Par Thomas Guénolé – Politologue
« Dans ce pays, il y a un jour férié pour fêter la résurrection du fils de Dieu. Un autre pour se réjouir de sa montée au Ciel. Un autre encore pour célébrer la descente du Saint Esprit sur les apôtres du Messie.
Un quatrième, cette fois pour la montée au Ciel de la mère du Messie. Un cinquième pour fêter en une fois tous les martyrs du christianisme. Enfin, un sixième pour recycler les Saturnales païennes des Romains sous forme de fête de la naissance du fils de Dieu (encore lui). Par souci dexhaustivité, on ajoutera deux fêtes fériées locales : la Saint-Pierre-Chanel à Wallis-et-Futuna et la Saint-Etienne en Alsace-Moselle.
Ce pays nest pas le micro-Etat du Vatican. Ce pays, cest la France. Il y a bien sûr une incohérence flagrante et colossale avec le principe de laïcité.
L’argument de la « tradition chrétienne »
Dun côté, il y a séparation des Eglises et de lEtat depuis la loi de 1905, et la France est explicitement une « République laïque » depuis sa Constitution de 1946. De lautre, six jours du calendrier de la République sont fériés en référence à des croyances telles que la montée au Ciel de tel ou tel personnage surnaturel.
Lon peut indéfiniment faire semblant de ne pas voir léléphant dans le salon : mais objectivement, dans une République laïque, cela fait désordre. De surcroît, lexistence de ces six jours fériés chrétiens dans le calendrier républicain pose un sérieux problème diniquité de traitement entre les chrétiens pratiquants et tous les autres.
Dun côté, si un chrétien pratiquant veut fêter Pâques, lAscension, lAssomption, etc., il peut le faire sans prendre de congé, puisque ces dates sont déjà fériées. De lautre, si un juif pratiquant veut fêter Hanoucca, si un musulman pratiquant veut fêter lAïd el Kébir, si un franc-maçon veut fêter la Saint-Jean dÉté, etc., il doit prendre un congé pour le faire.
Cest la définition même dune inégalité de traitement entre les pratiquants de la foi chrétienne et tous les autres habitants du pays.
Pour essayer de justifier cette violation évidente du principe de laïcité, doublée dune iniquité de traitement envers tous les non-chrétiens, largument invoqué est toujours le même. Cest celui de la « tradition chrétienne » de la France, avec des variantes sémantiques : « racines chrétiennes », « culture chrétienne », etc. Cet argument est triplement faux.
Nos racines sont païennes, pas chrétiennes »..(Extrait).
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« Lon peut indéfiniment faire semblant de ne pas voir léléphant dans le salon : mais objectivement, dans une République laïque, cela fait désordre. De surcroît, lexistence de ces six jours fériés chrétiens dans le calendrier républicain pose un sérieux problème diniquité de traitement entre les chrétiens pratiquants et tous les autres. »
Que fait l’Etat pour faire appliquer la « Séparation de l’Eglise et de l’Etat », actée en …1905 ? ? ?
Concernant l’Eglise, on a pu apprécier son sans-gêne quand elle s’est invitée au… Parlement Européen, pour entre autres stigmatiser les femmes recourant à l’IVG ! Par contre silence radio sur ces mecs baisant irresponsables, et dont les spermatozoïdes ont provoqué la fécondation d’un ovule!
Les religions doivent respecter les lois d’un pays laïque
Pour mériter elles aussi le respect !
Pour en revenir aux jours fériés: il ne s’agirait pas de les supprimer, -Ô scandale!- mais de les…PARTAGER(!!!) entre toutes les confessions !