Le sang menstruel : objet de peintures, sculptures, photos…

( Attention: les images peuvent paraître choquantes…A certains )

Sculpture de Kiki Smith Train 1993
Kiki Smith -« Train » 1993 (Sculpture).

O'Keeffe black irisIII 1926
O’Keeffe -« Iris III » 1926.

Vladislav Shabalin
Vladislav Shabalin – « Portrait d’un secret partagé » 1997.

Isa Sanz
Isa Sanz -Sangro pero no muero 2008

mimosa Palen pousse pousse
Mimosa Palen -« pousse pousse » 2008.

[ Le Sang menstruel dans l’art contemporain – L’ Art du Con.

Le flux menstruel, dans les sociétés primitives, apparaissait comme un phénomène manifeste bien qu’inexplicable. Les jeunes filles, un beau jour, grâce à une entente secrète et mystérieuse avec la lune, se mettent à perdre périodiquement du sang. Puis, de façon aussi mystérieuse, elles peuvent arrêter ce sang et en faire des bébés.
De cet état terrifiant de tabou, où elles refusent le contact et le rapport aux hommes, – état où la femme se sent simultanément sainte et impure -, fut initialement établi le noli mi tangere (ne me touche pas) des femmes pendant cette phase. La menstruation causant une certaine indisponibilité, sexuelle et sociale, les hommes réagirent immédiatement pour se venger d’être exclus ; les exemples de croyances populaires sont infinis ; en fait, il n’y a pas de limite aux maux qu’apporte la femme qui menstrue.

En Occident, les pouvoirs attribués à la femme sont presque systématiquement néfastes. “ L’approche d’une femme en cet état fait tourner les moûts ; à son contact, les céréales deviennent stériles, les greffons meurent, les plantes des jardins sont brûlées, les fruits des arbres sous lesquels elle est assise tombent ; l’éclat de miroirs se ternit rien que par son regard, la pointe du fer s’émousse, le brillant de l’ivoire s’efface, les ruches des abeilles meurent ; même le bronze et le fer sont attaqués par la rouille et le bronze contracte une odeur affreuse… ”.

Le corps des femmes est un corps étrangement dévastateur, un phénomène surnaturel, maléfique la plupart du temps. “ Fort heureusement, – écrit Briffault -, de même que tout poison peut avoir des applications bénéfiques, on voit, selon l’époque et le pays, des jeunes filles se promener à dessein au moment de leurs règles à travers bois et pâturages pour détruire, grâce à leurs miasmes toxiques, les chenilles, les sauterelles et autres insectes nuisibles des jardins”…

Cet étrange sang, magique et hors du contrôle des hommes, est un élément inquiétant ;. De là son statut bascule : cette femme incontrôlable qui, lorsqu’elle n’est plus la muse, lorsqu’elle ne jouit plus de la faveur de l’autorité des hommes, lorsqu’elle réfute sa mise en tutelle, ne peut être qu’un cadavre, une charogne, – les poètes l’ont assez dit -, une bête implacable et cruelle. Car en faisant d’elle une bête noire, une furie (une hystérique), en lui ôtant son humanité, l’homme souverain et créateur, blessé, la réduit et cherche à la soumettre, regagnant de fait son statut de mâle dominant…

Simone de Beauvoir nous dit : “ le sexe féminin est mystérieux pour la femme elle-même, caché, tourmenté, muqueux, humide ; il saigne chaque mois, il est parfois souillé d’humeurs, il a une vie secrète et dangereuse. […] Tandis que l’homme “ bande ”, la femme “ mouille ” ; il y a dans le mot même des souvenirs infantiles de lit mouillé, d’abandon coupable et involontaire au besoin urinaire ; l’homme a le même dégoût devant d’inconscientes pollutions nocturnes ; projeter un liquide, urine ou sperme, n’humilie pas ; c’est une opération active ; mais il y a humiliation si le liquide s’échappe passivement car le corps n’est plus alors un organisme, muscles, sphincters, nerfs, commandés par le cerveau et exprimant le sujet conscient, mais un vase, un réceptacle fait de matière inerte et jouet de caprices mécaniques. Si la chair suinte, comme suinte un vieux mur ou un cadavre, il semble non qu’elle émette du liquide mais qu’elle se liquéfie : c’est un processus de décomposition qui fait horreur »…

Du rapt à la reconquête du féminin : construire sur des ruines
“ Tant qu’elles ne le feront pas, tant qu’elles ne chercheront pas à se comprendre aussi passionnément et aussi profondément qu’il se peut dans leur différence d’avec les hommes – et tout d’abord exclusivement dans cette différence -, en utilisant à cette fin, scrupuleusement, les moindres indices de leur corps comme de leur âme, elles ne sauront jamais avec quelle ampleur et quelle force elles peuvent s’épanouir, en vertu de la structure propre à leur essence, et combien, en fait, les frontières de leur monde sont vastes. ”Kiki Smith
Source : extraits de l’article « le sang des femmes.over-blog.com »

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[ “Sangro pero no muero”
en 2008, avec son travail »Quand une femme saigne c’est un acte d’amour 31/1/2010
Exposition  » Du sang mais on n’en meurt pas », Isa Sanz dans le hall d’exposition du Teatro Calderón à Valladolid
Utilisant la photographie comme moyen d’expression essentiel, Isa Sanz transmet l’émotion et la profondeur de l’univers féminin dans un chemin jusque-là peu connus.

Une artiste poétiquement provocante qui a le droit de rendre son expérience de vie comme un cadeau à quiconque regarde son travail.]
LAGUIAGO.COM

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“ Tant qu’elles ne le feront pas, tant qu’elles ne chercheront pas à se comprendre aussi passionnément et aussi profondément qu’il se peut dans leur différence d’avec les hommes et tout d’abord exclusivement dans cette différence -, en utilisant à cette fin, scrupuleusement, les moindres indices de leur corps comme de leur âme, elles ne sauront jamais avec quelle ampleur et quelle force elles peuvent s’épanouir, en vertu de la structure propre à leur essence, et combien, en fait, les frontières de leur monde sont vastes. ”Kiki Smith

…TELLEMENT vastes…

Il y a encore du boulot !

Le sang menstruel : objet de peintures, sculptures, photos…

( Attention: les images peuvent paraître choquantes…A certains )

Sculpture de Kiki Smith Train 1993
Kiki Smith -« Train » 1993 (Sculpture).

O'Keeffe black irisIII 1926
O’Keeffe -« Iris III » 1926.

Vladislav Shabalin
Vladislav Shabalin – « Portrait d’un secret partagé » 1997.

Isa Sanz
Isa Sanz -Sangro pero no muero 2008

mimosa Palen pousse pousse
Mimosa Palen -« pousse pousse » 2008.

[ Le Sang menstruel dans l’art contemporain – L’ Art du Con.

Le flux menstruel, dans les sociétés primitives, apparaissait comme un phénomène manifeste bien qu’inexplicable. Les jeunes filles, un beau jour, grâce à une entente secrète et mystérieuse avec la lune, se mettent à perdre périodiquement du sang. Puis, de façon aussi mystérieuse, elles peuvent arrêter ce sang et en faire des bébés.
De cet état terrifiant de tabou, où elles refusent le contact et le rapport aux hommes, – état où la femme se sent simultanément sainte et impure -, fut initialement établi le noli mi tangere (ne me touche pas) des femmes pendant cette phase. La menstruation causant une certaine indisponibilité, sexuelle et sociale, les hommes réagirent immédiatement pour se venger d’être exclus ; les exemples de croyances populaires sont infinis ; en fait, il n’y a pas de limite aux maux qu’apporte la femme qui menstrue.

En Occident, les pouvoirs attribués à la femme sont presque systématiquement néfastes. “ L’approche d’une femme en cet état fait tourner les moûts ; à son contact, les céréales deviennent stériles, les greffons meurent, les plantes des jardins sont brûlées, les fruits des arbres sous lesquels elle est assise tombent ; l’éclat de miroirs se ternit rien que par son regard, la pointe du fer s’émousse, le brillant de l’ivoire s’efface, les ruches des abeilles meurent ; même le bronze et le fer sont attaqués par la rouille et le bronze contracte une odeur affreuse… ”.

Le corps des femmes est un corps étrangement dévastateur, un phénomène surnaturel, maléfique la plupart du temps. “ Fort heureusement, – écrit Briffault -, de même que tout poison peut avoir des applications bénéfiques, on voit, selon l’époque et le pays, des jeunes filles se promener à dessein au moment de leurs règles à travers bois et pâturages pour détruire, grâce à leurs miasmes toxiques, les chenilles, les sauterelles et autres insectes nuisibles des jardins”…

Cet étrange sang, magique et hors du contrôle des hommes, est un élément inquiétant ;. De là son statut bascule : cette femme incontrôlable qui, lorsqu’elle n’est plus la muse, lorsqu’elle ne jouit plus de la faveur de l’autorité des hommes, lorsqu’elle réfute sa mise en tutelle, ne peut être qu’un cadavre, une charogne, – les poètes l’ont assez dit -, une bête implacable et cruelle. Car en faisant d’elle une bête noire, une furie (une hystérique), en lui ôtant son humanité, l’homme souverain et créateur, blessé, la réduit et cherche à la soumettre, regagnant de fait son statut de mâle dominant…

Simone de Beauvoir nous dit : “ le sexe féminin est mystérieux pour la femme elle-même, caché, tourmenté, muqueux, humide ; il saigne chaque mois, il est parfois souillé d’humeurs, il a une vie secrète et dangereuse. […] Tandis que l’homme “ bande ”, la femme “ mouille ” ; il y a dans le mot même des souvenirs infantiles de lit mouillé, d’abandon coupable et involontaire au besoin urinaire ; l’homme a le même dégoût devant d’inconscientes pollutions nocturnes ; projeter un liquide, urine ou sperme, n’humilie pas ; c’est une opération active ; mais il y a humiliation si le liquide s’échappe passivement car le corps n’est plus alors un organisme, muscles, sphincters, nerfs, commandés par le cerveau et exprimant le sujet conscient, mais un vase, un réceptacle fait de matière inerte et jouet de caprices mécaniques. Si la chair suinte, comme suinte un vieux mur ou un cadavre, il semble non qu’elle émette du liquide mais qu’elle se liquéfie : c’est un processus de décomposition qui fait horreur »…

Du rapt à la reconquête du féminin : construire sur des ruines
“ Tant qu’elles ne le feront pas, tant qu’elles ne chercheront pas à se comprendre aussi passionnément et aussi profondément qu’il se peut dans leur différence d’avec les hommes – et tout d’abord exclusivement dans cette différence -, en utilisant à cette fin, scrupuleusement, les moindres indices de leur corps comme de leur âme, elles ne sauront jamais avec quelle ampleur et quelle force elles peuvent s’épanouir, en vertu de la structure propre à leur essence, et combien, en fait, les frontières de leur monde sont vastes. ”Kiki Smith
Source : extraits de l’article « le sang des femmes.over-blog.com »

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[ “Sangro pero no muero”
en 2008, avec son travail »Quand une femme saigne c’est un acte d’amour 31/1/2010
Exposition  » Du sang mais on n’en meurt pas », Isa Sanz dans le hall d’exposition du Teatro Calderón à Valladolid
Utilisant la photographie comme moyen d’expression essentiel, Isa Sanz transmet l’émotion et la profondeur de l’univers féminin dans un chemin jusque-là peu connus.

Une artiste poétiquement provocante qui a le droit de rendre son expérience de vie comme un cadeau à quiconque regarde son travail.]
LAGUIAGO.COM

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“ Tant qu’elles ne le feront pas, tant qu’elles ne chercheront pas à se comprendre aussi passionnément et aussi profondément qu’il se peut dans leur différence d’avec les hommes – et tout d’abord exclusivement dans cette différence -, en utilisant à cette fin, scrupuleusement, les moindres indices de leur corps comme de leur âme, elles ne sauront jamais avec quelle ampleur et quelle force elles peuvent s’épanouir, en vertu de la structure propre à leur essence, et combien, en fait, les frontières de leur monde sont vastes. ”Kiki Smith

…TELLEMENT vastes…

Il y a encore du boulot !