« la pornographie détruit, au moment même où elle est censée se construire, l’image que l’adolescent a de lui-même et des autres. »
——————–
Par Jean-Paul Brighelli:
… » Il faut parler de sexe à l’école. Parce que bien des parents ne le font pas, parce que bien des ados n’ont affaire qu’à Internet, l’éducation à la sexualité est l’affaire de l’école.
…La diffusion massive de la pornographie via Internet produit bien plus de questions et de traumatismes qu’elle n’apporte de réponses. J’ai écrit, il y a deux ans, un petit livre sur le sujet, pour expliquer combien la pornographie détruisait, au moment même où elle était censée se construire, l’image que l’adolescent avait de lui-même et des autres. Les statistiques les plus récentes confirment les chiffres que j’avançais à l’époque : près de 25 % des garçons post-adolescents ont de sérieux problèmes sexuels, et on comprend bien qu’à cet âge ce n’est pas pour des raisons mécaniques. Si les parents ne font pas le boulot (et nombreux sont ceux qui ne le font pas), qui le fera, hors l’école ? Faut-il compter sur les copains, jamais en retard d’un poncif ou d’une rumeur ?
Ce qui nous amène à une évidence : on ne parle pas assez de sexe, au fond, à l’école – ne serait-ce que parce que la société ne parle que de ça, et en parle mal. Non seulement il faut informer (et nos arrière-grands-pères, qui ne l’étaient pas, transmettaient allègrement à leurs épouses la syphilis glanée dans les bordels – qu’ils ne fréquentaient pas, bien entendu),…
…cela évitera, comme cela arrive, de plier devant les diktats de telle ou telle « communauté », qui voit dans le refus passionné de toute information sur la sexualité l’occasion d’avancer encore un pion ou deux.
Ce sont des choses qui arrivent même en fac. À Aix-en-Provence, récemment, des étudiantes musulmanes boycottaient systématiquement un cours sur Pauliska ou la perversité moderne, un roman noir de Reveroni Saint-Cyr, plein de souterrains sous le Danube et de frêles jeunes femmes soumises. « Perversité » sonnait sans doute désagréablement à leurs oreilles chastes – forcément chastes. Lisez-le, vous verrez. L’étape suivante, ce sera l’interdiction des Malheurs de Sophie : il est à peine concevable que Jean-François Copé ne s’en soit pas encore indigné »…(Extraits).
*******************************************************************************
… »La pornographie se paie cash. En traumatismes, violences, mépris des autres et de soi-même. Eros et Thanatos, dans le même bateau. Toutes ces petites morts simulées font un grand cadavre – celui de notre civilisation. Sous les projecteurs des studios, on détruit les Lumières. Cet essai tente de resituer la pornographie dans le cadre de la vulgarité contemporaine. » ((Extrait du résumé du livre: « La société pornographique » de Jean-Paul Brighelli
L’éducation sexuelle à l’école, pour tenter de réparer les dégâts des enseignements pornographiques auxquels peu de jeunes ont des chances d’ échapper, aujourd’hui ?
Vu de loin, des comportements hystériques confessionnels, politiques et populaires auxquels on assiste, parfois médusés(!) – les propos de Copé, ou la vidéo de cette femme musulmane, ou des slogans vus dans des « manifs orientées », ou encore ces parents obéissant aveuglément à des consignes envoyées par textos- semblent anachroniques, rétrogrades, et…incroyables(!), car reposant étroitement sur des… rumeurs, relayées par des… textos(!)
Se battre …CONTRE l’éducation sexuelle à l’école va à l’encontre du développement harmonieux des enfants et ados, car ils sont déjà « enseignés » de façon pernicieuse par la… pornographie!
Ces « pleureuses » se trompent de cible: il faudrait qu’elles concentrent leurs efforts sur la pornographie
Sauf que beaucoup trop de parents en sont, eux-mêmes …accros ?