COMBIEN de femmes «Totalement terrifiées…Juste dans une maison ordinaire dans une rue ordinaire», en France et dans le monde ?

… »C’est une association de lutte contre l’esclavage et les mariages forcés, «Freedom Charity», qui a donné l’alerte en octobre après avoir reçu un coup de téléphone d’une des femmes qui affirmait être retenue contre son gré pendant des décennies. Cette dernière, qui serait l’Irlandaise selon Sky News, aurait appelé au secours après avoir vu un documentaire télévisé sur les mariages forcés mettant en scène le travail de l’association caritative.

«Totalement terrifiées»

«Les dames étaient totalement terrifiées par ces gens», a déclaré Aneeta Prem, la fondatrice de Freedom Charity, à Skynews.

Elles seraient sorties de la maison par leurs propres moyens, n’auraient pas été victimes de violences sexuelles, mais auraient subi des préjudices physiques, précise la fondatrice de Freedom Charity. Les victimes ont été retenues dans une banale maison du sud de Londres. «Je ne pense pas que les voisins savaient quoi que ce soit. C’était juste une maison ordinaire dans une rue ordinaire» a expliqué Aneeta Prem »… (Extrait).

http://www.leparisien.fr/faits-divers/londres-trois-femmes-liberees-apres-avoir-ete-sequestrees-plus-de-trente-ans-21-11-2013-3337099.php

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COMBIEN de femmes «Totalement terrifiées…Juste dans une maison ordinaire dans une rue ordinaire», en France et dans le monde…

Par le fait de mecs… « ordinaires » ?

Je n’ai été séquestrée « que » pendant un mois et demi- fermée à clé, dans un appart, puis chronométrée dans mes trajets aller/retour pour le travail: le prof de gym avait besoin de sous pour payer ses grosses voitures américaines, – et j’ai dû affronter… un révolver braqué sur mes côtes pour me faire « avouer la vérité », un jour où ça n’a pas collé avec le temps imparti… j’en garde encore des séquelles aujourd’hui !

Il faut beaucoup de temps pour réussir à…s’échapper d’un enfermement , par ses propres moyens

Des millions de femmes…se résignent à leur sort, pour X raisons -enfants, sans fric, sans travail, déshumanisation…

Des milliers d’autres en… meurent, d’une façon ou d’une autre !

Séquestrée…"qu’un" mois ! Evasion vers nulle part…

Enfermée
fusain de LL.cliquer pour agrandir.

[… Le jour se lève, je suis fatiguée. J’ai oublié de dormir.
Brutus et moi,nous reprenons l’avion pour l’île. Tout s’embrase dès notre arrivée.
– Cette fois, tu ne m’échapperas plus salope. Je t’enfermerai à clé dans l’appartement déclare Brutus plein de haine, en guise de bienvenue.
Nous sommes début février, période de vacances scolaires. Il me fait écrire une lettre de démission adressée à l’éducation nationale. Il ne la postera jamais, ne voulant pas renoncer à « ses » sous.
Le maître des lieux a envoyé sa maîtresse en vacances chez sa mère. L’appartement reste imprégné d’une odeur fade, un peu rance. Pour essayer de m’évader de la pièce, je tourne le bouton d’un petit transistor.
– Chez nous, on n’écoute pas la musique, déclare Brutus en éteignant rageusement la radio.
Je vis séquestrée, au deuxième étage d’un immeuble merdique. Brutus ferme la porte à clé derrière lui, en partant. Il ramène de quoi préparer à manger le midi et le soir.
Je m’abrutis de travail, ménage, repas, lessive à la main pour six personnes y compris draps et serviettes de bain. Je n’arrête pas de cuire, laver, frotter, rincer, de crainte de voir le temps devenir immobile. En fin de compte, c’est moi qui suis lessivée.
Un soir, Brutus arrive à l’appartement en compagnie de sa maîtresse. Il invente qu’elle a débarqué sans crier gare et s’inquiète de savoir où elle va passer la nuit. Il décide de l’héberger. Elle dîne donc avec nous. Brutus lui cède sa place dans la chambre et va partager celle des garçons. Une heure plus tard, toute la maisonnée est couchée et la plupart d’entre nous, endormis. J’entends la porte de la chambre grincer dans l’obscurité. Brutus se couche entre sa maîtresse et moi, tout excité. Il propose de faire une partouze. Apparemment il ne s’attendait pas à ma réaction et sort de la pièce à reculons en proférant des menaces.
La rentrée scolaire arrive. Le maître des lieux décide qu’en raison de ma bonne conduite, il m’autorise à aller lui gagner de l’argent.
Je me rends donc à l’école, mais mon parcours est chronométré. Gare aux représailles.
Si je tiens le coup tout le mois de mars, je disposerais d’un salaire entier à la fin du mois, car la maison est vendue; pour tout paiement, un dentiste a accepté de reprendre les traites que Brutus avait mises sur mon compte bancaire.
Un matin, alors que ce dernier est à son travail, je me rends chez le commissaire. Je l’informe de mon départ proche. Il l’approuve et m’assure qu’il veillera sur les enfants. Il m’explique la marche à suivre pour que cette fois Brutus ne puisse engager des recherches pour me retrouver. J’écris donc une lettre au Procureur de la République pour expliquer les raisons de mon départ et un mot à Brutus pour lui demander de penser un peu aux enfants et non pas de songer uniquement à nourrir sa haine. Le commissaire s’occupera du courrier, le jour de mon départ.
– N’ayez aucune crainte, je veillerai sur la famille, partez tranquille. Je vous tiendrai au courant dit-il en me raccompagnant à la porte de son bureau.
– Qui sait, avec le temps Brutus changera peut-être ? On peut toujours rêver, dis-je sans conviction.
En attendant, à l’appartement, c’est loin d’être le rêve. Les scènes de violence ne connaissent aucune trêve. Les verres et autres projectiles tracent les diagonales du fou furieux et les coups tombent… au hasard, mais avec précision !
Un soir, les enfants et moi, sommes assis par terre sur la terrasse, quand nous voyons un petit satellite brillant, traverser le ciel étoilé. Je le désigne du doigt aux petits.
– Regardez, c’est un vaisseau spatial. Il vient nous chercher tous les cinq pour nous emmener très, très loin d’ici, à des millions d’années lumière, dans un pays fabuleux où la bêtise et la méchanceté n’existent pas.
– Et on ne reviendra plus jamais ici ? demande la petite dernière.
– Plus jamais, jamais, jamais, dis-je avec conviction.
Les enfants battent des mains et poussent des cris de joie, sauf l’aîné.
– J’aimerais bien m’éloigner d’ici et ne plus jamais le revoir. Mais je veux revenir sur la terre. J’ai peur de partir ailleurs.
Quand plus tard, la barbarie fera irruption dans sa vie, sous les traits de son père, songera-t-il à ce vaisseau spatial qu’il avait « refusé de prendre » ce soir-là ?
Ce soir-là, justement nous continuons à parler longuement. Brutus s’attarde chez sa maîtresse et nous profitons de l’accalmie.
– Un jour, je serais obligée de partir seule, pour ne pas mourir. Votre père m’a ratée de justesse, devant vos yeux, plusieurs fois, et promet, au su du commissaire de la Police Judiciaire qui se déclare impuissant(!), de vous tuer si je vous emmène avec moi. Vous me rejoindrez dès que vous le pourrez.
– Oui, on sait, déclare la cadette. Mais s’il te plaît maman ne nous dis pas le jour ni l’heure de ton départ. Il ne faut surtout pas que papa puisse penser un seul instant qu’on était au courant. Il nous tuerait de coups. Je te promets de bien m’occuper des petits.
Ella ne s’en tire pas trop mal. Moi, je ne pourrais pas parler de quitter les petits en gardant cette apparente sérénité.
Il se fait tard, nous allons nous coucher. Au petit-déjeuner, Brutus décide involontairement du jour de mon départ.
– Mais qu’est-ce que tu fous encore là ? À cause de toi, je risque de la perdre. Elle ne m’attendra pas éternellement, chez sa mère. J’ai décidé de prendre l’appartement situé juste au-dessus de celui-ci. J’ai vu la pancarte à louer sur le balcon. Comme cela, je pourrais vous surveiller toutes les deux.
Il tourne un moment, comme un animal en cage, puis lance un grand coup de pied dans la chaise où je suis assise. Je dégringole de tout mon poids et me blesse le haut de la cuisse.
– Je finirai par devenir fou à te surveiller ainsi. Je sens que tu ne finiras pas la semaine. Je te tuerai une bonne fois, espèce de sale pute, vocifère-t-il penché au-dessus de moi.
Je me rends en classe comme d’habitude. À dix heures, je demande à la femme de service, de surveiller mes élèves, auxquelles j’ai donné à faire des exercices de grammaire. Ce sont quatorze jeunes filles « à problèmes » d’une quinzaine d’années, parfaitement au courant de mes avatars familiaux, à cause des marques de coups.
Nous formons une « grande famille » et leur soutien m’est précieux.
Je me rends au bureau d’Air France afin de réserver un aller simple pour Paris via l’île anglaise voisine. L’avion pour la France métropolitaine ne quittant l’île qu’à vingt-deux heures et mon emploi du temps étant strictement chronométré, je dois m’organiser.
Tout d’abord, il faut à tout prix que j’aille à l’aéroport dans l’après-midi, pendant que Brutus est à son travail. Ensuite, il est impératif que je me rende dans l’île voisine afin de me trouver « en transit » à l’heure où Brutus s’apercevra que je n’ai pas regagné « la prison ».
Mon billet d’avion en poche, je vais à la banque afin de rencontrer la responsable de mon compte, avec qui j’ai sympathisé. Elle connaît, toujours à cause des bleus, quelle est ma situation familiale. Je la mets au courant de mon départ et lui explique que j’ai fait un gros chèque à Air France, alors qu’il n’y a pas de sous sur mon compte pour l’instant. Il ne sera alimenté que dans quelques jours.
– Ne vous en faites pas, je m’en occupe. Partez tranquille de ce côté-là. Je vous souhaite bonne chance, dit-elle toute émue.
En quittant la banque je me rends chez un psychiatre, que je n’ai jamais vu, mais devant le cabinet duquel je passe souvent en me rendant en classe. Sa plaque, sur le portail, m’a renseignée sur sa fonction. Personne, dans la salle d’attente. La porte s’ouvre aussitôt. Il doit y avoir un système qui le renseigne, à l’arrivée d’un patient. Un homme jeune me propose d’entrer. Je lui explique ma situation en quelques phrases, tout en ayant la conscience aiguë d’être prise pour une folle. Je lui précise que je suis en danger de mort et dans un état de grande tension physique et psychologique. Je lui raconte aussi que dans quelques heures je me sauve, seule, en avion, abandonnant mes quatre enfants à leur père, qui menace de les tuer si je les prends avec moi. À mon grand étonnement, le médecin ne met pas en doute mes propos.
– Je comprends, dit-il d’une voix bienveillante. Je vous arrête pour quinze jours. N’oubliez pas de contacter un confrère sur place. Tenez-moi au courant et bonne chance.
Arrivée dans la voiture, je m’interroge sur les motivations de sa confiance en moi. Je suis venue, sans rendez-vous, il ne m’a jamais vue, il n’a posé aucune question, il a seulement dit « je comprends ». Qu’a-t-il compris ? Mon indicible désespoir, sûrement.
Ella récupère les enfants à l’école et aux collèges. Elle achète un plat tout prêt dans une grande surface et rentre pour la dernière fois à la « prison ». Elle est comme programmée, en pilotage automatique. Passive et absente, je la regarde s’activer à côté de moi. Les aînés n’ont pas cours l’après-midi. Brutus décide que les petits n’iront pas à l’école non plus, car c’est la veille des vacances de Pâques et en général les enfants de l’école organisent un goûter et des jeux en classe.
Je ne me souviens plus de mon départ de la « Prison » ni de mon arrivée à l’école. À seize heures, Ella téléphone à un taxi qui accepte de nous conduire à l’aéroport. Je suis assise par terre, entre les sièges. Arrivée à l’aérogare, Ella poste un double de la lettre destinée au Procureur.
À trente-cinq ans, je quitte l’île toute seule, sans argent et sans bagage, pour « Nulle Part »….]

( « Le Père-Ver » ; extrait)