Rédigé par Libraire à tout prix 5 Octobre 2010.
[ « Suffit-il d’avoir publié une nouvelle dans une revue pour devenir écrivain ?
Dans ma ville, oui. Cela vous autorise même à organiser un événement culturel d’envergure.
Pendant que vous traquez les auteurs que les critiques littéraires oublient, pendant que vous vous échinez à dénicher les romans que vous pourrez proposer à vos clients, le centre culturel de votre ville organise, en toute candeur, un salon littéraire.
Sans vous concerter, bien sûr. Le libraire étant, c’est bien connu, un horrible commerçant qui a l’impudeur d’oser vouloir gagner sa vie sur la sueur de l’écrivain maudit.
Le libraire s’évertue à défendre son échoppe, en voulant se différencier des grandes surfaces, mais le moindre quidam peut s’ériger en combattant de la cause des « petits éditeurs ».
Le terme petit revêt aux yeux de la lauréate du grand prix de la nouvelle organisé par le village d’à côté, une sorte de respectabilité et le gage absolu de la qualité littéraire.
La dame, dotée de son prix pour une nouvelle de trois pages, devient la référence culturelle de la cité. Elle balaie en un coup de menton méprisant, le travail des libraires, elle fustige les systèmes de diffusion, elle déblatère sur le rôle des éditeurs, les grands. Elle sait de quoi elle parle, elle leur a envoyé maintes fois sa prose. Elle attend leur réponse.
Soutenue par la ville, notre écrivaine en herbe convie son éditeur, son imprimeur et une amie, autoproclamée critique littéraire (la preuve : elle a son blog sur lequel elle nous fait partager ses lectures) à participer au premier grand salon mondial de la nouvelle de la région.
La libraire n’a qu’à bien se tenir, qu’on range du côté des profiteurs du talent des autres.
Mais la libraire ne se tient jamais bien.
Elle jubile de voir que les douze auteurs « de premier plan » qui avaient été invités ne se déplacent pas. Elle ricane de constater que personne ne s’est inscrit aux ateliers d’écriture dirigée par la plumitive. Le principe était pourtant simple : on regarde une carte postale de la ville et on a cinq minutes pour pondre un texte. Personne ne semble se précipiter pour réserver sa place au colloque : «Pourquoi écrire court quand on peut écrire long » ?
La libraire est rassurée, il semblerait que les villageois aient gardé le sens de la réalité, eux.
En revanche, la libraire ne décolère pas quand elle lit le bulletin municipal dans lequel est annoncé l’événement de la saison. On y énumère les « grandes plumes » de notre culture française : Balzac, Maupassant…Gavalda.
La libraire reste sans voix. »
Source libraire à tout prix.
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« Suffit-il d’avoir publié une nouvelle dans une revue pour devenir écrivain » ?
Ce qui suit est MON avis .
Vous écrivez un manuscrit:
-Est-ce qu’un éditeur fait assez confiance à votre ouvrage( qui sera par la suite acheté ou…Non !), pour l’éditer à SON compte( compte d’éditeur) et non pas à compte d’auteur (c’est VOUS qui payez! ) ?
-Avez-vous eu de « bonnes » critiques, une fois le livre sorti : journaux, télés.
-De « grandes librairies » acceptent-elles de les diffuser ? (Entrepôt, Virgin,etc…)
– Et enfin, votre livre s’est-il vendu dans le grand public( oublions les amis et connaissances…)
OUI à tous ces points : vous avez écrit un ouvrage, apparemment, intéressant…
Cela ne fait pas de vous un…ECRIVAIN, pour autant !!!
Et en ce qui ME concerne tout juste une…Romancière ( en colère :yes: ) : une nana qui écrit des… romans qui se sont vendus… (un troisième en long chantier: d’autres priorités…).![]()