Violences sexuelles: "L’auteur persiste dans le déni n’éprouve ni culpabilité, ni honte, ni empathie envers les victimes"

LAURENCE NEUER :

…  » Auteurs de violences sexuelles : « La victime l’a cherché »

Pédophile et notable

Quant au stéréotype de l’agresseur sexuel pauvre et sans formation, il n’est pas davantage justifié. Cette forme de violence touche l’ensemble des couches sociales. On peut être pédophile et notable, avoir une vie hétérosexuelle « normale » et s’intéresser de près à la pornographie infantile.
Enfin, il est faux de croire que l’auteur de violences sexuelles a un problème psychiatrique : « Moins de 5 % des auteurs de violences sexuelles sont atteints de maladies mentales », précise Jean Cano, psychiatre au centre hospitalier de Tours. Ces personnes présentent en revanche des troubles de la personnalité qui s’organisent autour d’un narcissisme fragile. « Un délinquant sexuel est dans le surinvestissement narcissique. C’est soi qui compte d’abord, et l’autre, considéré comme un objet, vient après et doit nécessairement aimer ça », résume le psychiatre Philippe Prévost. À la difficulté de prendre en compte « l’autre » s’ajoutent l’égocentrisme, l’immaturité, l’absence d’estime de soi ou la difficulté de supporter des frustrations.

La femme objet sexuel

C’est la raison pour laquelle les auteurs de violences sexuelles « assument difficilement leur position d’auteur et ont tendance à attribuer le passage à l’acte à l’attitude de la victime », souligne le psychologue Alain Harrault. L’exemple type, c’est la femme qui se promène en minijupe dans le métro à 1 heure du matin. Pour l’auteur de violences sexuelles, cette attitude pourrait signifier qu’elle recherche une relation sexuelle. Et la résistance opposée par leur proie ne modifiera pas cette perception.
« On retrouve ce type de croyance chez beaucoup de violeurs de femmes adultes », observe Jean Cano. Mais la réaction ou l’absence de réaction de la victime peut aussi prêter à confusion et générer un malentendu légitime. « Beaucoup de filles sont si traumatisées qu’elles ne disent rien, et l’autre peut croire qu’elles sont d’accord, note l’avocat pénaliste Grégoire Etrillard. Je pense que la parole est essentielle dans ces affaires où les récits se contredisent. Plutôt que de chercher à savoir ce qui s’est passé au détail près, il est important de savoir exprimer ce que les parties ont à dire, leurs émotions, leur ressenti », fait valoir l’avocat.
La femme est d’ailleurs souvent perçue comme une source de conflits, de déception et de frustration. Considérée comme manipulatrice et provocante, elle est souvent réduite au rang d' »objet », et donc d’objet sexuel.

L’approche des pédophiles est un peu différente. Ces derniers, détaille Jean Cano, « idéalisent les enfants, car ils ont des problèmes relationnels avec les adultes. Pour juguler, par exemple, une phobie sociale, certains interprètent les attitudes des enfants dans une logique d’attente et de désirs sexuels envers l’adulte. »

« La victime l’a cherché »

Ces fausses croyances ou pensées erronées sont parfois sous-tendues par des « distorsions cognitives ». L’agresseur banalise, diminue ou rationalise les faits délictueux. Il remanie la réalité à sa façon, selon sa propre grille de lecture. Il est dans le déni, et cette attitude se manifeste aussi dans d’autres situations de sa vie. « Le déni est inconscient, il joue tant sur les émotions que sur le comportement et implique un refus de prendre conscience de ce dont on est responsable », décrypte Ingrid Bertsch, psychologue au CRIAVS (Centre ressource pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles) de la région Centre.
Cela conduit les auteurs de violences sexuelles non seulement à nier l’agression, mais à en reporter la faute sur celle qu’ils refusent de nommer « victime ». Après tout, pourquoi témoigner de l’empathie envers une personne qui par hypothèse ne souffre pas ? Il en résulte que l’auteur de violences sexuelles qui persiste dans le déni n’éprouve ni culpabilité, ni honte, ni empathie envers les victimes. « Je n’y peux rien », disent certains. « La victime l’a cherché », se défendent d’autres »…(Extrait).

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/laurence-neuer/auteurs-de-violences-sexuelles-la-victime-l-a-cherche-15-06-2013-1681173_56.php#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Quotidienne%5D-20130616

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 » Il en résulte que l’auteur de violences sexuelles qui persiste dans le déni n’éprouve ni culpabilité, ni honte, ni empathie envers les victimes. » Mieux, ce sont eux les victimes !

Donc des rechutes certaines à venir : une castration chirurgicale comme remède efficace et…juste !