…LUnicef tire la sonnette dalarme »
Les récents chiffres sur lenfance à Madagascar et ses privations peuvent donner un aperçu de lavenir du pays. LUnicef nous interpelle.
« Cette génération risque dêtre la prochaine génération de pauvres à Madagascar », annonce le représentant de lUnicef dans la Grande île, Bruno Maes. Il sappuie sur les derniers chiffres, présentés, hier, au bureau des Nations Unies à Andraharo, concernant la privation des enfants malgaches. Le budget de lÉtat pour lannée 2011 ne ferait que confirmer ses craintes. « Il y a une baisse de la disponibilité des ressources nationales dans le secteur social. Cela nous inquiète », ajoute Bruno Maes, concernant les sommes allouées à ce secteur dans la nouvelle loi de finances. À lheure actuelle, le pays compte « 10 millions denfants », selon Dorothée Klaus, chef de la politique sociale auprès de lUnicef. Cest presque la moitié des Malgaches. Dans ce rapport, près de 78 % des enfants malgaches vivent dans des maisons sans sol ou sans mur.
Comme laccès à leau potable, un toit digne de ce nom reste une rareté pour 8,7 millions denfants. Le doyen de la faculté de droit, économie, gestion et sociologie (Degs) de luniversité dAmbohitsaina, Andriamaro Ranovona, a qualifié ces données d« éloquentes », durant son intervention, avant de poser la question, suivante : « En cette période où lon débat de tout, peut-on parler sérieusement de lavenir sans parler de la situation des enfants ? ».
Cause à effet
La plus grande privation des enfants est leau potable. Le phénomène semble toucher de plus en plus la ville. Dans le milieu urbain pauvre, laccès à leau potable a diminué. « Il faut faire une révision générale de ce secteur. Cest lun des plus problématiques à Madagascar. Un ministère a été créé mais le budget est de plus en plus faible », commente Dorothée Klauss. Le lien est ensuite facile. La fréquence des maladies diarrhéiques, le retard du développement mental et un taux de croissance qui tend à la baisse, à cause de la malnutrition, sont autant dincidence du phénomène. Sur ce dernier point, « le cas de Madagascar fait partie des plus élevés au monde », rappelle la chef de la politique sociale de lUnicef. 50,1% denfants malgaches, âgés de moins de cinq ans, accusent un retard de croissance, « leur poids nest pas proportionnel à leur âge », éclaire t-elle. Dans dautres domaines comme la protection, la santé, lassainissement, linformation mais à des degrés moindres, les enfants connaissent aussi des privations. »
Maminirina Rado
Jeudi 25 novembre 2010
Source l’Express de Madagascar.
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» Il faut voir leur sourire quand on les croise en longue file, parcourant parfois, des kms pour aller à l’école » …![]()