C’est QUOI un mâle ? ( Le mot homme désignant AUSSI …L’HUMANITE !!! )

buste d'homme accoudé
(Photo:Buste d’homme accoudé.Sculpture de Nicolas de Leyde XVe siècle)
Skyrock:
[ Merdique féminité spécifique
Parfois, j’essaie de m’imaginer ce que c’est qu’être un homme – pas au sens biologique qu’on donne à ce mot, car contrairement à ce que disent les clichés sur les prétendues merveilleuses « différences homme-femme », il me semble très facile d’imaginer ce que c’est de ne pas avoir de seins, ou d’avoir un pénis entre les jambes. Non, j’essaie d’imaginer ce que c’est d’être un homme au sens social du terme. Imaginons une situation inversée, où les femmes seraient socialement des hommes. J’ouvrirais un livre d’histoire et je n’y verrais pratiquement que des femmes – avec deux pages sur « les luttes virilistes pour l’émancipation de l’homme ». Les compositeurs, écrivains, artistes dont j’aurais entendu parler à l’école auraient presque tous été des femmes. En histoire on m’aurait parlé de « La déclaration des droits de la Femme » qui bien entendu aurait un sens universel ; on m’aurait parlé avec émotion du « suffrage universel féminin ». Dans la rue, je me baladerais en trouvant normal de voir pleins d’hommes dévêtus affichés partout. Je saurais que si j’en ai envie, je pourrais en échange d’un peu d’argent obtenir facilement une relation sexuelle avec un prostitué. De temps en temps, les médias évoqueraient le meurtre ou l’agression sexuelle d’un homme par une femme, dans une relative indifférence générale. En imaginant ce monde inversé – qui n’est bien sûr pas plus souhaitable que le monde actuel – je peux essayer d’imaginer ce que c’est qu’être un homme, socialement. Essayer seulement.
J’ai lu un jour sur un forum féministe (feministes.net) les propos d’une personne déclarant : « Je hais les mots femme, féminin et féminité ». Je me suis reconnue dans cette phrase. Bien entendu il ne s’agit pas de haïr les femmes en elles-mêmes, mais les mots qui les désignent. Les mots ne sont pas neutres.
Je hais, viscéralement, le fait que des idées, des évocations, soient attachées de manière arbitraire à un ensemble de personnes sous prétexte que cet ensemble de personnes est appelé « femmes ». Je déteste savoir que, sous prétexte que je fais partie de cet ensemble de personnes, on peut faire de moi le symbole du pacifisme, de la douceur, de la maternité, de la nature ; que quoi que je fasse beaucoup me verront avant tout comme une femme, et non comme une individue.
Je déteste dire « je suis une femme », parce que cela n’implique pas la même chose que de dire « je suis un homme ». La langue française n’a pas su tirer parti des subtilités de la langue latine : nous avons retenu le mot « femina » qui veut dire « femme », mais gardé le mot « homo » à la fois pour désigner les hommes (êtres humains mâles) et l’ensemble des êtres humains (alors qu’en latin, « homo » désignait l’ensemble de l’humanité). Le mot « vir », ne désignant que les êtres humains mâles, est passé à la trappe (sauf pour les mots comme « viril », « virilité », etc…). Résultat, un seul mot désigne à la fois êtres humains mâles adultes et humanité toute entière. En disant, « je suis une femme », je mets en avant le fait que je suis un individu humain adulte, mais cela peut aussi être perçu comme une affirmation de ma « féminité ». Alors que la phrase « je suis un homme » a une portée beaucoup plus générale.
Mais je ne peux pas dire « je suis un homme », puisque le mot homme désigne à la fois les êtres humains mâles et l’humanité, et cette conjonction des deux m’est tout aussi pénible que l’aspect spécifique du mot « femme ». Dans un monde totalement égalitaire, où le mot « homme » désignerait l’humanité dans son ensemble, et seulement l’humanité, je pourrais dire sans mise en avant des prétendues spécificités dues à mon entrejambe : « je suis un Homme ».
Oui, je crois que Beauvoir est encore furieusement d’actualité lorsqu’elle écrit que les femmes n’ont pas à chercher à devenir des femmes, mais des êtres humains à part entière. Un être humain, ce n’est pas nécessairement un « homme » au sens social actuel du terme, puisque, comme le dit Christine Delphy, si les femmes devenaient semblables aux hommes, cela signifirait qu’il n’y aurait plus de dominant ni de dominé, donc les hommes ne seraient plus les dominants, ce qui signifie qu’ils auraient changé aussi (voilà pour la prétendue « universalité phallique » que certaines féministes prétendent dénoncer chez Beauvoir…).
Le droit à l’universalité – non phallique mais humaine – est sans doute, au delà d’une simple « égalité des droits », la principale conquête que les femmes doivent entreprendre. ]

Skyrock : blogféministe.

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Ici ou là , sur le Net, j’entends parfois, une petite voix qui raconte la même « histoire », que je déroule, imperturbablement, sur MON blog !

Des voix de femmes/debout, mais AUSSI, des voix de mecs…En paix avec le féminin…Et donc, en harmonie avec l’une des composantes d’eux-mêmes(!) et de tout être HUMAIN…NORMAL !

Et alors ? Et alors, j’ai les yeux humides…Comme ceux d’un magnifique cheval en éclatante santé !

Et alors ? Juste l’espace d’UNE SEULE seconde, je me dis que tout n’est pas perdu..Qu’un univers EQUITABLE et PACIFIE homme/femme est possible !

Et puis ?…Je reviens à la terrible REALITE ….et j’ai les yeux qui débordent d’impuissance, en songeant à la vie inhumaine , faite par des MILLIONS de MECS à des MILLIONS de FEMMES, en grande partie…Grâce aux dogmes des religions misogynes . ( Je sais, c’est un pléonasme !!! )

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Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

Une réflexion sur « C’est QUOI un mâle ? ( Le mot homme désignant AUSSI …L’HUMANITE !!! ) »

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