« La convocation devant un juge dune femme accusée datteinte à la pudeur après son viol par des policiers en Tunisie a déclenché mercredi la colère de la société civile
…Selon le ministère de lIntérieur, la jeune femme et son ami avaient été appréhendés par trois agents de la police le 3 septembre dans une « position immorale ». Deux des agents avaient alors violé la victime pendant que le troisième retenait le fiancé menotté. Les trois policiers ont été incarcérés.
« Les deux agents ont commis un crime mais ça nempêche pas quelle était dans une position illégale » avec son petit ami, a commenté un représentant du ministère de la Justice, sous couvert danonymat.
Les ONG ont relevé que cette procédure transformait « la victime en accusée » et visait « à la terroriser et à lobliger, elle et son fiancé, à renoncer à leurs droits », dans la mesure où le même juge instruit le viol et latteinte à la pudeur.
Les associations sinterrogent aussi « sur le sérieux de lengagement du gouvernement à appliquer le plan national de lutte contre la violence faite aux femmes ».
Harcèlements courants
La députée Karima Souid, membre dEttakatol, un parti de gauche allié aux islamistes dEnnahada, a dénoncé sur Facebook le soutien de son parti au gouvernement.
« Je me désolidarise complètement de ce gouvernement. Laffaire du viol et la convocation de la victime ce matin est la goutte deau qui vient de faire déborder le vase », a-t-elle écrit, lançant à la coalition tripartite au pouvoir « Je vous vomis ! »
Interrogé par lAFP, le porte-parole du ministère de lIntérieur, Khaled Tarrouche, a indiqué que son ministère « navait rien à voir » avec la convocation de la jeune femme : « Dans cette affaire, nous nous sommes comportés comme il fallait (…). Les trois agents ont été arrêtés tout de suite ».
Depuis larrivée au pouvoir des islamistes dEnnahda après la révolution, plusieurs ONG tunisiennes dénoncent le comportement de la police à légard des femmes, qui seraient régulièrement harcelées pour leur tenue vestimentaire ou lors de sorties nocturnes sans un homme de leur famille… »
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« Je vous vomis ! »
C’est effectivement à vomir !
En France, le traitement des affaires de viol ou de harcèlement sexuel, par la police et la société, est trop souvent à vomir aussi: « la victime devient l’accusée »!