
Pour éviter PLUS de VIOLENCES aux ENFANTS… (Photo Daily motion)
Source : Site d’Isabelle Alonso.
» Patricia Romiro ( Profeseure de psycho/sociale, Université de Trieste )
Santé mentale des femmes et les réponses sociales aux violences qu’elles subissent.
… » – Dans les dernières années, beaucoup de femmes ont lutté, au niveau individuel et collectif, pour que les hommes prennent davantage en charge les enfants, pendant la vie commune ou après une séparation. En fait, les études menées dans différents pays sur la garde conjointe montrent que les mères continuent à faire le plus gros du travail, quil sagisse du travail matériel, émotionnel ou organisationnel.
La situation devient beaucoup plus compliquée quand la femme se sépare dun homme qui a été violent, qui souvent continue à lêtre et qui profite du droit de visite ou de la garde conjointe pour continuer à harceler son ex-femme. Ce sont des situations très fréquentes, que les travailleuses des Refuges ou des Centres anti-violence (comme on les appelle en Italie) connaissent très bien. Parfois, dans ces cas, les tribunaux et les services sociaux organisent des visites « protégées » : le père voit lenfant en présence dun tiers – éducateur, travailleur social – pour éviter quil puisse agresser verbalement ou physiquement lenfant ou la mère.
Ces visites protégées peuvent continuer pendant des années, puisque ces pères ne veulent pas ou ne savent pas modifier leur comportement, avec des coûts psychologiques pour les enfants et les femmes, et des coûts économiques pour toute la société.
Il faut bien se rappeler que cest la société – nous, les contribuables – qui payons ces coûts-là, et non pas les hommes violents.
Mais dans certains cas, ce filet de protection ne suffit pas, et lhomme tue ses enfants, et parfois finit par se suicider. Au-delà de lanalyse de ce qui se passe dans la tête de ces hommes – leur violence, leur entêtement à considérer femme et enfants comme si cétait leurs possessions, leur souffrance aussi – il faut bien voir que ces situations sont rendues possibles par les décisions des divers acteurs sociaux : juges, travailleurs sociaux (des deux sexes), psychologues.
Ces décisions se basent sur plusieurs présupposés :
– la présence dun père est indispensable au bon développement dun enfant, même sil est un homme violent ;
– un père a des droits sur son enfant, et ces droits doivent prévaloir, même si cest contre lintérêt de lenfant ;
– il y a séparation entre violence envers la conjointe et violence envers lenfant, un mari violent peut être un bon père ;
– de toute façon, les femmes et les enfants mentent, et si elles/ils dénoncent des violences paternelles, cest pour se venger, parce que les mères manipulent les enfants etc.
Ces assomptions, toutes contestables, montrent que nous sommes encore bel et bien dans une société patriarcale et déterminent le contexte dans lequel se produisent ces meurtres. »…
Ces ordures ont l’éternité devant eux !