» La croisière bat son plein. Marina s’apprête à se rendre à la salle à manger. Elle soigne chaque détail de sa personne, car elle tient absolument à plaire à sa petite cour. Elle travaille dur chaque jour, à l’entretenir ou à la recomposer, si la veille elle a « jeté » un courtisan qui ne trouve plus grâce à ses yeux.
Elle arrive toujours avec un peu davance, et choisit une table centrale vers laquelle pourra converger tous les regards. Elle accueille chacun avec une phrase de bienvenue, qui cadre exactement avec ce que désire entendre son invité. Elle est diaboliquement experte dans l’art de manipuler des gens, visiblement ravis. Elle procède toujours, à partir du même schéma. Décrétant que cet homme d’âge mûr, un peu perdu et à l’air si distingué, sera son père de croisière . Ces deux jeunes filles timides ? Des surs ! Tandis que ce jeune couple de nouveaux mariés, deviendra ses amis intimes, sans oublier ce jeune homme à lallure de puceau, et transformé pour l’occasion, en jeune frère, sur lequel elle pourra exercer l’art torride du dépucelage…
Vers midi, la table est au complet. Marina ne cesse un seul instant, de courtiser ses hôtes visiblement comblés. Chacun a savouré son entrée et entame le plat principal, quand elle s’adresse à Marie, dont elle a fait son âme sur, dit-elle :
– Cap où pas cap d’avaler une cuillerée de piment rouge d’un coup ? lui demande-t-elle .
– Si tu le fais je te suis, répond Marie en portant à sa bouche une grosse noix de beurre qu’elle récupère avec la pointe d’un couteau.
Les deux femmes s’exécutent. Marina manque de s’étrangler avec la virulence de l’épice, tandis que Marie l’a ressentie beaucoup moins, aidée par le beurre qu’elle a laissé fondre dans sa bouche .
L’assistance, visiblement excitée par le défi, ne tarit pas de commentaires.
Marina, dans la foulée, noublie pas aussi de se livrer à son jeu favori avec le jeune et beau serveur grec. En fait, elle laisse négligemment tomber sa serviette et un peu plus tard un de ses couverts qu’il ramasse toujours avec le sourire. Avide de regarder leffet que cela produit sur ses courtisans, elle ne voit jamais le regard glacial qu il lui adresse.
Quelques instants plus tard, le dessert englouti, chacun vaque à ses occupations favorites.
Lheure du dîner arrive : Marina revêt une longue robe fluide, au décolleté très suggestif. Ce soir, elle est particulièrement en beauté. Tout au long du repas elle entreprend de séduire Pablo, le nouveau marié. Ne reculant pas à glisser son pied entre ceux de sa nouvelle proie. Usant sans modération de son décolleté avantageux, des battements de ses longs cils, et de frôlements involontaires de sa main et de celle de son voisin ; sans parler de sa voix aux intonations de Minitel rose. L’aubaine risque de ne pas se reproduire: la jeune mariée est cloîtrée dans sa cabine, suite à un mal de mer imprévu.
Son opération séduction ne l’empêche pas de s’en prendre une nouvelle fois à son âme sur. Elle fait remarquer à l’assistance combien elle lui trouve l’air chiffonné ce soir, soulignant que c’est peut-être lié à sa vie de célibataire forcée, conséquence d’un caractère difficile. Elle n’oublie pas non plus, de faire une cour assidue à ses courtisans. Parfois, certains repas se terminent par « l’exécution » de l’un d’eux, au motif qu’il a cessé de plaire. Un nouvel admirateur, piégé par l’efficace toile, le remplacera, au repas suivant .
Le repas terminé, le groupe se disperse. Pablo se dirige vers sa cabine pour s’inquiéter de l’état de sa jeune épouse et la trouve endormie. Il rejoint aussitôt Marina qui a laissé sa porte légèrement entrouverte. Ils ne perdent pas de temps en préliminaires, car la porte refermée témoigne de coups redoublés, pendant que la cloison laisse filtrer des gémissements explicites.
Pendant Ce temps, Marie se défoule un long moment à la discothèque, avant de se rendre sur le dernier pont surplombant le bateau . Une nuit sans lune ainsi qu’une brise soutenue et fraîche, rebutent le promeneur solitaire. À la fin du repas, Marie a lancé un défi à Marina et a répondu à sa curiosité :
– Tu le sauras si tes cap, lui a-t-elle dit, énigmatique .
La curieuse et perverse arrogante, se présente à lheure dite :
– Tu es belle tu sais ! Je ne peux pas dire si c’est la pratique du karaté ou de la natation qui te donne ce corps de sirène !
– Ah bon ! Tu ne me trouves plus une mine chiffonnée alors ? En fait, tu ne te sens plus en compétition en l’absence de ta petite cour, c’est bien ça, hein ?
– Si on parlait de ton défi ?
– Tu es cap ou pas cap d’enjamber le bastingage, les pieds reposant sur le bord du pont et les mains agrippées à la rambarde ?
– Cest tout ? Ma pauvre chérie, question imagination jen ai à te revendre !
Les deux femmes s’exécutent :
– Cest tout ? répète Marina ironique, une seconde avant que le tranchant de la main de Marie ne vienne lui écraser la trachée-artère dun coup violent , suivi d’un plouf ! Peu après.
Marie regagne le pont sans se retourner, et son regard croise celui du Grec appuyé contre la cloison d’en face. Elle reste pétrifiée pendant qu’il avance lentement dans sa direction.
– En fait je suis un Grec qui a grandi dans l’Utah, et mon passe-temps favori denfant, était la capture de mygales, que je déteste toujours, dailleurs ! Par contre, j’ai une véritable fascination pour les scorpions, que je protégeais de la fureur destructrice de mes petits camarades. Et je suis devenu vétérinaire; l’emploi temporaire sur ce bateau, est une escapade dans ma vie trop bien ordonnée!
Le silence médusé de Marie l’incite à continuer:
– Je suis tombé amoureux de toi, dès notre premier regard ! Et jai toujours espéré que le destin madresse un signe ; secrètement je tai baptisée Bébé-Scorpion et jai surnommé la mégère…Affreuse-Mygale !
Marie referme ses bras autour du torse du Grec, et laisse reposer sa tête contre son épaule:
– Jai tellement espéré rencontrer un jour, mon âme soeur! Quelquun qui me fasse confiance d’une manière absolue et inconditionnelle, à la vie et à…la mort ! »


Mais le bébé scorpion est solitaire aussi…et je ne pense pas qu’il soit si machiavélique, pour tuer sa soeur, quoi que…mais tu sais que le scorpion ne peut terrasser la mygale et que finalement Marina a volé, harraché, empoisonné, endoctriné, le serveur grec de Marie…
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Qu’est-ce qu’il est bon ce pétard, que tu m’as passé pour quelques bouffées !
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Wouais, faut savoir profiter…T’en veuuuuuuuuux ?
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Je crois que t’as ton compte pour ce soir…va faire un gros dodo!
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Tu as une imagination déborrrrrrdante !! C’est un régal !!
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Tout le plaisir est pour…MOI!!!
Merci!
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Non moi, il me restait du temps ! Par contre toi, t’es en train de dormir paisiblement !
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RRRRRRRRRRRRRRRRRRRR….ZZZZZZZZZZZZZZZZ….
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