… » Les coques blanches, grosses comme des noix de coco,sont dun beau rose chair à lintérieur.
Cest curieux, cela me fait penser à un sexe de femme, dis-je. Il y a quelques jours, jai croisé en baie de Sainte Anne, un pêcheur qui rentrait. Il traînait derrière lui sa barque, pour la mettre au sec sur la plage. Encore dans leau, il a vidé les coques de lambis, de lespèce descargot qui y habite. Ce faisant, il récupérait une sorte de glue, quil aspirait goulûment. Tu en veux ? mavait-il proposé gentiment. Cest bon pour «lamour» . Son geste explicite voulait parler de sexe, évidemment.
Il y a un an que je vis dans le coin, et aucun pêcheur ne ma jamais appris les vertus aphrodisiaques de la bave de lambis, sexclame Cécile, en pouffant de rire.
Je rame mollement, pour nous ramener à « la Bohème ».
Cela me fait penser à une anecdote insolite, poursuis-je. À lépoque, Victor et moi arpentions les sentiers de grande randonnée, de France et de Navarre. Un jour, sur une sente des Alpes, nous faisons une halte non loin dun grand pré, où paissent des chevaux magnifiques. Soudain, lun deux lève la tête, regarde dans notre direction, puis traverse la prairie au galop. Il stoppe net à quelques mètres de moi, de lautre côté de la barrière. Il me fixe de ses grands yeux sombres. Son zizi sallonge, sallonge, et il éjacule trois fois. Puis, il sen retourne calmement vers le groupe quil avait délaissé, à une soixantaine de mètres de là.
Tu blagues là, dit Cécile, les yeux plissés dun rire qui rejette sa tête en arrière. Si tu fais bander les chevaux, je comprends mieux que le petit pêcheur ait succombé lui aussi.
Elle repart dans un fou rire inextinguible et contagieux. Nous grimpons à bord. Cécile a les yeux mouillés de larmes joyeuses. Dans la mer vert clair, une grande raie sapproche paresseusement et disparaît sous le bateau. Jai la curieuse impression davoir capté une lueur humaine dans son regard. Je plonge pour la voir de plus près, mais elle disparaît au loin. Cécile vient me rejoindre « …
Extrait du roman « Le Village des vagins »- L. Lavilgrand

ça marche aussi avec les anes ?
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Hahaha! Je ne sais pas: tu comprends bien que quand j’en rencontre un je fais un grand détour par précaution !
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