Utopies sexuelles…

SDC12848

Le cynisme ancien et la sexualité par Marie-Odile Goulet-Cazé.

… » Le cas d’Hipparchia, cette jeune fille issue de la bonne bourgeoisie athénienne, qui défraya la chronique en adoptant avec toutes ses conséquences le mode de vie cynique, est suffisamment exceptionnel pour qu’on s’y arrête. La narration vivante et de résonance très moderne que nous a transmise Diogène Laërce à propos de cette jeune femme mérite d’être citée :

Elle s’éprit des discours et du genre de vie de Cratès, ne prêtant attention à aucun de ses prétendants, pas plus qu’à leur richesse, à leur haute naissance ou à leur beauté. En fait Cratès était tout pour elle. Elle alla même jusqu’à menacer ses parents de se tuer si on ne la donnait pas en mariage à Cratès. Les parents demandèrent donc à celui-ci de dissuader leur fille. Il fit tout ce qu’il put ; mais finalement, ne parvenant pas à la convaincre, il se leva et enleva devant elle ses vêtements : « Voici, dit-il, le jeune marié, voici ce qu’il possède. Décide-toi en conséquence. Car tu ne seras pas ma compagne, si tu ne pratiques pas le même genre de vie que moi ». La jeune fille choisit. Après avoir pris les mêmes vêtements que lui, elle circula en compagnie de son mari, eut commerce avec lui en public et se rendit aux dîners.

Féministe avant l’heure, Hipparchia non seulement ne cède pas aux pressions familiales mais choisit l’élu de son cœur. Elle fréquente les banquets réservés aux hommes et aux courtisanes et revendique une formation intellectuelle, ce qui, à l’époque, était difficilement concevable pour une femme. C’est ainsi qu’à un banquet chez Lysimaque, le général d’Alexandre, elle confondit le philosophe Théodore surnommé l’Athée, après lui avoir proposé le sophisme suivant :

L’acte qui, commis par Théodore, ne peut être qualifié d’injuste, cet acte, commis par Hipparchia, ne pourra être qualifié d’injuste. Or, si Théodore se frappe lui-même, il ne commet pas d’acte injuste. Par conséquent, Hipparchia, si elle frappe Théodore, n’en commet point non plus.

À défaut d’être capable de répondre à l’argument, Théodore ne trouva rien de mieux à faire que d’enlever à Hipparchia son manteau. Laissons Diogène Laërce raconter la suite de l’épisode, où l’on voit Hipparchia refuser le rôle dans lequel la société grecque confinait la femme :

Hipparchia cependant n’en fut ni frappée ni troublée, comme eût dû l’être une femme. Bien plus, quand Théodore lui dit : « Est-ce bien celle / qui sur le métier a laissé sa navette ? », elle répondit : « C’est bien moi, Théodore. Mais ai-je pris à tes yeux une mauvaise décision me concernant, si le temps que j’aurais dû perdre sur le métier, je l’ai consacré à mon éducation ? »

Nous savons par ailleurs qu’Hipparchia mania également l’écriture, puisqu’on nous dit qu’elle écrivit des Hypothèses philosophiques, des Épichérèmes et des Questions adressées à Théodore dit l’Athée. C’est la seule femme philosophe cynique que nous connaissions. Son audace, son bon sens, ses réparties font d’elle une des pionnières du féminisme moderne »…
Source Clio.

Pour lire TOUT l’article http://clio.revues.org/index.html

***************************************************************************************

« Féministe avant l’heure, Hipparchia non seulement ne cède pas aux pressions familiales mais choisit l’élu de son cœur. Elle fréquente les banquets réservés aux hommes et aux courtisanes et revendique une formation intellectuelle, ce qui, à l’époque, était difficilement concevable pour une femme. »

J’ai beaucoup d’admiration pour ces nanas qui ont…Tracé LEUR route à elles en se foutant pas mal des conventions familiales et sociales…

PS- Heueu…S’accoupler en public est un peu excessif…Peut-être ? 😉

Avatar de Inconnu

Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

2 réflexions sur « Utopies sexuelles… »

  1. Eh bein non, une partouze, c’est baiser à plus de deux, non ?

    Mais je m’aperçois que tu n’es pas une oie blanche affublée de sa ceinture de chasteté…

    Même si tu pratiques ton nudisme à tort et à travers 😉

    J’aime

Répondre à Tingy Annuler la réponse.