De Peter Bu (Visiteur) -http://www.aneries-sur-les-femmes.fr
» Bien sûr que « ce n’est pas si simple ».
En commentant ce texte j’ai imaginé toutes sortes de difficultés et d’abus possibles et probables, à commencer par la question de savoir qui, de quel droit, suivant quelle procédure, sous quels contrôles déciderait qu’un enfant ayant un ou les deux parents vivants peut / doit leur être enlevé pour être confié à des tiers.
Cependant, les tribunaux décident assez souvent qu’un enfant doit être éloigné de sa famille et placé dans un centre éducatif. Cela signifie que les critères, procédures et garanties existent. Elles sont probablement imparfaites mais si c’est le cas elles peuvent être améliorées.
Les candidats à ladoption sont examinés sur toutes les coutures et surveillés pendant des années : cela devrait tout de même éliminer la plupart des risques.
Des milliers d’enfants vivotent dans des orphelinats qui, dans certains pays, sont de vrais mouroirs. Malgré cela il y a, en France, de moins en moins d’enfants « adoptables ». D’une part, leurs pays d’origine commencent à vouloir garder ces futurs citoyens, ils peuvent toujours servir de chair à canon. D’autres part, les bonnes âmes tolèrent cet état de choses par crainte de trafics d’enfants qu’une libéralisation en la matière pourrait engendrer. N’est-ce pas, au contraire, la pénurie actuelle qui favorise ces trafics?
Aux Indes, en Chine, au Vietnam et ailleurs on force les femmes à avorter si on sait qu’elles portent une fille: ne serait-il pas possible d’éviter au moins un certain nombre de ces « féminicides » (génocides féminins) par le biais de l’adoption? Je sais, elles se comptent par dizaine de millions (!) et certains pourraient ne pas vouloir y toucher par crainte d’aggraver la crise démographique. Pourtant, assassiner des petites filles avant ou après leur naissance n’est pas la solution acceptable de cette crise.
En Polynésie une tradition permet aux parents qui ont trop d’enfants (par rapport à leurs possibilités de les élever) de les offrir à un autre membre de la famille qui ne peut pas en avoir. Lenfant a alors deux mamans et deux papas ce qui semble tout à fait naturel. (En loccurrence, voici une contribution au débat sur la levée de l’anonymat des mères qui accouchent « sous X ».)
Cela a existé dans d’autres pays. Évidemment, un tel système ne peut pas être greffé en dehors de son contexte où il avait mûri durant des siècles mais n’y aurait-il pas une impulsion pour chercher la solution aux problèmes évoqués ci-dessus?
Rien n’est simple – sauf le laisser-aller. »
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« En Polynésie une tradition* permet aux parents qui ont trop d’enfants (par rapport à leurs possibilités de les élever) de les offrir à un autre membre de la famille qui ne peut pas en avoir. »
A la Réunion aussi, apparemment: j’en ai fait les frais*
Ce n’était pas une impossibilité matérielle d’élevage (« haut » fonctionnaire)
Mais une carence/indifférence affective parentale: cur trop petit ?
« offrir un enfant à un autre membre de la famille qui ne peut pas en avoir. Lenfant a alors deux mamans…ce qui semble tout à fait naturel. »
Peut-être pas, concernant TOUS les enfants:
Certains en gardent un sentiment de rejet et d’injustice
Et ne trouvent pas de réponse satisfaisante et réconfortante à la question: Pourquoi…moi?
J’ai vu et lu des reportages où l’enfant adopté -mal dans sa peau et adoptant un comportement associal,- en voulait aux parents adoptifs de les avoir « kidnappés » à leur famille/milieu/
Mais vous avez raison: il y trop de laisser-aller concernant beaucoup trop de jeunes laissés à la dérive complète dans les banlieues françaises…
A la Réunion, à l’époque, il y avait le SMA (service militaire adapté) qui a sauvé la mise à beaucoup de petits réunionnais « largués » par le système scolaire à 14 ans (sans oublier des parents « incapables » à tous les niveaux, l’environnement sociétal favorisant la délinquance, une démographie effrayante: 10, 15, 20 enfants ou plus…)
Ils y trouvaient un encadrement/discipline, adapté et sécurisant, un « sens » à donner à leur vie par l’apprentissage d’un métier:
« Le Service militaire adapté a été lancé en 1961 aux Antilles. Au fil des années, il sétend à lensemble des départements et collectivités doutre-mer. Lors de la suspension du Service militaire « classique » en 1996, le SMA est maintenu, au vu de sa bonne prise en charge de la jeunesse en difficulté. Enfin en 2009 une décision présidentielle prévoit de doubler le nombre de jeunes accueillis (passer de 3000 à 6000) par le SMA à lhorizon 2016…
Les candidats prioritaires sont les jeunes encourant un risque important de désocialisation, les plus démunis, les plus faiblement diplômés et les jeunes en situation dillettrisme.
Le SMA sélectionne également sur laptitude physique et psychologique à la vie militaire ainsi que sur la volonté de faire évoluer sa situation sociale et professionnelle
A leur entrée au SMA, 60 % des stagiaires ne sont pas titulaires du brevet des collèges et au moins 30 % des jeunes sont en situation dillettrisme avant le début de leur formation au SMA. » (Extrait- Wikipédia)
« Rien n’est simple- Sauf le laisser-aller! »…dans tous les domaines! :##