… " dépression, agressivité, tendance à la violence projetée et exercée contre des individus ou des groupes de gens. Ainsi, une telle société devient guerrière."…" colère, sentiment d’impuissance et une rage qu’il ne peut ni comprendre ni exprimer. "

libertus :
mercredi, 17. jun, 2009 @ 14:22:54
-un livre à lire:
 » La préhistoire du sexe » , par Timothy Taylor.
Il évoque les amazones, les Scythes etc, etc…
Lib

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Tingy:
Préhistoire du sexe
De Pat Törngren:
 » Récemment, mon thérapeute m’a suggéré la lecture d’un livre qui confirmait clairement ce que je revivais en séance de consultation avec lui. C’est ce que j’aimerais partager avec vous ici. Il s’agit d’un livre fondé sur l’archéologie, intitulé La préhistoire du sexe, écrit par Timothy Taylor et publié par Bayard, coll. Sciences, 1998.
Le passage pertinent se trouve au chapitre 7.
Taylor affirme que dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs, les enfants sont allaités jusqu’à l’âge de cinq ou six ans. Ils profitent du grand réconfort et du sentiment d’amour inconditionnel que l’allaitement procure. Ils en apprenent la confiance, la sécurité de l’attachement et le partage. L’auteur souligne que loin d’en faire des êtres dépendants, ils affichent une remarquable autonomie ayant intégré une solide estime d’eux-mêmes.
L’auteur démontre aussi que dans les sociétés de guerriers, l’inverse est souvent vrai. Le colostrum est souvent refusé au bébé. Ceci est habituellement suivi d’un sevrage précoce. Il en résulte un bébé aux prises avec une souffrance non résolue, de la colère, un sentiment d’impuissance et une rage qu’il ne peut ni comprendre ni exprimer.
Ceci émergera probablement plus tard dans sa vie sous forme de dépression, d’agressivité ou de tendance à la violence projetée et exercée contre des individus ou des groupes de gens. Ainsi, une telle société devient guerrière. (La psychanalyste suisse Alice Miller traite du même phénomène dans son livre  » C’est pour ton bien: Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant « , Aubier 1985). Certains médecins et spécialistes des soins aux enfants préconisent une méthode dite de ‘contrôle des pleurs’. Ils exhortent les parents à utiliser ce moyen pour rendre leurs enfants plus autonomes. Timothy Taylor a une opinion mieux éclairée de l’impact que peut avoir cette méthode sur le bébé. (1)
Il affirme que le sevrage précoce se fait en obligeant l’enfant à dormir seul et en ignorant ses pleurs. Dans la méthode du’contrôle des pleurs’, on laisse l’enfant pleurer de plus en plus longtemps à chaque nuit avant de répondre à ses besoins de nourriture ou de réconfort. Éventuellement, l’enfant cessera complètement de pleurer. À ce moment, les personnes mal renseignées sont ravies, croyant avoir inculqué à l’enfant de meilleures habitudes.
Au contraire, Timothy Taylor propose l’explication suivante : un instinct animal de base – observé chez les petits de presque tous les mammifères et les oiseaux – est entré en action. Le bébé instinctivement ressent ce qui suit  » Si vous exprimez votre détresse et que personne ne vient, c’est que vous avez été abandonné. Vous allez mourir à moins d’économiser votre énergie. Pleurer entraîne une dépense d’énergie. Alors, pour survivre, vous devez cesser de pleurer et passer en mode  » d’économie d’énergie « . Avant de cesser ses pleurs, le bébé doit cependant intégrer la notion qu’il a été abandonné.
Les conséquences en sont très graves. Taylor a établi un lien avec la théorie de  » l’impuissance acquise  » Martin Seligman. Il soutient que si un enfant pleure sans qu’on y porte attention et que ses besoins demeurent insatisfaits, il commencera à se détacher de la réalité. Instinctivement, le message qu’il perçoit c’est:  » Peu importe tous les efforts que j’y mets, ça ne donne rien, je n’obtiens aucun réconfort. Alors à quoi bon continuer à essayer? Mes efforts sont vains, de toute façon « . La conscience d’un tel état est insoutenable pour un bébé. Afin de survivre, il l’occulte dans l’inconscient et essaie de s’engourdir pour atteindre le sommeil.
L’expérience d’une telle incapacité à agir sur son environnement ou de demander qu’on s’occupe de lui devient la base de ce qu’on appelle  » l’impuissance acquise « . L’enfant a appris dès le début que toute tentative pour que l’on réponde à ses besoins ou pour s’affirmer de quelque façon que ce soit est totalement futile. Tragiquement, cette résignation acquise est souvent le précurseur de la dépression clinique.

Nous devons aider les parents à réaliser que leur  » bon bébé, bien élevé  » sont peut être en danger de devenir déprimés et de continuer à l’être plus tard dans la vie, à moins de passer par des années de thérapie dispendieuses. Puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, il est devenu essentiel d’en informer les nouveaux parents dès que possible.
Dans une présentation à une conférence internationale sur la méthode mère-kangourou (soins kangourous mère-enfant) en 1998, un docteur du Cap, le docteur Nils Bergman, a commenté en ces termes, la recherche de Lozoff et autres chercheurs (1977) qui ont étudié la façon dont les peuples de chasseurs-cueilleurs élevaient leurs enfants. « Tous les groupes ont en commun le fait que des nouveaux-nés sont portés constamment. Ils dorment avec leurs mères, qui répondent immédiatement à leurs pleurs; ils sont nourris toutes les heures ou toutes les deux heures, et sont allaités pendant au moins deux ans. » Il poursuit en exhortant les parents à donner ce mode de soins à leurs enfants, il en va de la survie de l’espèce humaine.
Pour la plupart d’entre nous, malheureusement, cette information arrive trop tard. Ce qui m’attriste c’est que bien que ma mère n’était pas une personne très chaleureuse, elle était très consciencieuse et a voulu bien faire les choses. Si les livres consacrés aux soins des enfants de son temps lui avaient enseigné de me tenir dans ses bras et de me réconforter après ma naissance, de me prendre et me porter tout près de son corps, de me laisser dormir avec elle, de me nourrirquand j’avais faim au lieu de me laisser crever de faim pendant huit heures chaque nuit, elle aurait suivi leurs instructions et l’histoire de ma vie aurait probablement été très différente.
Au lieu de cela, le médecin lui a dit de ne pas me prendre trop souvent et, en aucun cas, de me nourrir entre 22 h 00 et 6 h 00, parce que mon  » estomac devait se reposer « . (Certains des pires sensations, comme bébé, revécues au cours d’une psychothérapie étaient en lien avec ces terribles épreuves nocturnes pendant lesquelles j’étais torturée par la solitude et tenaillée par la faim.) Ma mère était consciencieuse, elle a suivi à la lettre les instructions du médecin.
Cependant mes pleurs la préoccupait, alors elle a appelé son médecin et lui a dit:  » Je ne peux pas laisser mon bébé pleurer comme cela. Est-ce que je ne devrais pas la nourrir ?  » Sa réponse fut, « Qu’importe ce que vous faites, ne lui donnez rien avant 6 h 00, parce que ce serait très mauvais pour son estomac ». Alors, à partir de 4 h 00, chaque matin, elle se promenait me tenant dans ses bras pendant que je pleurais, mais elle ne m’a jamais nourrie. Elle m’a dit plus tard que cela la désespérait.
Ça me désespérait aussi. Je lui disais aussi clairement que je le pouvais que j’étais affamée et que je souffrais. Mais rien ne semblait pouvoir lui faire comprendre ce dont j’avais besoin. Cela m’a occasionné des problèmes durant toute ma vie ; comme la crainte de ne jamais être comprise, peu importe la clarté avec laquelle j’essaie de m’exprimer. Cela m’a aussi donné une grande insécurité au sujet de la nourriture et la crainte qu’il n’y en ait jamais assez. En outre, cela m’a fait sentir que j’étais  » mauvaise  » et ne méritais pas de recevoir quoique que se soit (pas même de la nourriture lorsque j’étais affamée), parce que je pouvais ressentir l’irritabilité et le ressentiment de ma mère envers le fait d’être réveillée si tôt chaque matin.
Ainsi, dans ma vie d’adulte, j’ai eu à surmonter des problèmes de faible estime de moi, de sentiments d’être  » peu méritante « , de manque d’affirmation de moi, d’impuissance acquise et de dépression. Tout ceci m’a obligée à passer plusieurs années en thérapie primale, récupérant des traumatismes de mon enfance, ce que, heureusement, je suis en train de réaliser maintenant…
PARENTALITÉ PRIMALE: DONNER AUX BÉBÉS
LE MEILLEUR DÉPART DANS LA VIE

Mis à jour en mai 2005 : Les recherches récentes confirment l’hypothèse de Taylor. L’examen du cerveau par imagerie, l’étude des signes vitaux et les mesures des niveaux d’hormones du stress des bébés démontrent que ceux-ci subissent un traumatisme mesurable lorsque leurs besoins d’affection et d’intimité ne sont pas suffisamment satisfaits. Le livre de Sue Gerhardt  » Why Love Matters: How Affection Shapes a Baby’s Brain  » (Brunner-Routledge, New York, 2004) énumère certaines des études les plus récentes.
Visitez le groupe Yahoo (en anglais) Kangaroo Mother Care
Traduction: Gilles Massé
Révision : Ghislaine Reid, trad. a., IBCLC

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Nous SOMMES le résultat de notre VECU et la frontière entre le » Bien » et le « Mal » est… »élastique » selon les « critères de vécu », de chacun!

…Enterrons les « Pierres de morale », au fond du jardin de la compassion et de l’empathie!!!

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Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

8 réflexions sur « … " dépression, agressivité, tendance à la violence projetée et exercée contre des individus ou des groupes de gens. Ainsi, une telle société devient guerrière."…" colère, sentiment d’impuissance et une rage qu’il ne peut ni comprendre ni exprimer. " »

  1. Mon commentaire avec cet article d’une impitoyable vérité ne sera qu’un lien non improvisé qui demande une réflexion approfondie sur les lois de la société qui n’a qu’un tord, celui d’exister.

    Le lien entre la mère, l’enfant et le père (ordre obligé) ne peut et ne doit être que celui de l’amour. Dès sa conception la mère doit donner à l’enfant tout l’amour qu’elle a en elle. Les femmes qui en ont, sont beaucoup moins nombreuses qu’on ne le pense ! Donner de l’amour à un enfant dans son ventre, c’est l’apaiser, le calmer, le rassurer, le caresser, LUI PARLER avec des mots doux et tendres, et continuer dès sa naissance où le REGARD sera ajouter, les yeux de la mère dans les yeux de l’enfant. Bref, la mère ne doit être qu’amour. Et le père ? Et bien son rôle, pour que l’enfant devienne adulte, celui qui aime et qui sera aimé, il doit se contenter d’aimer la mère de son enfant et de le lui montrer en permanence. Devant c’est amour, visible par ses yeux mais aussi par son cœur, l’enfant s’épanouira, grandira et saura prendre son indépendance dans la douceur et le bonheur. Le cordon ne sera jamais coupé (contrairement à ce qu’on pense), mais il sera, au contraire, une force supplémentaire pour s’assumer. Notre société ne sera alors plus tout à fait la même…

    Mettre un enfant un monde est un acte grave et responsable et qui doit être CONSCIENT, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Les parents, avant de prendre EN COMMUN ET EN TOUTE LIBERTÉ, cette décision irréversible, doivent d’abord s’assurer que leur amour y résistera et ensuite, apprendre à élever celui ou celle qu’il souhaite mettre au monde. Apprendre, c’est tout connaître sur les processus psychologique non seulement de l’enfant mais aussi d’eux-mêmes. C’est pourquoi, une thérapie préliminaire paraît d’une grande nécessité. On a plus le droit de jouer avec ce droit à la naissance qui engendre à longueur d’année, la misère et le malheur…

    Tout les parents devraient avoir lu et ASSIMILER, par exemple, Françoise Dolto, mais aussi les autres, et se faire conseiller et aider, APPRENDRE, avant de s’engager.

    Un enfant doit naître LIBRE, de parent LIBRES !

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    1. Quand j’ai eu mon premier enfant, l’aide-soignante m’a appris comment le laver…

      Pour « le reste », les mères « apprennent » sur le tas, avec un amour grand comme ça, jonglant avec leur travail, le mari et l’écrasante charge de la « maison »…

      Quand je croise des femmes qui se pressent de rentrer chez elles après leur journée de boulot, j’ai le coeur plein d’empathie pour elles, en pensant à l’écrasante charge que la société fait reposer sur leurs « frêles » épaules!!!

      Je partage tout à fait ton avis sur…le rôle du père !!!

      Quant à la « liberté »…Un rêve inaccessible…Une utopie ? Comment être libres avec tous ces « enfermements » subis, vécus et reproduits à l’infini?

      Tant d’amour…Et tant de gâchis: « l’amour ne suffit pas » ! a affirmé B. Betelheim!

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      1. Je n’ai bien sûr pas la solution universelle. Mais je suis infiniment convaincu, que l’amour tel que je l’ai décrit, dès la conception, est la première des réponses aux difficultés qui vont surgir. Mais pour que cela continue dans le bon sens et que tout ne s’écroule pas, comme dans la plupart des cas, il me paraît nécessaire, le plus tôt possible, que le père et la mère, entreprennent séparément une analyse en profondeur, pour se comprendre, connaître leur identité et savoir tisser le lien indispensable entre eux-mêmes et leur enfant. Dans ce cas, lorsque cette démarche est entreprise, les questions matérielles dont tu parles ne sont plus que des petits problèmes dont les solutions se dévoilent en fonction de leurs avancés psychiques. Et je crois que tous ces problèmes ont une solution qui peuvent non seulement convenir, mais aussi enrichir… Aujourd’hui, hélas, nous sommes monde de ce monde que l’on croit utopique et qui pourtant…. Ce sont les utopies qui ont changé et fait avancer le monde !

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      2. Tu as RAISON dans…l’absolu !

        Car comment faire un enfant dans l’amour, quand la majorité d’entre eux sont fabriqués par une éjaculation « inconsciente » et une terreur de « tomber » (!) enceinte!!!

        TOUT le monde devrait être OBLIGE de faire une analyse: pour une meilleure qualité de vie, pour SOI, bien sûr, mais pour l’humanité toute entière. Un ex. ? Si un musulman réalisait que SA LIBERTE, à laquelle il est attaché est AUSSI un DROIT pour sa femme, qui est AUSSI un ÊTRE HUMAIN , et pas un bestiau,il ne supporterait plus de lui appliquer un carcan que Mahomet lui-même, ne leur a pas imposé, mais que des intégristes misogynes ont décrété…au nom de Dieu; il est LA le sacrilège : parler au nom de Dieu! Un autre ex ? Si un chrétien mâle réalisait VRAIMENT que sa LIBERTE de copuler est opposable à la liberté femelle de ne pas « tomber » enceinte, il PARTAGERAIT l’écrasant souci de la procréation heureuse et désirée! Etc…

        Mais tu as raison:  » L’utopie est la réalité de demain » a dit Victor Hugo !

        C’est quand…demain ? ? ?

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  2. Trèbel article et quel exposé, je trouve ça vraiment super. Je pense que beaucoup de mères devraient se pencher sur un tel article, afin de comprendre ce qu’elles font vivre à leurs bébés.
    Vraiment Bravo.
    grosses bises
    Gérhal27

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      1. …Papa et maman pourraient être d’accord au moins sur UN point :l’amour!

        Mais souvent les parents se servent des enfants pour régler leur différents ou pour être celui ou celle…qu’ils n’ont pas REUSSI …à être, eux-mêmes !

        Bonne nuit à toi…Il est 10h moins le quart…!

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