La précarité, y compris… affective, affecte-t-elle les comportements et conduit-elle aux mauvais choix ?

Par André Nieoullon (André Nieoullon professeur de neurosciences) :

« …l’économiste d’Harvard Sendhil Mullainathan et le psychologue de Princeton Eldar Sharif constatent que si la pauvreté conduit à des comportements irrationnels, ce ne sont en fait pas ces choix hasardeux qui conduisent à la précarité mais que, bien au contraire, c’est cette précarité qui affecte les comportements et conduit aux mauvais choix…

…De façon particulièrement intéressante, cet état d’esprit n’est pas lié strictement au manque d’argent, où les situations humainement les plus dramatiques sont évidentes, mais se retrouve parfaitement transposable selon les auteurs dans d’autres situations ; tel le manque de temps chronique lié à une hyperactivité professionnelle ou encore lorsque les personnes sont seules et souffrent d’un déficit de contacts sociaux. Dans chaque cas se développe une sorte de cercle vicieux, qui fait que la situation ne peut qu’empirer : le manque d’argent amène à solliciter toujours plus de crédits de façon irrationnelle et à hypothéquer sa santé en sacrifiant par exemple l’accès aux traitements voire simplement à ne plus se nourrir correctement, le surbooking affecte clairement les décisions à prendre et conduit à des choix qui imposent encore plus de travail et les personnes isolées se complaisent dans leur situation en auto-centrant leurs préoccupations, ce qui renforce encore leur isolement. Les études réalisées par les auteurs amènent à constater que ce type de situation altère les capacités de jugement de façon permanente et dramatique, à peu près comme c’est le cas après une nuit blanche et une forte dette de sommeil…(Extraits)

atlantico.fr

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 » Pour le neurobiologiste un tel constat n’est pas sans rappeler la dépendance aux drogues d’abus… L’analogie est dès lors intéressante en ce sens que la dépendance présente de nombreuses similarités avec les situations décrites par les auteurs. De fait, le toxicomane adopte rapidement un comportement centré sur la recherche de sa substance d’addiction et néglige pour cela les contingences les plus élémentaires, conduisant aussi à des comportements irrationnels que chacun a constatés »

Idem pour la dépendance « affective » des nanas, envers des mecs qui leur pourrissent – et trop souvent leur suppriment – la vie ?

« un comportement centré sur la… SURVIE(!) -en milieu hyper hostile et violent, – et négligeant pour cela les contingences les plus élémentaires, conduisant aussi à des comportements irrationnels que chacun a constatés »

…Chez des femmes à qui la société reproche de ne pas fuir les horreurs maritales !

Je l’ai eu CE comportement, UNIQUEMENT centré sur ma survie et surtout sur celle de mes…petits

La « précarité affective existentielle acquise » affecte bien les comportements et conduit aux mauvais choix et la honte* d’avoir supporté …l’insupportable(violences et humiliations maritales de toutes sortes, viols, tentatives d’assassinat, etc…) ne s’effacera* jamais

Même si, le bonheur** arraché après des décisions …inhumaines(!), est incroyablement et définitivement…sans prix** !