La sucette post-chimio, plus ragoûtante que la "sucette à l’anis" ?

Sucettes(Ph. non contractuelle)

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Par David Ramos:

… »Originaire de Valladolid (Espagne), Ana del Fraile, 29 ans, est responsable de la communication et des réseaux sociaux pour l’entreprise viticole Cuatro Rayas. Une jeune fille à la vie normale si ce n’était son cancer du sein, diagnostiqué la veille de ses 27 ans. La tumeur était localisée et a pu être retirée, mais le combat n’a pas été facile. Comme elle était jeune, elle a reçu les traitements les plus forts, et c’est pendant ses séances de chimiothérapie, dans les fauteuils de l’hôpital, que lui est venue l’idée.

Elle était convaincue qu’une simple sucette pourrait changer son quotidien. « Je me suis dit que je devais faire quelque chose. Les glaçons, c’est tout sauf pratique et les glaces sont indigestes, le goût te reste dans la bouche… moi je ne peux même plus voir une bouteille de Coca-Cola », raconte-t-elle au Huffington Post Espagne.

C’est ainsi qu’est née We can be heroes, association à but non lucratif offrant un soutien supplémentaire « de proximité », et au cas par cas, aux femmes atteintes d’un carcinome mammaire »….(Extrait).

http://www.huffingtonpost.fr/2015/04/10/cancer-chimiotherapie-sucette_n_7031032.html?utm_hp_ref=france

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« Elle était convaincue qu’une simple sucette pourrait changer son quotidien. »

Et le quotidien d’autres malades !

…J’avais 25 ans à l’époque, ce ne fut pas un cancer, finalement, ni une sucette, mais des petites attentions

J’ai connu une hospitalisation de 4 mois en tout, fixée à mon lit d’hôpital, comme le papillon du collectionneur, au fond de sa boîte…

Mes sucettes furent le tricot et …James Hadley Chase !

Je ne faisais pas mon âge. Quand on regarde la seule photo qu’avait prise un jeune interne, on me donne 16 ans, avec mes 45 kgs et mes nattes.

A l’époque, cet hôpital non loin de Paris, n’hésitait pas à soigner une douzaine de personnes dans… une même grande salle. (D’autres chambres accueillaient « seulement », 6 lits, aussi !). Dans la grande pièce, où j’étais, il n’y avait que des vieilles, avec des bocaux remplis de sang sous les lits, des anus artificiels et leurs poches sur les ventres, des respirations rauques qui s’éteignaient définitivement au petit jour…

Je suis devenue le…chouchou du personnel médical 😉 Cela diminuait un peu mon désarroi d’être « isolée » à. plus de ..10 000 km(!) de de la Réunion, mon île natale. En fait, je n’étais jamais venue en France métropolitaine

Le grand ponte qui m’avait opérée -je l’appelais le balafré, car une grande cicatrice lui barrait la joue- venait discuter avec moi après ses opérations, encore vêtu de sa blouse et de ses bottes vertes, avec une clope au bec,….alors qu’il opérait des cancers du poumon !

Et un jeune interne, m’a fait connaître James Hadley Chase: on avait tous les deux la passion des romans policiers

…Ce séjour douloureux m’avait éloignée de mes petits, mais aussi des violences de mon ex-mari. J’ai pu prendre conscience à quel point ma liberté… d’être(!) et celle de vivre en paix, m’avait été confisquées; c’est là que j’ai pris la décision de fuir l’enfer conjugal

Il me faudra encore…10 ans(!), pour m’évader de la prison familiale, -cachée dans les toilettes d’un avion- car l’ex menaçait de tuer les enfants, si je les prenais avec moi -le commissaire de la police judiciaire de l’époque, mis au courant, s’était avéré… impuissant!

« Elle était convaincue qu’une simple sucette pourrait changer son quotidien. »

Elle a raison: un simple sourire sur une plage, un jour de « noir » absolu,
m’avait donné envie de vivre un jour de plus…

Et je suis là aujourd’hui, rayonnante d’un bonheur de vivre et d’une liberté
-payée au prix fort !- retrouvés…

 » C’est en croyant aux roses qu’on les fait éclore. » Anatole France

La mienne est magnifique: merci la vie !

Er merci à Ana d’essayer d’adoucir des quotidiens féminins, ravagés…