Conditionnement à la domination…par la grammaire !

Reçu d’un blogueur:

J’ai posté ceci récemment sur l’un de mes blogs :

« Question à Tingy :

Depuis quelques temps (mais, à vrai dire, c’est très récent) je me pose une question que d’autres, par exemple chez les féministes, se sont sans doute déjà posée, c’est celle-ci : quelle incidence a, ou n’a pas, sur les psychologies féminines et sur les psychologies masculines – donc sur les sociétés – le degré plus ou moins marqué (et parfois inexistant) de la domination du masculin dans la langue parlée ? Des études comparées ont-elles été faites dans différentes régions du monde ? J’imagine que des gens intelligents et ayant des moyens se sont penchés sur cette question mais je n’en ai jamais entendu parler (ou alors c’était à une époque où je n’étais pas prêt à y prêter attention)…  »
Je crois que tu es en voyage, mais si le cœur t’en dis, si tu as le temps et si tu as une réponse à me donner, même négative, je la recevrai avec plaisir (de préférence sur le blog où se trouve la question, là : » Ne pas négliger le pouvoir de la langue. »

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Réponse :

Merci pour ta question ! Si tu tapes :  » Domination masculine dans la langue française »…tu es submergé d’infos!( Google )

En voici une:

 » La langue française se prête-t-elle difficilement à la féminisation ?
Un texte du groupe de reflexion anti-sexiste du Gasprom15 mai 2005

Soulignons d’abord que ce qui caractérise « notre langage » c’est sa non-neutralité. Globalement la plupart des langues sont construites sur ce modèle..
S’il est n’est pas neutre le langage comme tout outil a un sens. Aussi lorsque la grammaire stipule que le « masculin » l’emporte sur le « féminin » il ne faut pas y voir un phénomène « naturel » il faut comprendre ici que le langage est autant une construction sociale et politique que le véhicule inconscient ( à force d’intégration, d’habitude et de naturalisme) de cette société .
Ainsi les anciens voyaient le féminin comme passif, le masculin comme actif. Plus tard au 17ème siècle, Vaugelas et le père Bouhours posent que le genre masculin est le plus noble. Il prévaut tout seul contre deux féminins. On reconnaît là les fondements d’un slogan toujours d’actualité : « le masculin l’emporte ». Avec Bescherelle au 19ème siècle le masculin est le substantif par excellence et l’on apprend a former le féminin supposé inexistant.
Aussi depuis toujours, dans les grammaires et les dictionnaires, le masculin paraît être l’unique donnée de la langue et le féminin une sorte d’artifice. On se rappelle que selon une certaine version de la Genèse Eve aurait été « crée » à partir d’une cote d’Adam. Et bien c’est ainsi que les mots féminins sont construit à partir du substantif qui lui est toujours masculin.

Le présupposé du masculin premier, ouvertement déclaré en son temps est aujourd’hui implicite et entièrement intériorisé par les hommes et les femmes. Tous conditionnés à cet ordre norme ! »

Tu m’en vois consternée !

Amitiés.

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Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

14 réflexions sur « Conditionnement à la domination…par la grammaire ! »

  1. C’est bien une « info », en effet, de celles dont on est submergé et qui ne nous apprennent pas grand chose qu’on ne savait déjà, et elle ne répond pas du tout à ma question!

    D’ailleurs la question que tu as posé à Google est bien différente de la mienne. Je lui en avais posé une ou deux moi aussi, bien sûr, sans plus de succès. Mais je n’ai pas cherché bien longtemps, et je ne l’ai pas fait en anglais parce qu’en anglais je ne fait que déchiffrer très péniblement et approximativement de petits textes simples, pas des études sociologiques et ethnologiques. C’est dommage parce qu’il y a plus de choses en anglais, surtout en matière de recherche. Mais même en anglais demeurerait un problème: une recherche avec des mots hypers courants, langue, genre, masculin, etc. Pas simple!

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    1. STP peux-tu reformuler ta question en une phrase ?

      Pour moi, l’incidence sur les psychologies des deux sexes, de la domination du masculin dans la langue, c’est…l’ACCEPTATION, par les …DEUX sexes, du…
      FORMATAGE * MACHISTE comme…allant de soi; comme étant l’UN des composants, NATUREL, de la SOCIETE française !!!

      Je ne perçois AUCUN ridicule dans les noms féminisés…mais une montagne chez celles qui les rejettent , parce que…dévalorisant! Et aussi chez ceux qui s’en moquent!

      Vive la pompière, la maçonne, l’artisane…

      Et…l’homme de ménage, le puériculteur, le brodeur…

      Oooouuupppsss! Le correcteur google fait sa crise !

      Bise.

      * Il n’y a pas d’accord de…genre ( ! ) en anglais !

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      1. « Il n’y a pas d’accord de…genre ( ! ) en anglais ! » Mais justement, c’est sur les effets de ces différences de langues que porte ma question! (de toute façon, il existe certainement des études « scientifiques » portant sur la langue française (et bien d’autres langues) mais rédigées en anglais). Où as-tu lu le mot « français » dans ma question? Au contraire je parles de « différentes régions du monde »!

        Et qu’est-ce que tu penses de féminins comme « l’auteure », qui à l’oral sont identiques au masculin? Personnellement, je préférerais des mots neutres, tout simplement.

        Mais j’ai une autre question, moins sérieuse (encore que je n’en suis pas si sûr…): il existe un lieu où le féminisme semble n’avoir guère pénétré, c’est le bal. Dans les danses de couples, c’est toujours l’homme qui mène, et j’avoue aimer cela. Il m’est arrivé, mais avec une seule de mes partenaires jusqu’à présent, de partager un peu ce rôle au cours de la danse (valse, scottish…), et ceci sans déplaisir; c’est donc vraiment l’exception, d’autant plus que ce n’est pas avec cette partenaire-là que j’ai tiré mes plus grandes joies dans la danse, mais avec des cavalières qui se laissent complètement guidées. Le rôle de guide n’est pas facile à partagé, or il faut bien se guider!

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      2. Les effets de ces différences de langues …sont en corrélation étroite avec…les différences pénalisantes, ou valorisantes du féminin, constatées dans ces sociétés.

        J’aime bien auteure…justement parce que ça ne fait AUCUNE différence à entendre !

        Tu as raison: il faudrait le NEUTRE PARTOUT!
        Autrement dit zapper l’appartenance , la référence à un sexe!!!Juste des humains!

        C’est curieux que tu abordes ce sujet: je dois faire un article sur cette anomalie , prochainement!

        Là tu joues au naïf: tu imagines la nana invitant un mec ? Il n’y aurait pas assez d’homonymes aux mots: PUTE et MAL BAISEE pour la qualifier !!! Les plus féroces ? des nanas !!!

        Ceci dit, il faut bien se guider, mais quand c’est la femme qui invite, il faudrait avoir l’ élégance de la laisser faire à …SA guise !

        OUPS ! Le correcteur orthographique de Google a fait une crise pour « auteure »; j’ai ajouté ce mot à…mon dico, pour faire taire le macho!

        PS- Ah j’allais oublier: cela fait belle lurette que…c’est moi qui invite ! Personne
        ne m’a aidée quand j’étais dans l’ « horreur conjugale »; depuis, personne ne décidera , à ma place, de ce qui est « BON » pour moi : les jugements destructeurs des autres , en général ? Je m’assieds REELLEMENT dessus( pour rester polie).
        En fait, c’est bien plus simple : « ils » , »elles » n’osent pas…Comme personne n’est parfait, mon « retour de bâton » est…encore plus destructeur !

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      3. « Les effets de ces différences de langues …sont en corrélation étroite avec…les différences pénalisantes, ou valorisantes du féminin, constatées dans ces sociétés. »
        Oui, j’imagine, mais cela a-t-il été vraiment étudié ?

        Tu es trop pessimistes : dans les bals folks, les festou-noz (bals bretons), il arrive parfois que des filles invitent des mecs. Il m’est même arrivé une fois d’être invité par une jeune fille que je ne connaissais pas! (je la soupçonne d’avoir voulu embêté son petit copain)

        Mais bon,c’est quand même hors norme.

        « quand c’est la femme qui invite, il faudrait avoir l’élégance de la laisser faire à …SA guise ! » Cela, j’avoue n’y avoir jamais pensé!

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    1. En REALITE le masculin n’ « EMPORTE » *…sur RIEN du TOUT ! C’est SEULEMENT une PREUVE de CONDITIONNEMENT machiste décidé par des MECS…pour TOUTE la société…française!*

      Il faudrait inscrire une petite séquence des « P’tits égaux » , dans les programmes !…Juste pour voir la tête de certains mecs quand leurs petits vont recracher ça à la maison…d’ici qu’ils envisageraient une expédition punitive pour la maîtresse…

      Bise.

      * En anglais, par exemple, pas d’accord de genre !

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  2. On a femminisé les noms… Malheureusement « le professeur », pour une femme ??? « la professeur » ??? « la professeuse » ??? y’a comme un défaut… Mais l’écrivaine, ça sonne bien

    « Maître » pour une avocate ??? « Maîtresse », tantinet confusionnel ???

    Y’a encore du boulot…

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    1. Non! La professeu-RE ! Comme l’auteure *…

      T’as raison: Y a un défaut, un GROS défaut de…MACHISME ( de Cô-NNE-RIE , quoi!)!

      Et, pas que là, hélas!!!

      * Il n’y a pas d’accord de genre(!) en anglais.

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      1. Merci madame l’accadémicienne… « La professeu-RE »
        Les English ?… Exemple de pauvreté de langage, pratique pour l’international… Mais pour la finesse… Tu repasseras…

        Mais les hommes s’ent foutent à présent, ils ne tiennent plus à garder les noms qu’au masculin…

        Est-ce qu’on doit porter la culpabilité au nom de nos aïeux ?

        Est-ce que les Allemands d’aujourd’hui doivent supporter le poids du nazisme ?
        Est-ce que je doit culpabiliser pour Napoléon ?
        Est-ce que les juifs doivent payer pour la crucifixion ?

        Je dis non…

        Féminisez les mots lorsqu’il en est besoin, au lieu d’attendre des autres, poil aux apôtres…

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      2. Oui
        OUI
        OUI
        OUI

        Je dis OUI…nous avons LA société et toutes ses merdes…Que nous avons « mérité », au fur et à mesure ! Tous coupables d’ indifférence ou d’approbation !

        La « France » voit bien, que Sarkozy n’agit pas dans SON intérêt, mais dans le SIEN propre…quitte à renier 4 jours après ce qu’il avait affirmé avec force mimiques, peu avant.
        La droite est soumise à la « pensée unique » exigée par son chef( au bureau de l’UMP ils ont voté récemment à…100% pour; cela fait penser…à des pays d’Afrique! Au NPA…il y eu des « contre », dans les votes du parti !).
        Mais TOUS les autres Français, qui le plébiscitent…ou se taisent, sont responsables de sa politique !
        Il y a encore une semaine, les opinions favorables éclosaient comme fleurs au printemps…la France a ce qu’elle mérite!

        Quant au « féminisme des mots »…on peut en douter, vu le rejet machiste pour les mecs et jugé anti-mecs pour les nanas, que provoque le mot « Féminisme »….

        PS- Je ne suis pas Socialiste, ni NPA ; tous les partis politiques…sont hypocritement machistes…le reflet de la société quoi!

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      3. Le féminisme ça ne rime à rieEst-ce que je suis homministe ? Tiens le mot n’existe pas… C’est de la faute des femmes elle ont empêché les hommes de masculiniser le mot féminisme … Tu vois même raisonnement que toi… Mais çest idiot… On dirait du raisonnement à la Sarko…

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  3. C’est une bonne chose de féminiser certains mots et d’équilibrer notre langue entre les genres; ceci dit il ne faut pas se leurrer, le machisme est malheureusement pratiquement universel, quelque soit les caractéristiques des différentes langues en matière de genre.

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    1. Et si on supprimait le « genre » ?

      Et si on « supprimait » le macho ?

      Comment ? En lui faisant subir les mêmes discriminations, injustices ou violences; par exemple ? Dans un « atelier » , journalier, OBLIGATOIRE, sous peine de prison ?

      Ah! Les prisons débordent déjà ? Alors la bêtise ,l’arrogance, l’injustice et la méchanceté, gratuites , ont l’éternité devant elles !…

      A la grande satisfaction de nanas, qui ne jurent que par le macho, sensé avoir des testicules et de la testostérone, hors normes, synonymes pour elles, d’une protection rapprochée efficace, contre …QUOI au juste ? A moins d’être des siamois, dos à dos…

      Un prof de Karaté, m’avait dit qu’il valait mieux ne pas avoir de couteau pour se défendre, car…l’outil de défense pouvait se retourner contre soi !

      En fait , il pensait qu’une femme doit apprendre à être autonome en apprenant à compter sur…ELLe-même !

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