Infanticide paternel : "la sévérité des "sentences" est définie par les valeurs de la société" !

« L’infanticide du père biologique… est souvent motivé par la rage ou la vengeance » (pour nuire à la mère)

« L’infanticide maternel* survient en toutes circonstances »; pour se « débarrasser », d’une « chose » – de son point de vue*- qu’elle n’a jamais désiré et suite à un acte non protégé de façon masculine, qu’elle a accepté ou subi (séquelle du devoir/viol conjugal), avec ou sans désir ni plaisir ? (Les cas médiatisés sont des femmes en couple)

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Par Jean-Philippe Quenneville

« Les liens entre le statut parental et les infanticides des
enfants de douze ans et moins

…on peut supposer que pour une partie de son histoire évolutive Homo Sapiens a contrôlé les naissances par des infanticides directs et des abandons et que lorsque la culture s’est peu à peu développée,de nouvelles solutions se sont offertes afin de contrôler l’investissement parental. En
somme, la régulation des naissances et la gestion de l’investissement parental sont des comportements qui ont la fonction d’augmenter la fitness des parents en répartissant la quantité de ressources que ceux-ci dispenseront à leur progéniture.
Cette façon de définir l’infanticide permet entre autres de résoudre l’épineux problème de la nature pathologique du phénomène. En effet, l’étude historique du phénomène de la régulation des naissances permet de nous rendre compte que l’acceptabilité des phénomènes comme l’infanticide ou l’avortement est très variable et dans cette perspective il est difficile de différencier un comportement pathologique d’un comportement normatif. En effet, il semble que la conception de ce qui est considéré comme étant un infanticide dépend largement de l’âge ou une société considère qu’un
enfant fait partie intégrante de celle-ci (voir Scrimshaw, 1984). De même, la sévérité des sentences est définie par les valeurs de la société. Par exemple, au 18e siècle au Québec, la sévérité des peines données aux femmes reconnues coupables d’infanticides est justifiée par la croyance que les nouveau-nés n’ayant pas été baptisés n’iront pas au paradis (Cliche, 1990). Une définition plus large de l’infanticide permet aussi de montrer
que les courants évolutionnistes modernes ne sont pas déterministes. En effet, Archer(1995) rappelle que ce ne sont pas les comportements comme tels qui ont évolué par la sélection naturelle, mais plutôt des prédispositions génétiques, c’est-à-dire des tendances à agir d’une certaine façon en fonction du contexte. Ce modèle prédit donc une prédisposition générale pour le contrôle de l’investissement parental qui s’exprime parfois par le meurtre des nouveau-nés et des enfants. Au sein de ce modèle, la pathologie
se caractérise par un écart ou une déviance par rapport à ce que la société juge acceptable.
En somme, même s’il est clair que la manifestation de l’infanticide a certaines bases biologiques et génétiques, il est aussi évident que la culture joue un rôle plus que primordial dans l’expression de certains impératifs évolutifs tel que l’investissement parental. En créant des voies culturelles par lesquelles s’exprime l’agressivité ou la régulation des naissances comme l’art ou la contraception, d’aucuns diront que la culture « humanise » l’homme et éloigne celui-ci du déterminisme biologique.

En terminant, le contrôle de l’investissement parental dans les sociétés
occidentales industrialisées s’est donc peu à peu raffiné et adapté à une multitude de contextes et de besoins prenant diverses formes dont l’avortement et les méthodes de contraception qui sont autant de manifestations culturellement acceptables. Au sein des sociétés dites plus traditionnelles, qui ne jouissent pas d’une culture matérielle et technologique semblable à la culture occidentale, l’espacement des naissances, l’abandon et l’infanticide direct peuvent être autant de manifestations de régulation des naissances qui sont culturellement acceptables et qui dans certains cas font partie du quotidien des individus.
Dans cette perspective, l’infanticide direct serait la manifestation la plus près de la couche biologique ou génétique du phénomène comme en font foi les manifestations d’infanticide au sein d’espèces plus simples ne possédant pas la culture…

https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/5479/Quenneville_Jean-Philippe_2011_memoire.pdf?sequence=3

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« De même, la sévérité des sentences est définie par les valeurs de la société. »

En effet!

Il est clair que la société française est plus clémente pour un infanticide paternel, car selon elle, le « père » meurtrier est un pauvre diable victime d’une injustice, c’est un incompris, un désespéré, la victime d’une mère protectrice…

Infanticide paternel ? Non, tout juste un drame familial, un geste désespéré, un évènement…d’après les médias

Concernant l’infanticide maternel, les mots ne sont pas assez durs ni assez grossiers pour la qualifier, une foule hystérique la bave à la bouche veut la lyncher…

Mais le géniteur n’est jamais questionné, sur sa connaissance du désir de sa compagne d’être enceinte ou pas et combien de fois,…suite aux rapportes sexuels consentis…ou subis, sans AUCUNE protection masculine !

En résumé: l’infanticide paternel ou maternel sont des crimes, à condamner sociétalement ou à punir judiciairement, de la « même façon », dans la société française (et autres)

Mais, d’autres réalités existent aussi  » Au sein des sociétés dites plus traditionnelles, qui ne jouissent pas d’une culture matérielle et technologique semblable à la culture occidentale, l’espacement des naissances, l’abandon et l’infanticide direct peuvent être autant de manifestations de régulation des naissances qui sont culturellement acceptables et qui dans certains cas font partie du quotidien des individus. »