» Jacqueline Ratsimba, une sage-femme engagée:
Conquise par la joie de « donner la vie », Jacqueline Ratsimba exerce le métier de sage-femme depuis plus de 40 ans. Elle ne cesse d’enrichir ses expériences en multipliant les actions sur le terrain.
Le côté humain, les compétences médicales requises et la joie de pouvoir mettre au monde des enfants ont convaincu Jacqueline Ratsimba, alias « Rasazy Jacqueline », à consacrer sa jeunesse au métier quelle a choisi, après trois années d’études à l’École des sages-femmes de Befelatanana, à partir de 1961.
Au bout de plus de 40 ans d’expérience, cette dame de 70 ans, toujours dynamique, en a vu de toutes les couleurs au cours de sa carrière professionnelle. Son statut de « sage-femme mobile », au départ, a consolidé son enthousiasme.
« Je me souviens bien de ce que jai vécu, quand j’étais à Maintirano, en 1965, où je devais accoucher une mère dans des conditions exécrables. Il n’y avait ni électricité, ni bougie, seulement un feu de bois. Pas de pince d’accouchement, ni de paire de ciseaux, mais le bébé est quand même venu au monde sans incident », relate-t-elle, ne cachant pas sa fierté derrière ses lunettes.
Bagage
L’enclavement des localités où elle a exercé, comme Antsiafabositra Maevatanana, Analalava, Betanatanana, l’absence de matériel médical, la mise au monde dun bébé dont la mère n’a même pas un bout de tissu, entre autres difficultés, ont compliqué sa tâche. Mais tout cela n’a pas fait fléchir la volonté de cette sage-femme, également mère de cinq enfants.
En dépit de son âge avancé, Jacqueline Ratsimba accueille toujours des femmes enceintes dans le petit centre qu’elle a ouvert, chez elle, à Itaosy, à sa retraite, après un dernier poste à la maternité d’Itaosy.
« Je porte ma blouse et mon calot blanc pour la vie », tient-elle à préciser.
Tous les jours, son agenda reste chargé dans le suivi des grossesses et les accouchements sont au nombre de trois par semaine, selon ses dires.
« Voir ces femmes arriver avec leur ventre rond et leur bagage pour accoucher fait toujours plaisir. Cela signifie qu’elles ont confiance en moi! », se réjouit-elle.
Son expérience ne se limite pas seulement à la mise au monde de bébés. Depuis quelque temps, la sage-femme s’est aussi engagée dans la promotion du planning familial avec PSI/Madagascar. Elle effectue la sensibilisation auprès des femmes pour quelles optent ce programme de contrôle des naissances, dont lusage du dispositif intra-utérin (DIU). »
(Extrait)
Michella Raharisoa