« Les salauds meurent dans leur lit
Par Tahar Ben Jelloun
» Nous avons tous fais un jour lerreur de croire que le démon, celui qui fait du mal et de la haine sa passion et son métier, a un visage hideux, avec un il au milieu du front, une grimace à la place de la bouche et le nez en trompe poilue. Comme le souligne Cioran dans Précis de décomposition : « Invoquer le diable, cest colorer par un reste de théologie une excitation équivoque, que notre fierté refuse daccepter comme telle. » Le démon est une personne ordinaire. Rien de particulier ne saffiche sur son apparence physique. Il peut être votre collaborateur, votre chef de service ou simplement votre voisin de palier. Il faut du temps, de lexpérience et le fait davoir été une de ses victimes pour déceler dans le fond de ses yeux ce liquide jaunâtre qui trahit la bile que sécrète son âme. La bile qui alimente les manigances en vue de prendre par la force ce qui ne lui appartient pas, pour usurper le travail et le mérite des autres et éclater de rire quand il a triomphé de tout le monde, surtout de la justice et du droit.
Il faut dire que limagerie davantage cinématographique que littéraire nous a longtemps mené en bateau »…
Passionnant: http://www.taharbenjelloun.org/index.php?id=61&tx_ttnews%5Btt_news%5D=228&cHash=78b590487597826ee89e6f1216cebe06
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« Le démon est en nous. Il sest installé. Cest ce que nous disent certains philosophes. A nous de le savoir et de lexpulser de nos entrailles quel quen soit le prix. Sinon, nous ne serions que « des pantins bourrés de globules rouges pour enfanter lhistoire et ses grimaces » (Cioran).
A mon avis les « pantins » enfantent bien plus que des… « grimaces » !