LAVFT lance un appel à soutien
» Anne a été victime, entre 17 et 19 ans, dagressions sexuelles et de viols commis par le directeur dune maison de quartier, M. P., retraité de la SNCF de 60 ans, alors quelle était animatrice.
Après une plainte et une instruction qui aboutit à une ordonnance de non-lieu, la chambre de linstruction de Metz prend le contre-pied de cette première décision et ordonne, contre les réquisitions du procureur général, la mise en accusation de M. P devant la Cour dAssises de la Moselle. Cette ordonnance dune rare qualité fait une part importante à la question du consentement de la victime. Elle emprunte largement les analyses de lAVFT qui sétait constituée partie civile devant la chambre de linstruction, sur les stratégies de M. P pour agresser et violer Anne.
Les magistrat-e-s ont en effet considéré que » la grande différence dâge existant entre eux, leur différence de personnalité et dexpérience de vie, une situation pouvant faire apparaître Mme C sous la dépendance économique et professionnelle de M. P, le tout pouvant générer une totale emprise psychologique exercée sur Mme C, qui serait alors soumise à une contrainte morale très forte, puisque étant placée dans une situation de fragilité et de faiblesse face à M. P., il apparaît que suffisamment de charges peuvent être réunies qui priveraient les relations sexuelles matériellement établies, ayant existé entre Mme C et M. P, du réel et libre consentement de la jeune femme, et qui permettent donc de recevoir la qualification criminelle de viols « .
La chambre de linstruction va même jusquà faire siennes les analyses féministes défendues par lAVFT dans ses conclusions :
» Labsence dopposition, de résistance ou de rébellion face à des manuvres entreprenantes ne signifie pas nécessairement une adhésion librement consentie à des rapports sexuels : accepter librement, ce nest pas céder et se soumettre « .
Cette ordonnance tranche avec linterprétation très restrictive de la contrainte généralement faite par les magistrats, qui ne permet que trop rarement une prise en compte de la contrainte morale et économique et aboutit trop souvent à limpunité de ceux qui arrivent à leurs fins en usant leurs victimes à petit feu et en faisant usage de leur pouvoir.
Cest de ces analyses que les parties civiles (Anne, son avocat et lAVFT) devront convaincre les juges et le jury populaire de la Cour dAssises de la Moselle. Ce procès est donc dune importance capitale pour Anne et pour toutes les femmes victimes de violences sexuelles commises par une personne quelles connaissaient, que ce soit au travail, dans la famille ou dans le cercle social.
Comment soutenir Anne pour ce procès ?
Compte tenu de la longueur des procédures et des obstacles quAnne a déjà rencontrés, elle ne peut affronter seule les frais afférents à ce nouveau procès en raison de ses faibles revenus.
En outre, une procédure en dénonciation calomnieuse et diffamation contre elle, suite à la plainte de M. P. et renvoi par le parquet, est également en cours.
Le budget prévisionnel pour ces deux procédures sélève à près de 9000, dont une partie a déjà été avancée à Anne par lAVFT, qui ne pourra pas sengager financièrement plus avant.
Cette somme comprend :
Les sommes déjà avancées :
Les frais afférents aux multiples audiences devant la chambre de linstruction de Metz : environ 5500 euros, frais de déplacements de Me Ovadia, avocat au barreau de Paris, compris.
Les honoraires de Me Colin, avocat à la Cour de Cassation, qui a répondu au pourvoi de M. P. : 500 euros
Les frais à venir :
Procédure pour diffamation et dénonciation calomnieuse : environ 2000 euros
Frais divers – transport, hébergement, restauration – pour la Cour dAssises : environ 800 euros.
Ces frais sont très raisonnables pour des procédures de ce type grâce à lengagement de Me Ovadia qui défendra Anne devant la Cour dAssises au titre de laide juridictionnelle et de Me Colin qui a pratiqué des honoraires modérés.
Vous pouvez soutenir Anne et participer à laction de lAVFT (téléchager le formulaire) :
en faisant un don au fonds de solidarité au nom dAnne. Ce don, pour lequel vous recevrez un reçu fiscal, vous donne droit à une réduction dimpôts de 66%. Si vous êtes imposable, un don de 100 ne vous coûtera en fait que 34. Chèque à libeller au nom de « AVFT solidarité Anne », à adresser à lAVFT, 51 bd Auguste Blanqui 75013 Paris, ou virement sur le compte bancaire de lAVFT (télécharger le RIB).
en assistant à la session de la Cour dAssises
en envoyant vos messages de soutien
La procédure pour viols : en résumé
Anne dépose plainte pour viols le 16 juillet 2004.
Suite à une enquête de gendarmerie exceptionnelle, des dizaines de témoignages dadolescentes et de jeunes femmes sont recueillis. Ils attestent a minima dattitudes malsaines, au pire dattouchements sexuels ou de viols sous contrainte, dans des circonstances similaires à celles dans lesquelles Anne a été violée par M. P.
Après une instruction critiquable à bien des égards, à commencer par la quasi-absence de la parole de la victime en raison du désinvestissement total de lavocate qui la représentait à lépoque, une ordonnance de non-lieu pour insuffisance de charges est rendue le 20 février 2007.
Cette ordonnance est principalement fondée sur lexistence de messages que M. P. avait demandé à Anne de laisser sur son répondeur, dans lesquels elle lui dit quelle a besoin de lui, quelle est daccord pour accéder à ses demandes, et quil avait pris soin de conserver en vue de se prémunir dune éventuelle plainte.
Anne rencontre alors un avocat du barreau de Metz, qui pense pouvoir faire infirmer lordonnance de non-lieu et qui accepte de la défendre à laide juridictionnelle.
Il fait donc appel de lordonnance de non-lieu pour Anne tandis que lAVFT se constitue partie civile à ses côtés.
Le 2 octobre 2007, soit une semaine avant laudience de la chambre de linstruction, son avocat lui adresse une facture de 418 et la menace de ne pas se présenter à laudience si elle ne le règle pas, en violation de la règle selon laquelle un avocat na pas le droit de facturer dhonoraires à une cliente quil a accepté de défendre au titre de laide juridictionnelle totale. Acculée, elle lui adresse un chèque de 50. Suite à la constitution de partie civile de lAVFT, laudience est finalement renvoyée à une date ultérieure.
Anne révoque alors son avocat et lui enjoint dannuler sa facture. Avec lAVFT, elle tente de trouver sur place (Metz) un-e avocat-e compétent-e qui accepte de la représenter à laide juridictionnelle. Deux avocat-e-s refusent au motif quil existe un risque de conflit dintérêt du fait de leurs liens avec la commune dont dépend la Maison de quartier qui employait Anne.
Finalement, Anne décide, sur les conseils de lAVFT, de sadresser à Me Ovadia, avocat au barreau de Paris expérimenté en matière de défense de femmes victimes de violences sexuelles, et avec lequel lAVFT travaille depuis de très nombreuses années. Comme laide juridictionnelle est soumise à une règle de territorialité1, Anne perd ce bénéfice pendant linstruction, alors quelle est en période de formation et ne perçoit par conséquent que de très faibles revenus. LAVFT propose de lui avancer, par lintermédiaire de son fonds de solidarité, les honoraires et les frais de déplacement de Me Ovadia.
Anne, Me Ovadia et Gwendoline Fizaine qui représente lAVFT dans cette procédure, se déplacent plusieurs fois devant la Cour dappel de Metz pour sentendre dire que laudience de la chambre de linstruction est reportée.
Après dix renvois et reports, la chambre de linstruction rend sa décision le 9 juin 2009, soit deux ans et demi après lappel de lordonnance de non-lieu : M. P est mis en accusation devant la Cour dAssises de la Moselle pour viols. Il se pourvoit en cassation contre cette décision. Son pourvoi est rejeté le 30 septembre 2010.
Pour toute information sur les procédures et lappel à soutien, contactez : Gwendoline Fizaine,
01 45 84 24 24, contact@avft.org
AVFT Libres et Egales Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail
51 boulevard Auguste Blanqui 75013 Paris.
Tél : 01 45 84 2 42 4. Mail : contact@avft.org
http://www.avft.org
1. La règle de territorialité prévoit que laide juridictionnelle nest accordée quà la condition que lavocat choisi soit un avocat du barreau local
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» à commencer par la quasi-absence de la parole de la victime en raison du désinvestissement total de lavocate qui la représentait à lépoque »
Ne pas attendre de la compréhension, encore moins de l’aide de la part de beaucoup de nanas, pour ce genre d’horreur…(Même si on elles sont payées pour!)
Au mieux elles regardent « AILLEURS »
Au pire, elles pensent et disent(JUSQUE sur mon blog !) que cette jeune femme l’a bien mérité…D’une façon ou d’une autre!![]()

