« Sauf qu’en l’espèce les enfants venaient d’une île à des milliers de kilomètres de distance, d’une culture et d’un climat – d’une « langue »! -différents. Surtout, ils avaient des parents au départ…
Aucun n’est arrivé à un métier fantastique. Certains sont devenus ouvriers, certains touchent le RSA, certains ont fini en institution psychiatrique« …
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Propos recueillis par Marion Cocquet :
Philippe Vitale sociologue, coauteur de Tristes Tropiques de la Creuse, livre de référence sur la question, éclaire ce pan méconnu de l’histoire.
… »Le Point.fr : Dans quel contexte ce transfert d’enfants s’organise-t-il ?
Philippe Vitale : La départementalisation de La Réunion a eu lieu en 1946. L’île est à l’époque dans un état catastrophique sur le plan sanitaire, social, du point de vue des structures hospitalières ou de l’aide à l’enfance. S’ajoute à cela une démographie galopante : à partir de 1951, le taux de natalité du département dépasse les 50 pour 1000 quand il avoisine les 19,5 pour 1000 en métropole – et ce, en pleine période de baby-boom. Parallèlement éclatent à la fin des années 1950 des insurrections côté Caraïbes, pour demander l’indépendance ou l’autonomie ; l’Algérie est en passe d’être « perdue ». Commence enfin, à cette période, la désertification des territoires ruraux en métropole. Il faut garder à l’esprit l’ensemble de ces éléments pour comprendre la politique de Michel Debré.
Il devient député en 1963. Quel est son projet pour La Réunion ?
À l’époque, il vient de perdre les législatives en Indre-et-Loire et son poste de Premier ministre. La Réunion, où il est élu à 80 % après une période de chaos électoral, lui permet de revenir sur la scène politique. Il s’y donne une mission : être l’artisan de la modernité. Il organise la décentralisation administrative, demande et obtient des crédits non négligeables, met en place le service militaire pour les Dom-Tom avec, en arrière-fond, le vieil idéal troisième-républicain de l’intégration par l’armée. Il fait distribuer du lait et des collations aux enfants des écoles – on l’appelle même « papa Debré »… (Extraits).
LIRE tout l’article http://www.lepoint.fr/societe/reunionnais-de-la-creuse-les-dessous-d-un-scandale-d-etat-18-02-2014-1793404_23.php#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Matinale%5D-20140219
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« À mes yeux, il y a trois victimes dans cette affaire. D’abord les ex-mineurs, bien sûr, qu’on a traités comme du bétail. Les familles réunionnaises, ensuite. Mais enfin, aussi, les familles d’accueil qui n’ont pas toutes brutalisé, violé ni exploité ces mineurs et qui, en ce cas, ne comprennent pas le procès qui leur est fait. Traiter les Creusois en Thénardier, en négriers, c’est faire à beaucoup d’entre eux un faux procès même si, en effet, des atrocités ont été commises. »
Je ressens beaucoup de colère…impuissante
Concernant toutes ces petites vies saccagées à jamais
Et ces familles détruites
Pour leur soi-disant ….bien!
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHaaaaaaaaaaaaaaaaah!
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