"Notre voisine, se fait tabasser" […] pas de solution pour aider cette femme"…

Par Jean-Victor et Ophélie |

 » Une femme, notre voisine, se fait tabasser – comme souvent – par son mari. Elle sonne chez nous à 1 heure du matin. Elle est affolée, tuméfiée au niveau de l’œil, elle nous demande de la cacher et d’appeler les flics. Elle est là avec ses trois enfants, deux bébés et une petite fille de 7 ans.

Jean-Victor et Ophélie sont des amis de Rue89. Quand ils ont exprimé sur Facebook leur indignation, nous avons voulu comprendre ce qui s’était passé.

Le commissariat des Lilas n’a pas souhaité répondre à mes questions. Du côté de la préfecture de Paris, on accepte de me parler, mais uniquement de manière générale. « Normalement, toutes les parties en cause, la victime et l’auteur des faits, sont consultées. Et les policiers qui se rendent sur place donnent des conseils, règlent le problème. Mais il n’y a pas de procédure type, on n’a pas un petit papier avec des cases à cocher… Tout dépend de la gravité des faits, des circonstances. L’évaluation se fait au téléphone. » Renée Greusard

On s’occupe d’elle, on fait jouer ses enfants pour les distraire. On panse la gamine de 7 ans qui s’est fait brûler une partie de la main par le père. Elle s’est fait pipi dessus, on la douche.

Ce n’est pas la première fois que le mari alcoolo et violent la (les) dérouille(nt). On appelle les flics. On met dix minutes pour les avoir. Si on était en train de se faire agresser, on aurait aussi dû patienter au téléphone ?

Ensuite, ils ne viennent pas, expliquent entre les lignes que ce n’est pas leur priorité.

Au bout d’une heure et demie, on ne voit toujours pas arriver les flics. On les rappelle. Dialogue ubuesque :

« Pourquoi vous ne venez pas ?

– Mais si, on est venus !

– Euh… Non. Vous n’êtes pas venus. On ne vous a pas vus…

– Si ! On est intervenus chez le mari. On a constaté que sa femme et ses enfants avaient quitté le domicile. Notre mission est terminée.

– Comment ça, votre mission est terminée ? Votre mission c’était de vous occuper de cette femme, de recueillir sa parole ! »

En gros, les flics s’en branlent

Fin de leur mission qui ressemble finalement plus à un épisode de « The Wire » qu’à « Robocop ». En gros, ils s’en branlent. On les rappelle.

Il est 3 heures du matin. Un peu à bout, Jean-Victor leur hurle dessus, ils l’engueulent en retour.

Ils disent qu’ils n’ont pas que ça à faire, qu’ils sont débordés. On leur signale quand même que la femme a un bleu spectaculaire au niveau de l’arcade sourcilière, que ses enfants sont crevés, peut-être flippés et qu’ils ont visiblement faim.

Ophélie, plus patiente et pédago, saisit le téléphone :

« Les enfants sont affamés et on n’a pas de lait à leur donner…

– Mais… et la voisine, elle en a du lait chez elle ?

– Oui…

– Pourquoi il n’y va pas, votre mari, chercher ce lait, chez eux ?

– Le voisin en question a été aperçu en train de déambuler avec un couteau, je n’envoie pas mon mari chez lui ! »

Après de longues tractations, ils acceptent finalement de se déplacer.

Mais leur mission se limitera juste à entrer au domicile de la femme et de son mari violent (le mari dort, ne le brusquons pas) pour récupérer en douce le lait pour les deux bébés.

Une fois cette mission accomplie, les flics nous dévisagent, se marrent. L’un d’eux, l’air un peu mélancolique, défiant :

« On remplit nos missions de proximité comme dans les émissions sur la police du 93. »

Et des policiers sympas comme eux qui acceptent de se déplacer uniquement pour récupérer du lait chez quelqu’un, on ne verra ça que dans les films à la télé !

Voilà. La femme et les enfants ont dormi chez nous. Au réveil, ils sont partis.

La femme ne portera sans doute jamais plainte, car elle ne parle pas français et parce qu’elle a peur. Et puis voilà, son mari subvient seul aux besoins de la famille. C’est comme ça.

On ne pense pas que les flics soient pourris, on est sûrs qu’à la base, ils ont une vocation. On est juste tristes de ce cynisme et de cette impuissance.

On pense aussi qu’ils sont dépassés. Cette année, on a été cambriolés, c’était un jeudi, on avait déjà compris qu’ils étaient en sous-effectif. On les avait appelés, il avaient mis deux jours avant de venir sur place.

Nous ne sommes pas des héros. On a fait ce qu’on pouvait. On ne savait pas quoi faire d’autre. C’est peut-être ce qui nous a le plus choqués : qu’on ne nous donne pas de solution pour aider cette femme »…

http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/27/voisine-fait-tabasser-les-flics-ont-dautres-chats-a-fouetter-252449

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« Souvent, les voisins sont dans l’urgence, ce qui est sain et normal. Mais la femme battue, elle, met la plupart du temps des années à porter plainte. C’est un long chemin psychologique et la colère des voisins se retourne contre la police », souligne Martine Nisse, thérapeute familiale.

Je SAIS…

J’ai mis…13 ans(!) pour m’évader

Pourtant je travaillais, mais le chantage sur les 4 enfants était imparable: « Si tu les prends je les abats l’un après l’autre, devant ta p’tite gueule de pute  »

Le commissaire de la police judiciaire, mis au courant n’a rien pu faire pour mon cas à… l’époque

Mais je vois que rien ou presque n’a changé…aujourd’hui!

J’ai fini par m’évader seule cachée dans les toilettes d’un avion: « Si tu es encore là samedi, je te règle ton compte une fois pour toutes », m’avait-il hurlé, car sa jeune maîtresse s’impatientait…

Il m’avait déjà étranglée un jour, son genou -de prof de gym- m’écrasant la poitrine et ses doigts serrés autour de ma gorge; l’aîné remontant inopinément du bac à sable, m’a sauvé la mise. Je précise que les viols conjugaux se banalisaient jusqu’au point qu’il tente l’utilisation d’une… bouteille(!)

Une autre fois il m’a mise en joue avec une 22 Long Rifle qu’il a chargée devant les enfants avant de poser son index sur la gâchette; le petit dernier s’est précipité sur le fusil…

Il y a eu aussi cette nuit où il a retiré un revolver chargé caché dans le pied d’un ventilateur, pour me viser avec; il a fini par… s’endormir, le doigt sur la gâchette, tous les deux assis par terre contre la cloison

Et la séquestration totale -enfermée à double tour- pendant les vacances scolaires, avant d’être libérée à la rentrée: « tu ne crois tout de même pas que je vais t’entretenir, espèce de salope ? »

Sans oublier ce début de W-E où il a rassemblé toutes mes affaires dans le salon et y a mis le feu, pendant que les enfants et moi -en short- nous nous sauvions par la porte de derrière; cette nuit-là, nous avons dormi dans la voiture auprès de la Préfecture, pour plus de sécurité. Le lundi matin, il a été m’acheter un chemisier, un pantalon et des chaussures, pour que j’aille enseigner: il lui fallait des sous pour payer ses grosses américaines à crédit; c’est la seule fois où je suis allée travailler sans culotte: il avait oublié de m’en racheter une…etc, etc

Presque…10 ans(!) plus tard, alors que j’avais divorcé, que je m’étais remariée et que j’avais mis au monde trois petits, il a pris un détective privé pour me pister; il m’a retrouvée, mais je n’étais plus…sa victime(!)
S’il ne s’était agi que de moi, je l’aurais bien abattu ce jour-là : j’avais acheté une 22 long Rifle et j’étais devenue une excellente tireuse…
Les gendarmes ont confisqué -provisoirement(!)- mon arme et lui ont conseillé de reprendre l’avion

Aujourd’hui je vis auprès de Monamoureux…incroyable(!),depuis presque 40 ans, mais j’ai un regret, -honte ?: celui d’avoir permis à un individu de me traiter de cette façon ignoble…pendant si longtemps !!!