« L’esprit malade » ( Pierre-Henri Castel -Ithaque Eds).

La folie (Tableau : la folie )
[ Au cours de cette émission consacrée à son livre, « L’esprit malade » (Ithaque), Castel a pris le temps de s’expliquer sur ce qui le sépare de la vision foucaldienne de la folie et de sa conception du pouvoir médical.
C’est autant à l’admirateur des fous littéraires, comme Artaud ou Roussel, qu’à l’historien qu’il s’en est pris. Notamment en démontrant que le philosophe de l’histoire de la folie aurait falsifié certaines archives, au profit de ses propres découpages, et pour servir sa thèse sur le pouvoir normalisateur de la psychiatrie.
La grandeur de la pénétration analytique selon Castel est de pouvoir dégager des strates sophistiqués permettant de savoir si un fou criminel, par exemple, est responsable ou pas de ses actes. Il importe selon l’auteur de pouvoir échapper au couple infernal de l’hyper répression et de la critique de la répression.
Savoir si on est prêt à excuser des malades mentaux qui commettent des crimes n’est pas une mince affaire. L’objectivité de l’expertise est peut-être un vœu pieux, mais la possibilité d’être affecté par ce qu’on a vu ou entendu d’un malade ne l’est pas. Fort de ce point de vue sur la maladie, Castel rétablit à sa manière la vérité des archives, celles-la mêmes que Foucault avait consulté, et nous fait entrevoir une autre histoire de la psychiatrie. Mais il va bien au-delà dans cette émission consacrée au « handicap psychique » et aux nouvelles plaintes qui se font entendre dans les hôpitaux.
Prenant appui sur des exemples de maladies apparues dans des contextes différents, Castel explique pourquoi l’expression de la souffrance varie selon les contextes sociaux, et pourquoi certaines formes « d’hystéries américaines » sont impensables en France.

C’est ainsi également que l’idée selon laquelle la France serait un pays fatigué – dixit le médiateur de la République, encore lui – est inintelligible au Japon par exemple. Il existe dans chaque société une expression obligatoire des croyances et des sentiments, des manières obligatoires de s’exprimer, dont il est impossible de ne pas tenir compte.
D’autres sujets furent abordés au cours de cette émission, notamment le rapport de l’auteur aux neurosciences, la dangerosité, l’étude des sentiments moraux, mais le passage sur Foucault était de loin le plus incisif.L’auteur, Pierre-Henri Castel est directeur de recherches au CNRS et dirige le Centre de recherches Psychotropes, Santé mentale et Société (université Paris Descartes). ]
Source Marianne- Rédigé par Philippe Petit le Vendredi 2 Avril 2010 à 11:53

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[ Le Mot de l’éditeur (Ithaque Eds): L’esprit malade

Le formidable développement des neurosciences depuis les années 1980 présente un paradoxe, dont l’état actuel de la psychiatrie est particulièrement révélateur.
Bien qu’on en ait jamais su autant sur le fonctionnement du cerveau, les avancées accomplies dans ce domaine n’ont permis d’éradiquer aucune des grandes pathologies mentales connues depuis deux siècles.
En revanche, le style de rationalité exigible pour les décrire, les étudier et évaluer leur traitement s’est profondément transformé. La plupart des concepts psychologiques traditionnels ont été ou sont en cours de naturalisation?: c’est en termes de neurobiologie et de biostatistiques que sont désormais jugés les états mentaux. L’esprit, c’est ce qui s’explique à partir du cerveau.
En abordant ici les modèles animaux de la folie, les hystéries modernes, la dépression, l’énigme des «?fous criminels?» ou celle de la conscience schizophrénique, l’auteur poursuit en réalité trois tâches. Il présente d’abord, sous leur jour le plus incisif, les mutations actuelles de quelques théories psychiatriques marquées par la domination conjointe des paradigmes neuroscientifique et évolutionniste. Il vise, ensuite, à dégager les présuppositions philosophiques ultimes de la naturalisation de la folie et des états psychiques morbides qui inspirent ces théories. Il interroge, enfin, les conditions anthropologiques du succès de l’«?esprit-cerveau?» en psychiatrie.
L’enjeu de ces essais, qui sont animés d’une intention constamment polémique, est de défendre une perspective holiste sur l’esprit, qui en dévoile la nature essentiellement sociale (l’esprit des représentations collectives, des règles sociales, des institutions, des formes de vie, etc.) sans pour autant épouser le relativisme historique. Il s’agit de mobiliser, outre des concepts, des objets concrets et exemplaires afin de montrer que le constructivisme social, largement inspiré par Michel Foucault, ne constitue pas la seule alternative à la naturalisation de l’esprit.
PIERRE-HENRI CASTEL est directeur de recherches au CNRS et dirige le Centre de recherches Psychotropes, Santé mentale et Société (Université Paris Descartes). Ses travaux portent sur l’histoire et l’épistémologie des sciences psychologiques et médicales, des neurosciences à la psychanalyse, et sur les questions de philosophie morale et d’anthropologie sociale qui en constituent le contexte déterminant. ]

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C’est QUOI la folie ?

La folie pour DES mecs, c’est quand des femmes estiment que le machisme est irrecevable pour…DES femmes.

D’après eux :  » Elles sont folles bien sûr, mais elles deviennent mêmes des « morues », des demi-folles, des malades, des mal-baisées, des grosses connes, des petites femelles castrées, dont le partenaire devient un sex-toy qui ne mérite point le nom d’homme, tout juste une lavette, sur laquelle on s’essuie les pieds; opprimé chez lui, il doit être soit un petit chef, soit même un grand chef, ou pire un patron (!), et il doit faire baver des ronds de chapeaux à ses collègues pour se venger de sa morue …  » (TEXTO !)

Eeuuhhh, « L’esprit malade », en…chair et en os ? :yes: