Le film: Et…l’HOMME créa la femme, pose les hommes devant un choix.

[ « Les femmes de Stepford » ( ou « Et l’homme créa la femme » ).
(Attention, je raconte tout le film)…

http://www.cinemovies.fr/player/export/cinemovies-player.swf
Bande-annonce.

stepford
…L’histoire de Stepford Wives commence à New York, qu’une petite famille, les Eberhart, s’apprête à quitter. On voit qu’ils habitent un immeuble cossu de Manhattan. La première scène est l’occasion d’un clin d’œil à la suite du film : Joanna et ses deux filles voient passer un homme qui tient sous le bras un mannequin féminin de taille humaine. Plus tard, une des filles raconte cette vision à Walter, son père : «J’ai vu un homme porter une femme toute nue» — «C’est pour ça que nous déménageons», lui répond son père. Les Eberhart emménagent à Stepford, dans le Connecticut, une ville où tout le monde se connaît et où les nouveaux arrivants ont les honneurs d’un article dans la presse locale. Le gazon est impeccablement tondu, tout est propre et bien rangé.
Walter est juriste. Joanna, en plus d’être mère de famille, a une passion pour la photographie.
Walter ne tarde pas à être accueilli par le club des hommes de Stepford, qui se réunit régulièrement dans la plus ancienne maison de la ville, un bâtiment centenaire. Quand Joanna l’interroge sur les activités du club, il se montre un peu évasif et évoque l’organisation d’évènements locaux.
En ville, Joanna a du mal à se faire des amies. Les femmes de Stepford n’ont aucune conversation et semblent obsédées par l’idée d’être des épouses parfaites. Un jour, elle surprend sa voisine, Carol Van Sant dans une situation équivoque avec un homme qui n’est sans doute pas son époux. Un autre jour, la même Carol Van Sant a un accident mineur sur le parking du centre commercial. Une ambulance vient la chercher et Joanna remarque que le véhicule part dans la direction opposée à celle de l’hôpital. Quelques jours plus tard, lors d’un barbecue, Carol se met à répêter une même phrase eh boucle : «Si on ne me donne pas cette recette, j’en mourrai !».
Plus tard elle viendra voir Joanna pour s’excuser de son comportement et expliquer qu’elle souffre d’un problème de boisson.
Joanna finit tout de même par faire la connaissance de Bobbie (Paula Prentiss, ici excellente dans un rôle comique), arrivée à Stepford un mois avant elle et tout aussi avide de se faire des amies qui aient autre chose en tête que de faire briller leurs casseroles. Toutes deux décident de créer un groupe de discussion féministe à Stepford mais elles sont confrontés à un refus catégorique. Pourtant, en enquêtant, Joanna et Bobbie découvrent qu’il a existé un club féministe à Stepford et que nombre des femmes qui leur refusent de participer à de telles activités l’avaient pourtant fait en leur temps. Un peu par hasard, elles découvrent que les femmes de Stepford ignorent l’existence du mot «archaïque».
Au cours de leurs recherches, les deux femmes entrent sans frapper dans la maison du pharmacien de la ville. Elles surprennent d’impressionnants râles de plaisir provenant de l’étage supérieur. L’épouse du pharmacien, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, qualifie son mari, un homme sans charisme particulier, de «dieu».
En gloussant, Joanna et Bobbie quittent discrètement la maison.
Un soir, Walter invite à la maison plusieurs membres de son club, dont le chef semble être le lugubre Dale Coba, un entrepreneur multi-millionnaire en nouvelles technologies, docteur en sciences de l’université de Berkeley, qu’on surnomme «Diz» car il aurait travaillé pour Disneyland, chose que Joanna a beaucoup de mal à croire : «vous n’avez pas l’air de quelqu’un qui aime rendre les gens heureux». La soirée semble mortellement ennuyeuse à la jeune femme mais un des hommes présents, qui a passé toute la soirée à la dessiner, lui fait cadeau d’un beau portrait. Elle découvre qu’il s’agit d’Ike Mazzard, un grand artiste dont elle a toujours admiré les dessins de femmes bien qu’ils l’aient complexée. Un autre membre du club, Paul, lui demande un service : passionné de linguistique, il aimerait que Joanna dise et enregistre sur bande tout un lexique. Elle accepte de se prêter au jeu si les hommes du club convainquent leurs épouses de participer au club féminin de Joanna et de Bobbie.
La première et sans doute dernière réunion ne se passe pas très bien puisque la plupart des femmes présentes ne veulent parler de rien d’autre que des produits ménagers qu’elles emploient. L’une d’elle explique par exemple que si elle devient célèbre un jour, elle acceptera de tourner une publicité gratuitement pour l’amidon en aérosol. Elle dit cela avec un ton tout à la fois investi et artificiel, à la manière des mauvaises publicités de l’époque. Bobbie murmure entre ses dents : «Holy cow…».
Mais Bobbie et Joanna ont tout de même découvert une alliée, en la personne de la plantureuse Charmaine, une belle rousse passionnée de tennis et bien différente des autres épouses de la ville. Très indépendante, elle semble avoir un certain mépris pour la vie domestique et emploie une bonne. Son mari est un homme bedonnant qui, pense-t-elle, ne l’a épousée que pour son apparence physique — dans le roman, elle est comparée à l’actrice Raquel Welch — apte à impressionner les autres cadres de la chaîne de télévision qui l’emploie. Charmaine, qui est arrivée à Stepford quatre mois plus tôt, laisse un jour ses enfants à Bobbie pour partir en week-end avec son époux. À son retour, elle fait disparaître son terrain de tennis car son mari, dont elle semble à présent ennamourée de manière suspecte, préfère faire construire une piscine. Elle a renvoyé sa bonne et est devenue, comme toutes les femmes de Stepford, une ménagère parfaite.
Ce changement de caractère extrèmement brusque n’a aucun sens et Joanna et Bobbie commencent à s’inquiéter sérieusement et à se demander si l’eau courante de la ville ne contient pas une substance étrange, car la situation ne leur semble pas naturelle. Une analyse sanitaire de l’eau ne révèle cependant rien d’anormal. Les deux femmes prennent un peu peur pour elles-mêmes.
Un soir, Joanna sort de la maison pour promener son chien. Son mari en profite pour faire visiter sa chambre à coucher aux membres du club. Le chien de Joanna l’entraine jusqu’aux portes de la maison du club, d’où un policier la chasse poliment, expliquant de manière assez vaseuse que le bâtiment est classé et doit surveillé.
Un jour, Bobbie rentre à son tour d’un week-end avec son époux. Son caractère a changé du tout au tout. Elle qui se faisait une fierté du désordre de sa cuisine est à son tour devenue une fée du logis. Elle explique à Joanna qu’elle doit bien ça à son mari qui rentre tous les soirs du travail épuisé et qui peut légitimement demander à pouvoir mettre les pieds sous la table. Par ailleurs, elle semble avoir une poitrine nettement plus importante qu’avant.
Cette fois, Joanna panique pour de bon et dit à son mari qu’elle veut déménager le plus rapidement possible. À sa grande surprise, celui-ci accepte sans résistance mais pose comme condition que les enfants finissent leur semestre à l’école.
Joanna, qui se demande si elle n’est pas folle, prend un rendez-vous chez une psychologue dans une ville voisine. En parlant, elle finit par exprimer le fond de sa pensée : pour elle, les femmes de Stepford ont été modifiées par un procédé quelconque, elles sont peut-être même devenues des robots. Dans le roman, elle évoque les automates saisissants de réalisme, dit-elle, que l’on peut voir à Disneyland, les célèbres robots audio-animatroniques, sur lesquels le mystérieux «Diz» a sans doute travaillé. Elle se rappelle au passage que la plupart des hommes qui vivent à Stepford travaillent dans le domaine de l’électronique : tout se recoupe. La psychologue est finalement convaincue qu’il se passe quelque chose de suspect et conseille à Joanna de rentrer chez elle pour récupérer ses filles et de s’éloigner temporairement de Stepford. Joanna veut s’exécuter mais lorsqu’elle arrive chez elle, ses filles ont disparu. Il ne reste là que son mari, dont les explications et le comportement sont extrèmement suspect. Joanna comprend que c’est le jour qui a été choisi pour la remplacer par un robot à son image. Et elle a raison.
Elle échappe à la surveillance de Walter et se rue chez Bobbie, où elle espère trouver ses filles. Elle plante un couteau dans le ventre de celle qui a été son amie : Bobbie ne saigne pas et ne souffre pas, elle se contente de dire «Regarde un peu ce que tu viens de faire ! Et moi qui voulais juste t’offrir une tasse de café !». Elle déraille ensuite de manière assez comique, répètant les mêmes gestes absurdes. Revenue chez elle, Joanna assomme son mari qui lui avoue que leurs filles se trouvent au club des hommes de Stepford. C’est évidemment un piège, et sur place elle ne trouve que l’antipathique «Diz», qui lui promet qu’elle ne souffrira pas et qu’il faut qu’elle voie ce qui va lui arriver (être tuée et remplacée par un robot qui lui ressemble donc) comme une évolution dans son existence. Et à la question «pourquoi faites-vous ça ?», Diz répond : «parce que nous le pouvons».
En cherchant à s’enfuir, Joanna atterrit dans une pièce familière : une réplique exacte de sa propre chambre à coucher. Elle y rencontre une femme qui lui ressemble en tout point, à l’exception des yeux que l’on devine inachevés, et de la poitrine, nettement plus imposante.
Sans qu’on le voie, on devine que Joanna est assassinée par la gynoïde qui va la remplacer.
A la fin du film, on voit les épouses de Stepford en train de faire leurs courses au supermarché. Elles portent toutes de longues robes à fleur et des chapeaux et se saluent. On voit aussi un couple de nouveaux habitants de la ville, les premiers noirs de Stepford, dont la presse locale avait annoncé la venue. La jeune femme se dispute avec son époux, elle n’est pas certaine d’être faite pour vivre dans une ville où les femmes ne pensent à rien d’autre qu’à soigner leur intérieur.
Son mari lui demande d’être patiente et lui promet qu’elle s’habituera à cette vie..
En son temps, cette satire a été considéré par certains (et certaines, surtout), comme un pamphlet contre le féminisme. J’ai du mal à comprendre par quel biais puisque les hommes n’y sont pas franchement montrés à leur avantage. L’intelligence ou l’ambition de leurs épouses leur font peur ou les complexent, et sitôt que ces dernières leur ont donné deux ou trois enfants, ils ne veulent plus les voir qu’en amantes décérébrées, en fées du logis maniaques et potiches aptes à susciter la jalousie d’autres hommes. Des choses plutôt que des personnes
Cependant, le film, qui est plutôt un bon film d’ailleurs, ne traite pas tant du machisme, de la veulerie masculine ou de la robotique que du culte des apparences. Les épouses de Stepford parlent comme des actrices de publicité, ont des physiques parfaits et arborent d’imposantes poitrines mais n’ont guère d’autre occupation que d’entretenir un simulacre de vie sociale et de satisfaire servilement leurs époux.]
Source :Le dernier des blogs.

*********************************************************************************************

[ En 1972, le romancier américain Ira Levin a publié un court roman, « Stepford Wives », qui posait les hommes devant un choix : veulent-ils des compagnes bonnes ménagères, lisses comme des actrices de publicité, tout à la fois attirantes et soumises, ou veulent-il aimer autre chose que des images, des produits ? Sorti en pleine période d’émancipation des femmes, Stepford Wives n’a rien perdu de sa pertinence aujourd’hui, notamment parce que sa signification profonde dépasse de loin les questions sexuelles.
On doit à Ira Levin (décédé l’an dernier) plusieurs classiques de la science-fiction et du fantastique : Rosemary’s Baby (1967), adapté au cinéma par Roman Polanski, A perfect day (Un bonheur insoutenable, 1970), et The Boys from Brazil (Ces garçons qui venaient du Brésil, 1976), adapté au cinéma par Franklin Schaffner . ]
Source : le dernier des blogs.

*********************************************************************************************

 » Sorti en pleine période d’émancipation des femmes, Stepford Wives n’a rien perdu de sa pertinence aujourd’hui, notamment parce que sa signification profonde dépasse de loin les questions sexuelles.  »

Hélas !!!

« Pourquoi faites-vous cela ?…Parce que nous le pouvons! »

Exact !!! Sans l’acceptation des femmes…RIEN ne serait possible !

POURQUOI un mec se posait-il des questions sur le statut lamentable de nanas…Alors que des millions de clones des nanas du film, trouvaient leur vie parfaitement…NORMALE et SATISFAISANTE ? ? ?

…Et de VRAIES nanas « identiques »(!), ENCORE AUJOURD’HUI !!!

Avatar de Inconnu

Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

4 réflexions sur « Le film: Et…l’HOMME créa la femme, pose les hommes devant un choix. »

  1. Magnifique… j’ai apprécié… je connaissais un peu cette histoire car je suis fan de SF et anticipation et même un peu de fantastique…mais pas quand ça fait trop peur physiquement (style massacre à la tronçonneuse !)par contre quand c’est de la SF ou du fantastique un peu disons sociologique (comme ce film tiré du livre hyper intéressant), j’adore.

    Effectivement, déjà il faut reconnaître qu’élever nos enfants dans nos milieux … c’est assez difficile… on a tjrs tendance à déranger la fille et à protéger le garçon… enfin qd on est issu de familles d’origines italiennes ou espagnoles par exemple… pour les gens du Maghreb, ou d’Afrique, même pas la peine d’y songer…

    Et puis, si tu lis « Barrage contre le Pacifique » de Marguerite Duraz… tu verras comment une femme admirable pourtant, la mère, sacrifie sa fille… la traite durement et injustement par rapport à son fils… Il n’en ezt pas responsable, elle seule, l’est enfin, elle-même n’est que le produit amélioré qd même de ce que fait de nous la société en place… DIFFICILE DE CHANGNER LES CHOSES…

    On préfèrera souvent une femme discrète, silencieuse, aimante, adoratrice …, émerveillée, toujours contente, sans excès et bien foutue… qu’une emmerdeuse (comme les gens disent) toujours en train de la ramener, de critiquer, de vouloir faire bouger les choses… ce genre de femmes « fatigue » les autres êtres humains… d’où notre désespoir à toi et à moi au moins, je crois !!!

    Bravo pour ce que tu écris, et que tu aimes… mais finalement je suis en train de « me » féliciter si je ne m’abuse… rires…

    Allez, continue, je te lis tjrs avec plaisir !

    biz

    J’aime

    1. Merci : de temps à autre, une petite marque de sympathie, est la bienvenue!!!

      J’ai mis ton com en article ce jour !

      (J’ai plein de « choses » à te dire, mais pas sur blog.fr; même dans les messages, je n’ai plus confiance; peut-être que l’on se « rencontrera » un jour ? )

      Je t’embrasse.

      J’aime

      1. Merci ! je suis contente de trouver une âme soeur et sache que je ne suis pas « féministe » dans un sens excessif… j’ai un fils qui déteste ce qu’il appelle « les chiennes de garde » et donc je suis obligée de me mesurer moi-même… de me remettre parfois en question. En fait, je crois vraiment que nous avons tous les mêmes qualités et droits… certains hommes sont féminins dans leur qualités et défauts et certaines femmes sont masculines pour ces mêmes qualités et défauts… c’est la société qui a « décidé » de ce qui était féminin, masculin, bien, mal, etc… La nuit ne critique pas le jour et même selon une jolie citation que je vais reprendre ici… elle en est si proche qu’elle en fait partie forcément… (sourires).

        «Les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra.» Proverbe turc

        Dans les croyances de mes parents… on joli poème dit :

        El sol se llama Manuel (le soleil s’appelle Manuel)
        Y la luna se llama Lola (La une s’appelle Lola)

        Néanmoins, si vraiment ce qu’on dit est vrai… (on a tellement tenu LONGTEMPS la femme à l’écart de la culture, le savoir, les ARTS surtout, ainsi la musique et pourquoi pas… on lui a dénié la créativité d’un chef toujours cuistot et non pas cuistote) je
        pense que l’homme a de l’avance dans bien des domaines et que
        son exaspération, ses peurs viennent de ne pas considérer l’évolution des femmes (chez nous et ailleurs) comme un plus mais
        bien seulement comme une concurrence trop dérangeante… ce n’est
        pas une alliée qu’il découvre, c’est souvent une adversaire… alors qu’il pourrait tellement en être tout à fait AUTREMENT.

        Je te conseille vivement un livre terrible (mais court et qui n’a l’air de rien, c’est ce qui bouleverse le + d’ailleurs) :

        Syngué Sabour, Pierre de Patience

        Je crois que c’est le Goncourt 08 ou 09

        Je ne sais pas encore si je puis dire que j’ai aimé ce livre ou ou bon, on ne peut pas qualifier certains états d’âmes… ni situation.

        A toi de me dire, un jour… tu sais ça se lit vite, même si, parfois on se dit : bon, y se passe rien, c’est tjrs pareil…
        tu verras, que si tu te laisses aller … jusqu’où la vague se hisse et meurt… tu seras une femme, ma soeur.

        bisous

        @+

        J’aime

      2. Je dois aller à St Pierre; non, non pas celui de là-haut ! Pas encore!!!

        Et je te réponds demain, sur plusieurs « trucs »…

        PS- « je suis contente* de trouver une âme soeur et sache que je ne suis pas « féministe » dans un sens excessif »…

        Je suis souvent « excessive », dit-on, sur blog.fr , dans tout ce que j’entreprends, mais on fera avec!!! ( Excessive ? Quelle est « LA « norme, au juste ? QUI la dicte, et pour QUI ? ? ? )

        Je t’embrasse.

        * Et moi donc…

        J’aime

Répondre à kickimcon Annuler la réponse.