( Attention: les images peuvent paraître choquantes…A certains )

Kiki Smith -« Train » 1993 (Sculpture).

Vladislav Shabalin – « Portrait d’un secret partagé » 1997.

Isa Sanz -Sangro pero no muero 2008

Mimosa Palen -« pousse pousse » 2008.
[ Le Sang menstruel dans lart contemporain – L’ Art du Con.
Le flux menstruel, dans les sociétés primitives, apparaissait comme un phénomène manifeste bien quinexplicable. Les jeunes filles, un beau jour, grâce à une entente secrète et mystérieuse avec la lune, se mettent à perdre périodiquement du sang. Puis, de façon aussi mystérieuse, elles peuvent arrêter ce sang et en faire des bébés.
De cet état terrifiant de tabou, où elles refusent le contact et le rapport aux hommes, – état où la femme se sent simultanément sainte et impure -, fut initialement établi le noli mi tangere (ne me touche pas) des femmes pendant cette phase. La menstruation causant une certaine indisponibilité, sexuelle et sociale, les hommes réagirent immédiatement pour se venger dêtre exclus ; les exemples de croyances populaires sont infinis ; en fait, il ny a pas de limite aux maux quapporte la femme qui menstrue.
En Occident, les pouvoirs attribués à la femme sont presque systématiquement néfastes. Lapproche dune femme en cet état fait tourner les moûts ; à son contact, les céréales deviennent stériles, les greffons meurent, les plantes des jardins sont brûlées, les fruits des arbres sous lesquels elle est assise tombent ; léclat de miroirs se ternit rien que par son regard, la pointe du fer sémousse, le brillant de livoire sefface, les ruches des abeilles meurent ; même le bronze et le fer sont attaqués par la rouille et le bronze contracte une odeur affreuse .
Le corps des femmes est un corps étrangement dévastateur, un phénomène surnaturel, maléfique la plupart du temps. Fort heureusement, – écrit Briffault -, de même que tout poison peut avoir des applications bénéfiques, on voit, selon lépoque et le pays, des jeunes filles se promener à dessein au moment de leurs règles à travers bois et pâturages pour détruire, grâce à leurs miasmes toxiques, les chenilles, les sauterelles et autres insectes nuisibles des jardins…
Cet étrange sang, magique et hors du contrôle des hommes, est un élément inquiétant ;. De là son statut bascule : cette femme incontrôlable qui, lorsquelle nest plus la muse, lorsquelle ne jouit plus de la faveur de lautorité des hommes, lorsquelle réfute sa mise en tutelle, ne peut être quun cadavre, une charogne, – les poètes lont assez dit -, une bête implacable et cruelle. Car en faisant delle une bête noire, une furie (une hystérique), en lui ôtant son humanité, lhomme souverain et créateur, blessé, la réduit et cherche à la soumettre, regagnant de fait son statut de mâle dominant…
Simone de Beauvoir nous dit : le sexe féminin est mystérieux pour la femme elle-même, caché, tourmenté, muqueux, humide ; il saigne chaque mois, il est parfois souillé dhumeurs, il a une vie secrète et dangereuse. [ ] Tandis que lhomme bande , la femme mouille ; il y a dans le mot même des souvenirs infantiles de lit mouillé, dabandon coupable et involontaire au besoin urinaire ; lhomme a le même dégoût devant dinconscientes pollutions nocturnes ; projeter un liquide, urine ou sperme, nhumilie pas ; cest une opération active ; mais il y a humiliation si le liquide séchappe passivement car le corps nest plus alors un organisme, muscles, sphincters, nerfs, commandés par le cerveau et exprimant le sujet conscient, mais un vase, un réceptacle fait de matière inerte et jouet de caprices mécaniques. Si la chair suinte, comme suinte un vieux mur ou un cadavre, il semble non quelle émette du liquide mais quelle se liquéfie : cest un processus de décomposition qui fait horreur »…
Du rapt à la reconquête du féminin : construire sur des ruines
Tant quelles ne le feront pas, tant quelles ne chercheront pas à se comprendre aussi passionnément et aussi profondément quil se peut dans leur différence davec les hommes – et tout dabord exclusivement dans cette différence -, en utilisant à cette fin, scrupuleusement, les moindres indices de leur corps comme de leur âme, elles ne sauront jamais avec quelle ampleur et quelle force elles peuvent sépanouir, en vertu de la structure propre à leur essence, et combien, en fait, les frontières de leur monde sont vastes. Kiki Smith
Source : extraits de l’article « le sang des femmes.over-blog.com »
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[ Sangro pero no muero
en 2008, avec son travail »Quand une femme saigne c’est un acte d’amour 31/1/2010
Exposition » Du sang mais on n’en meurt pas », Isa Sanz dans le hall d’exposition du Teatro Calderón à Valladolid
Utilisant la photographie comme moyen d’expression essentiel, Isa Sanz transmet l’émotion et la profondeur de l’univers féminin dans un chemin jusque-là peu connus.
Une artiste poétiquement provocante qui a le droit de rendre son expérience de vie comme un cadeau à quiconque regarde son travail.]
LAGUIAGO.COM
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Tant quelles ne le feront pas, tant quelles ne chercheront pas à se comprendre aussi passionnément et aussi profondément quil se peut dans leur différence davec les hommes et tout dabord exclusivement dans cette différence -, en utilisant à cette fin, scrupuleusement, les moindres indices de leur corps comme de leur âme, elles ne sauront jamais avec quelle ampleur et quelle force elles peuvent sépanouir, en vertu de la structure propre à leur essence, et combien, en fait, les frontières de leur monde sont vastes. Kiki Smith
…TELLEMENT vastes…





