement politique avec : « Une fois divorcée, je me suis mise à travailler, passer mon permis et élever mes quatre enfants seule. » Parallèlement à son activité professionnelle, elle simplique de plus en plus dans le combat des féministes, notamment pour la loi en faveur de lavortement : « Avant ça, de trop nombreuses femmes sont mortes car elles avortaient dans des conditions inhumaines. Après des années de militantisme, je suis toujours choquée de voir à la Maison des femmes autant de femmes incultes sur le sujet de lavortement, de la contraception et de leur droit tout court ! » Sans compter, certaines femmes acceptent encore « les violences et la soumission au sein des foyers sous prétexte que cest la tradition ! »
De son vécu, elle sest forgé une certaine idée du féminisme. « La maternité, cest une machine à tuer les femmes. Il faut avoir au maximum deux enfants et les avoir jeunes pour être libre le plus tôt possible ! Mais en même temps cest merveilleux dêtre maman. » Un dilemme qui se pose en ces termes : comment être une femme libre, démarquée de la tradition, et mère à la fois ?
Car au final, Thérèse Clerc a limpression de retrouver dans ces femmes quelle reçoit dans son association ce quelle vivait à lintérieur de son couple dans les années 60 : « Lenjeu pour beaucoup dentre elles, ce sont les hommes, comme le chante très bien Juliette Greco dans sa chanson Lhomme cest tout : le père, le mari, lami, largent Donc tout est misé autour du mari. » Une indépendance que la femme doit acquérir vis-à-vis de son mari, de son couple : « Je ne crois pas au mariage, cest une institution qui enferme. Ce nest pas pour autant que je ne crois pas au couple mais il faut que chacun habite séparément ! » Thérèse Clerc ne sest pas remariée, consacrant sa vie à ses enfants, ses combats.
Lun deux concerne la représentation des femmes au pouvoir. Et pour les rares dentre elles, Thérèse Clerc reste mitigée : « Les femmes au pouvoir sont énormément pressurées, leur liberté est très limitée, on ne les écoute pas assez. Et on profite pour rigoler énormément delles au moindre écart, à la moindre différence ! » Il est peut-être plus facile de confier de hautes fonctions politiques à une femme, lécouter et lui donner de vrais responsabilités est une autre affaire.
Aujourdhui, Thérèse Clerc sinvestit dans la création dassociations pour l« université du savoir populaire des personnes âgées » et de maisons de retraite autogérées. Dune certaine manière, en même temps quelle se bat pour trouver des solutions à des problématiques qui la touchent personnellement,elle sefforce den faire bénéficier le plus grand nombre. »
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« Je me suis mariée avec le frère de la meilleure amie de ma mère. De cette union, je garde le souvenir dun enfermement, peu ou pas dépanouissement, voire du mépris par moment. Mais enfin mon ancien mari nétait pas méchant, mon mariage correspondait juste à la misogynie de lépoque ! »
No comment !
Pour un vrai couple, il n’y a pas de femme docile, ou même rebelle. Le couple c’est un travail de discussions. Et le mariage n’empêche rien, sinon nous ne serions plus en couple.
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« Pour un vrai couple, il n’y a pas de femme docile*, ou même rebelle »
Docile*: Elles ont été dociles même pour … le viol conjugal, appelé « DEVOIR conjugal » et rendu obligatoire pour les nanas dans le contrat de mariage. Les luttes féministes ont dénoncé ce « devoir » sous son vrai nom: le VIOL conjugal !
Rebelles* avec l’âge et les souvenirs terribles; je me souviens (parmi tant d’autres), de Paulette, ma voisine fermière en Ardèche : » Je le suppliais de ne pas « le » faire, il le faisait quand même ! Depuis je ne supporte pas qu’il m’embrasse, le devoir conjugal ça se passe ici -elle touche son entrejambe. Depuis quelques années, une infirmière vient le laver, même s’il est toujours valide. je ne supporterai pas de le toucher ».
Ils sont « condamnés » à vivre ensemble à cause de la ferme commune ! Mais elle fait ce qu’elle veut de SA vie, aujourd’hui…
Je pense que des millions de mecs ne se sont même pas rendu compte…
Qu’ils violaient leur épouse
Avec la bénédiction de Dieu et de la société !
Pour être ce que j’appelle dans mes romans un « viol consenti »
Cela RESTE un viol: ni désir, ni plaisir, un…devoir
Assorti de punitions injustes : les grossesses multiples, non désirées
Ou les avortements subis, dans des conditions ignobles !
Et même si la loi a changé avec les combats féministes
Les mentalités demeurent !
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