… » Les femmes Nair au pouvoir:
Au XVème siècle, au sein de la grande et puissante caste Nair, les femmes détenaient le pouvoir, pas sur des trônes royaux avec des armées gigantesques, mais en tant que chefs de ménages avec des positions souvent très importantes. Les femmes ont été formées, respectées, allaient et venaient sans crainte ni censure. Elles étaient éduquées, et apprenaient la littérature, les sciences et les arts.
Les Nairs forment la caste la plus élevée dans lEtat kéralais, ce sont des descendants de nobles, de familles royales et occupent des postes dans la fonction publique, la médecine, lenseignement et le droit.
Les Nairs ont défié le reste de lInde, là où les schémas patriarcaux sont restés retranchés depuis les textes post-védiques renfermant les femmes au statut de sudras, de basse caste.
Lorsque Vasco de Gama est arrivé sur la côte Malabar, vers la fin du XVème siècle, il découvrit une civilisation avancée, riche et raffinée mais aussi une société où la femme avait une place centrale. Les Européens découvrirent alors le système matriarcal kéralais, qui bouleversa toutes les pensées venues dOccident.
Plusieurs siècles après, on peut se demander si le système matriarcal a pu perdurer dans une Inde proie des conservateurs, où la femme est avant tout relayée aux fonctions de mère ou dépouse encore dans de nombreux états.
Le mariage matriarcal
La cérémonie de mariage typique des Nair, appelé sambandam, était simple. Le fiancé donnait un morceau de tissu, mundu, à la mariée en face dune lampe dans la présence de la maîtresse de maison. Le mari passait alors quelques jours dans la maison de la mariée, appelé le tarawad et revenait ensuite à sa propre demeure. Cette pratique est donc contraire à la tradition hindoue qui veut que lépouse quitte définitivement le domicile parental pour sinstaller chez lépoux.
Le mariage matriarcal était fondé sur le consentement mutuel et était dissoluble à volonté. La relation mari / femme nétait pas considérée comme sacré, et chacun était libre de quitter lautre sans donner de justification. De plus, La pratique de la polygamie et de la polyandrie était bien attestée dans certaines familles Nair, surtout dans la partie centrale du Kérala.
La Princesse Gowri Parvathi Bayi de la famille royale Travancore dont les ancêtres ont suivi la succession matrilinéaire depuis 700 ans a expliqué dans ses témoignages que les relations entre mari/femme ne sont pas celles que nous connaissons aujourdhui. Elle affirme que «Dans ce système, le mari et la femme avant le mariage ont conservé leurs identités individuelles, le maintien dune relation très sympathique »
Au Kérala, les gens croient fermement et avec fierté que ce système protège les femmes et assure leur bien-être.
Un peuple matrilinéaire
La femme la plus âgée est la maîtresse du tarwad, un vaste complexe résidentiel matriarcal avec plusieurs bâtiments, un temple, un grenier, des puits, des vergers, des jardins et des grandes propriétés foncières. Lhomme le plus âgé, appelé karanavan (le frère de la maîtresse des lieux en général), soccupait de traiter les affaires de la maison et exécutait les décisions prises avec la maîtresse des lieux.
Les mari navait pas dobligation envers ses enfants, il respectait sa mère et lhonorait et portait une attention particulière à ses surs et ainsi quaux enfants de celles-ci.
Le théologien Claude Buchanan écrivit à ce propos ceci : « Aucun Naïr, ne connaît son père. Chaque homme regarde comme ses héritiers les enfants de sa sur ; il les aime du même amour que dans les autres parties du monde, les pères aiment leurs enfants. On regarderait comme un monstre celui qui, à la mort dun enfant quil supposerait sien à cause de la ressemblance et de la longue cohabitation avec la mère, montrerait autant de chagrin quà la mort dun enfant de sa sur ».
Lapport des femmes Nair dans la société kéralaise
Une grande partie de la force de ce système sexplique aussi par son évolution. Beaucoup de femmes ont été aussi adopté dans des familles royales lorsquil ny avait pas dhéritière. La famille royale de Travancore et ses reines sont très célèbres pour avoir combattu les libertés sociales et intellectuelles des femmes.
En 1811, la fille dun musicien, Swathi Thirunal, a été adopté et devint reine à 20 ans. Elle a fait des changements radicaux, elle a aboli toutes les formes de lesclavage, a interdit la surimposition des pauvres et a fait une refonte totale du système judiciaire afin de protéger ceux qui sont trop pauvres pour «payer» la justice.
En 1817, par un décret royale, elle donne accès à léducation à toutes les classes sociales.
En 1868, la Reine Gowri Lakshmi Bayi a commencé des campagnes de vaccination.
En 1925, la reine régente Setu Lakshmi abolit les sacrifices danimaux dans les rites hindous et interdit la coutume locale des Devadasi, ( des danseuses du temple) qui avait dégénérée en forme de prostitution dans les temples .
«Nos femmes dantan étaient très bien informées, baignées dans le sanscrit et pouvaient correspondre avec des chercheurs, » dit Princesse Bayi. «Nos grands-mères, même parlait couramment langlais. ». Les femmes du Kerala étaient des lectrices voraces, adepte de la musique et des arts et de nont jamais perdu leur temps. Même celles qui sont restées chez elles avaient le zèle dacquérir des connaissances. »
Les origines du système
Les historiens remontent à lère des guerres entre les Cholas et les Cheras, vers le Xème siècle après JC, une loi avait été établie pour empêcher les hommes de fixer leur amour et leur attachement à leur femme et à leurs enfants, cétait une manière dêtre plus disposé à se consacrer à des services de guerre.
Princesse Bayi le remonte à 1299, lorsque le roi Sangramadheera Ravi Varma, nayant pas de successeurs du côté de sa mère, a adopté deux princesses pour continuer la lignée. « Dès lors, la matrilinéarité est venu à être suivie par la caste des guerriers, les Kshatriya et sest ensuite propagée à dautres communautés,» a t-elle indiquée.
La famille nucléaire lemporte
Le tournant se produit au début du XXème siècle avec larrivée des Britanniques, imposant leurs propres concepts éthiques en matière de mariage. Seuls les mariages monogames furent autorisés. La famille nucléaire est donc devenue la norme.
Le déclin de ce système matriarcal sexplique aussi par le fait qu à cette période, léconomie ne repose plus sur agriculture mais sur lindustrie et les modes de vie des Nair nétaient plus compatibles avec la modernisation. Au début du XXème siècle, ce système matriarcal disparaît ainsi que la polygamie et la polyandrie.
Une vague de sans-abri inconnue jusqualors
La famille nucléaire fut saluée comme apportant la modernité, et la civilisation. Le matriarcat a été jugé «rétrograde» et «médiéval». La plupart des maisons et des terres ont été divisées entre les membres de la famille, désolidarisant ainsi les liens familiaux. Le Kerala a vu alors une vague de sans-abri, un phénomène déconcertant inconnu jusqualors dans le système familial matriarcal.
Bien que la maison matriarcale a maintenant disparu, remplacée désormais par la famille nucléaire, lélévation de la féminité, le respect et la place primordiale accordée à la femme se maintiennent toujours.
Les Keralais, hommes et femmes, sont fiers de cela. À ce jour, ils étonnent les visiteurs provenant dautres États à quel point les femmes du Kerala tiennent tête aussi bien à la maison comme au travail et quelles peuvent circuler pratiquement nimporte où sans crainte de harcèlement. »
Source : NAMHAO
Matriarcat Nair (Inde) : la caste guerrière du dieu-serpent fertile, compagnon de la déesse-mère
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« Le tournant se produit au début du XXème siècle avec larrivée des Britanniques, imposant leurs propres concepts éthiques en matière de mariage. Seuls les mariages monogames furent autorisés. La famille nucléaire est donc devenue la norme. »
La domination masculine n’est pas la norme…naturelle
Elle a été imposée, partout, par les inventeurs -prophètes, messagers, gourous, fils de Dieu…- des religions du Livre et autres
Qui ont eu le…génie de faire croire qu’ils parlaient, soi-disant, au non de DIEU
Quand ils ont décrété, entre autres fables*, -qu’un enfant normal, venu d’une autre planète, ne croirait pas*(!) -que la femme est un être inférieur!
Le piège monstrueux que ces religieux ont décrété « sacré » de surcroît(!), s’est refermé sur l’autre moitié de l’humanité, à un point tel que les Etats
n’osent pas légiférer et sanctionner les atteintes aux Droits Humains, que constitue l’application effective de leurs diktats misogynes
DIEU, – s’il existe- ne peut qu’être que pur… « Esprit », sans sentiments …humains !!!
Et certainement pas tous ces dieux mâles, barbus, misogynes, rancuniers, et guerriers, semant la discorde dans les familles, le désordre et la haine dans les sociétés, des guerres -parfois sans fin- entre les peuples…
Des dieux obligés d’inventer le… diable(!) pour terroriser les humains, afin de s’assurer leur adhésion complète et entière à toutes ces inventions misogynes obscurantistes et fémininement liberticides… allant même jusqu’au feminicide, pour certaines !
Shame on them !
La foi de chacun(e) en DIEU est respectable, mais pas les religions :
Pour avoir droit au respect il faut respecter l’autre, tous les autres « différents »(!)
…Mais, strictement, EGAUX en Droits Humains !