" Le sexe perçu comme dangereux par les jeunes filles" ?

 » Dimanche dernier, The Guardian publiait un reportage faisant état de la perte d’appétit sexuel des jeunes Japonais. C’est ainsi que 61% des hommes non mariés âgés de 18 à 34 ans et 49% des femmes non mariées du même âge ne sont dans aucune relation amoureuse. Ce que l’on appelle le « celibacy syndrom » s’explique, du côté des jeunes filles japonaises, par leur volonté de rompre avec le modèle du couple traditionnel japonais, selon lequel l’homme travaille et la femme cesse ses activités pour se consacrer à son foyer une fois enceinte. En ce qui concerne les jeunes garçons japonais, plusieurs raisons peuvent être avancées: la difficulté, de plus en plus grande, à percevoir une source de revenus importante et régulière dans le contexte de crise actuel; et le développement du sexe sur Internet…

Michelle Boiron (psychologue Clinicienne):

J’ai récemment entendu le témoignage d’un jeune homme affirmer qu’en boîte de nuit, les garçons mettent de la MDMA dans le verre des filles pour les désinhiber, afin qu’elles couchent plus facilement dès le premier soir. Où est la satisfaction là-dedans ? Ces jeunes, que l’on retrouve dans cette seconde catégorie, pour lesquels le sexe est conçu comme d’une chose à consommer tout de suite, avec une excitation maximum, sans avoir pris le temps de différer et donc de désirer, sont à comparer au nourrisson qui réclame son biberon tout de suite, qui est dans la dépendance, hors de toute liberté adulte.

L’autre problème aujourd’hui, outre celui de l’immédiateté, c’est l’absence d’interdits. Nous vivons dans une société où l’on n’a plus le droit d’interdire. Tout est dévoilé, il n’y aucun respect de l’intime. Or il n’est pas vrai que l’équilibre de l’être humain exige que tout soit dit, montré, et que la part de mystère de chacun soit exhibée sur un réseau social.

Je terminerais en insistant sur le fait que le sexe peut également être perçu par les jeunes, et notamment par les jeunes filles comme quelque chose de dangereux. Ceci s’explique par les différents risques qu’elles encourent : le risque de cancer à cause du papillomavirus ; le risque de tomber enceinte ; ou le risque de contracter une MST. Ces risques agissent donc comme une chape au-dessus de leur tête, avant même d’avoir commencé à faire l’amour. Ceci conditionne bien entendu leur comportement sexuel et peut également expliquer le fait que les rapports ont généralement lieu dans des moments où les jeunes sont totalement désinhibés, sous l’emprise de l’alcool ou d’une autre substance. Mais là, l’exposition au risque est grande »… (Extraits).

http://www.atlantico.fr/decryptage/no-sex-and-city-jeunes-japonais-pointe-ces-generations-qui-renoncent-au-sexe-dans-pays-developpes-michelle-boiron-877299.html#FCXRbjs4x1V2UZ7D.99

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« Le sexe perçu comme dangereux par les filles.

Ceci s’explique par les différents risques qu’elles encourent :

– le risque de cancer à cause du papillomavirus ;

– le risque de tomber enceinte ;

– ou le risque de contracter une MST.

Ces risques agissent donc comme une chape au-dessus de leur tête, avant même d’avoir commencé à faire l’amour…les rapports sexuels ont généralement lieu dans des moments où les jeunes sont totalement désinhibés, sous l’emprise de l’alcool ou d’une autre substance. »

Un « risque » important non mentionné, ici: la certitude de devenir une « salope », pour -et d’après- ses partenaires…