(AFP)
… »A la prison dAyutthaya, un salon de coiffure à côté de la salle des enfants aux murs couverts de dessins, et de coquets massifs de fleurs accueillent le visiteur.
Mais Mai, uniforme bleu clair comme 650 autres détenues, évoque à demi-mots la dureté de la vie et les « missions à accomplir » sans salaire.
La visite des dortoirs est interdite comme la caméra dans latelier de couture, où les détenues assises à même le sol cousent des perles sur des T-shirts, pour 100 bahts par mois (2,5 euros). Le produit de la vente est destiné au budget de fonctionnement de la prison.
– La parole par lécriture –
Pour tenter de changer la vision de ses concitoyens sur la prison dans son pays, lécrivaine Orasom Suddhisakorn y a organisé des ateliers décriture. « Nous voulons que la société regarde les prisonniers comme des êtres humains », estime lauteur des recueils de témoignages dont « Facekook » (« kook » pour prison en thaï), vendus à plusieurs milliers dexemplaires.
Une détenue y raconte comment jeune divorcée, elle sest retrouvée à vendre du yaba pour élever son fils, une autre comment son petit ami « farang » (blanc) la utilisée comme mule, ou comment telle autre a suivi la tradition familiale, où tout le monde vit de ce trafic.
Sawapa, 23 ans, enprisonnée pour une poignée de cachets de yaba, est parmi la vingtaine de détenues réunies ce jour-là dans une salle de cours aux ordinateurs recouverts dune housse. La bibliothèque voisine est remplie de brochures techniques et de manuels bouddhistes, sans lombre dun roman.
Ces ateliers « maident à mieux organiser mes pensées. Cela me fait penser au passé, à ma famille, à la façon dont je vivais », explique Sawapa.
Sa mère rêve quelle reprenne ses études et lui destine toujours son épicerie. Mais la sortie est loin : 26 juin 2018.
Cette répression, même celle des petits trafiquants, contribue à faire de la Thaïlande lun des pays aux taux les plus élevés au monde de prisonnières : 14% de la population carcérale, contre 3% en France, selon lICPS (International Centre for Prison Studies).
Près de la moitié des prisonnières purgent une peine pour trafic ou possession de yaba, selon ladministration pénitentiaire.
A la prison dAyutthaya, le chiffre monte à 80%, selon la direction de létablissement »…(Extrait)
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« Pour tenter de changer la vision de ses concitoyens sur la prison dans son pays, lécrivaine Orasom Suddhisakorn y a organisé des ateliers décriture. « Nous voulons que la société regarde les prisonniers comme des êtres humains », estime lauteur des recueils de témoignages dont « Facekook » (« kook » pour prison en thaï), vendus à plusieurs milliers dexemplaires. »
Une écrivaine qui s’occupe d’autres choses et gens, que de son…petit nombril ?
On en rêverait…plein 😉
Merci, pour « Elles », Orasom !