Différence femme -homme : certitudes scientifiques et préjugés fumeux d’ordre divin ?

Par Agnès Giard :

« Nous vivons dans une société qui fait comme s’il n’y avait que deux sexes, or il en existe 48, soit le continuum d’intersexe entre le pôle mâle et le pôle femelle.»
Pour Eric Macé, sociologue et chercheur au CNRS, ce qui semblait jusqu’ici une évidence, c’est-à-dire la différence naturelle binaire entre mâle et femelle, est en train de voler en éclat. Pourquoi ?

…Parallèlement, la notion de différence homme-femme (qui s’inscrivait jusqu’ici dans un cadre purement symbolique sous-tendu par la croyance en un ordre divin) bascule elle aussi dans le domaine des sciences, de la raison et des Lumières. Au cours du 19e siècle, avec les progrès de la biologie, les occidentaux établissent en vérité absolue l’idée que c’est la nature (et non plus Dieu) qui fonde la différence entre l’homme et la femme. La différence physiologique des sexes permet alors aux idéologues d’établir que la femme est «naturellement» femme et que ses dispositions proviennent nécessairement de la conformation de ses organes, de ses hormones, de ses gènes, etc.

Le problème, c’est que plus la science avance et plus les chercheurs tombent des nues. Non, les femmes ne sont pas physiologiquement prédisposées à la crise de nerfs ni à l’amour. On peut les laisser lire des romans ou conduire des avions, sans danger. Non, la masturbation n’entraîne pas la surdité ni l’anémie. Dès lors, pourquoi enfermer les «fricatrices» à l’hôpital Sainte Anne ? Non, l’homosexualité n’est pas une forme grave de dégénérescence héréditaire. La castration chimique dès lors ne s’impose plus. Non, les sadomasochistes ne sont pas des fous. Inutile de les interner. Au 19e siècle, de nombreuses pratiques, de nombreux désirs avaient été constitués en maladie. Au 20e siècle, progressivement, les médecins sont obligés de réviser sans cesse les nomenclatures internationales que sont le Manuel Diagnostique et Statistiques des troubles mentaux (ou DSM) de l’American Psychiatric Association et la Classification Internationale des Maladies de l’Organisation mondiale de la santé. Ce qui semblait évident il y a 100 ans ne l’est plus aujourd’hui. Alors pourquoi ne pas envisager l’idée que nos certitudes actuelles reposent aussi sur des préjugés ? « …( Extrait).

Passionnant : http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2013/06/il-nexiste-pas-2-sexes-m%C3%A2le-et-femelle-mais-48.html

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« Ce qui semblait évident il y a 100 ans ne l’est plus aujourd’hui. Alors pourquoi ne pas envisager l’idée que nos certitudes actuelles reposent aussi sur des préjugés ?  »

Une évidence mon cher Watson ! 😉