"Quand leur corps—surtout leurs hymens—sont hors de leur contrôle"…à elles !!!

Propos recueillis par Alexandre Devecchio:

… »si l’on veut vraiment connaître un peuple, il faut commencer par regarder dans sa chambre à coucher. Comment les femmes pourraient-elles s’exprimer dans l’espace public si elles ne peuvent pas le faire dans leur foyer et leur intimité? Comment peuvent-elles vraiment exercer leurs droits sur le plan politique ou économique quand leur corps —surtout leur hymen—est hors de leur contrôle, plutôt une affaire familiale qu’une affaire privée?…

Les révolutions en Tunisie et en Egypte ont été suivies d’une poussée de l’islam radical. On se souvient qu’en Iran, la révolution islamique avait été synonyme de profonde régression du droit des femmes. Votre livre n’est-il pas trop optimiste? N’est-on pas en train d’assister à un nouveau retour en arrière?

En Egypte, les frères musulmans et les salifistes ont instrumentalisé la question de la sexualité en liant la religion et la politique à travers de nouvelles lois proposées comme la légalisation des mariages précoces ou la dépénalisation de l’excision. Au-delà même du fait religieux, les sociétés tunisiennes et égyptiennes sont marquées par l’ordre patriarcal. En Egypte, les militaires, bien que apparement laïques, ont eux aussi tenté d’utiliser la sexualité comme un instrument de contrôle social, notamment en soumettant les manifestantes à des examens de virginité. Ces tests ont été un moyen d’intimidation et ont servi de base à des accusations de prostitution. Mais la sexualité est pratiquement impossible à contrôler. Et si les règlements existent sur le papier, dans la pratique, les lignes bougent. Les gens commencent à poser des questions, à bousculer les tabous: politiques, religieux, mais aussi sexuels. Certaines ONG dans la région abordent des questions controversées: comment donner une éducation sexuelle aux jeunes? Comment améliorer les relations conjugales ou libéraliser les lois restrictives envers l’IVG? La question brûlante de l’homosexualité est également abordée…

Les contes des Mille et Une Nuits écrit au XIIIe siècle montre que le monde arabe fut autrefois plus ouvert à tout l’éventail de la sexualité. Comment expliquez-vous cette régression?

…Les choses ont vraiment changé dans les années 80 avec la montée de l’intégrisme. La greffe du wahhabisme avec sa vison radicale de l’islam nous a enfermé dans une lecture de la religion plus étroite qu’il y a un millénaire. Ce mouvement de fermeture n’a pas seulement touché la sexualité, mais aussi la culture, la politique et l’économie…

En occident, la libéralisation économique a transformé le sexe en un bien de consommation comme un autre. La libération sexuelle a crée des esclaves du sexe. Le monde arabe doit-il forcément suivre le même chemin? …(Extraits).

(A travers La révolution du plaisir, un livre-enquête passionnant sur la sexualité dans le monde arabe, Shereen El Feki analyse les évolutions sociales qui ont accompagné les soulèvements politiques en Tunisie et en Égypte. Elle répond aux questions de FigaroVox).

A lire en entier ici http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/05/02/31002-20140502ARTFIG00326-la-revolution-sexuelle-aura-t-elle-lieu-dans-le-monde-arabe.php

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 » En occident, la libéralisation économique a transformé le sexe en un bien de consommation comme un autre. La libération sexuelle a crée des esclaves du sexe. »

En effet !

Avec la pornographie comme nouvelle bible ?

Belle… « libération »(!) que voilà :##