Par Lauren Wolfe :
«…Les crimes contre les femmes passent après
Naturellement, la communauté internationale des activistes uvrant à mettre fin à la violence sexuelle est fatiguée de voir, seigneur de guerre après seigneur de guerre, les tribunaux blanchir leurs accusés de viols, mais pas leurs accusés de meurtres. Comme si la justice pour les crimes contre les femmes passaient toujours en dernier, à la toute fin de la longue et lente ligne de condamnations et de réparations pour les pires crimes du monde, égrainées telles les miettes du Petit Poucet.
Dans un communiqué, Brigid Inder, directrice exécutive des Women’s Initiatives for Gender Justice, une organisation internationale visant à défendre les droits des femmes par l’entremise de la CPI, estime que le verdict du 7 mars est «dévastateur» pour les victimes du massacre de Bogoro, et pour celles d’autres attaques commises par les milices de Katanga. Et, dans une interview, Jody Williams, lauréate du prix Nobel de la paix et présidente de la Nobel Women’s Initiative, a déclaré que, si la condamnation de Katanga pour crimes de guerre était «un pas en avant pour tout ceux qui espèrent réparer les divisions de la République démocratique du Congo,
la justice a de nouveau été refusée aux survivantes des violences sexuelles commises par les troupes de Katanga
Que Katanga ait été acquitté de ses chefs d’accusation relevant du viol et de l’esclavage sexuel envoie un terrifiant message à toutes les survivantes de viol et de violences sexuelles à travers le monde», a même ajouté Jody Williams.
Terrifiant, oui, mais aussi inévitable, compte-tenu de l’interprétation juridique d’une certaine forme de responsabilité des complices édictée par le Statut de Rome, le document régissant le fonctionnement de la CPI. Tel est l’avis de Patricia Sellers, ancienne conseillère juridique, spécialiste des crimes sexuels au sein des tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, et titulaire à Oxford d’une chaire en droit pénal international, dans une interview publiée après le verdict du procès Katanga…(Extrait)
http://www.slate.fr/story/85757/cpi-viol-victimes
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« Terrifiant, oui, mais aussi inévitable, compte-tenu de l’interprétation juridique d’une certaine forme de responsabilité des complices édictée par le Statut de Rome, le document régissant le fonctionnement de la CPI. »
Des lois faites par des mecs pour des mecs ?
« Comme si la justice pour les crimes contre les femmes passaient toujours en dernier, à la toute fin de la longue et lente ligne de condamnations et de réparations pour les pires crimes du monde, égrainées telles les miettes du Petit Poucet. »
Combien de femmes…cheffes d’Etats ont effectivement voté en faveur du « Statut de Rome » ?
« Le statut du tribunal a été adopté à Rome, le 17 juillet 1998, à l’issue d’une conférence à laquelle participaient 160 États. Cent vingt d’entre eux ont voté en faveur du projet. Il y a eu 21 abstentions et 12 pays n’ont tout simplement pas pris part au vote. Sept pays se sont prononcés contre sa création, dont la Chine, Israël et les États-Unis. Depuis, 139 pays ont signé le traité de Rome, mais tous ne l’ont pas ratifié.
Pour sa mise en application, l’entente devait être ratifiée par 60 pays. À ce jour, 92 l’ont fait, ce qui a permis l’entrée en vigueur du traité de la Cour pénale internationale le 1er juillet 2002. Comme la CPI n’a pas de compétence rétroactive, sa juridiction se limitera aux crimes commis après cette date.
La CPI siège à La Haye, aux Pays-Bas. Elle compte 18 magistrats (7 femmes et 11 hommes). La première cause devrait être entendue en 2004.
Quelques pays signataires n’ayant pas ratifié l’entente : Israël, Russie, Etats-Unis.
Sources : ONU (données mises à jour le 31 octobre 2003) »