Par P.-S. :
… » Ces programmes reproduisent pourtant régulièrement une vision de lamour comme correspondant au résultat de la mise en valeur de soi au travers dépreuves censées éprouver les qualités de chacun. Comme avec un crash test pour vendre une voiture, on éprouve la valeur de nos candidats. Le détachement ne signifie pas la disparition des règles, cest une nouvelle définition. Ces émissions apparaissent comme de magnifiques objets détude pour qui sintéresse à la mythologie moderne de lamour…
Les candidats sont toujours issus des classes populaires, de préférence avec le moins de capital culturel possible. Tout au long de ces spectacles, ce faible capital est souligné parfois de manière grossière. Il sagit de « faire le buzz », le Graal des Graals, et pour ça trouver la phrase la plus stupide et espérer quelle correspondra à une certaine pensée de lépoque. Il faut que ça se répande dans les réseaux sociaux : nouveau concept clé du spectacle. On insiste au montage sur toutes les fautes de grammaire, toutes les mesquineries.
Il nous est accordé le droit, nous, petits téléspectateurs, de nous moquer des faibles avec les puissants. Dans ce freakshow limage des monstres nous rassure quand on nous dit de nous moquer et nous émeut quand on nous lordonne, à grand renfort de pathos. Comme aux jeux du cirque on les voit parfois se déchirer et on prend plaisir de chacune de leurs mesquineries, chacune de leurs trahisons. Certains de ces programmes où lennui est organisé, semble avoir pour seul but dattendre, de manière perverse, le moment où la promiscuité finira par engendrer suffisamment de tension pour que des conflits éclatent. Dautres les invitent franchement à saffronter et à rivaliser de vice. On sattendrit aussi parfois devant leurs malheurs et on nous invite à avoir pitié. Il sagit même dautres fois de les corriger, de leur apprendre à shabiller, à tenir leurs maisons, leurs enfants. Ce sont de vieux ressorts de larsenal des classes dominantes qui sarticulent ici pour imposer le mépris de classe dans la culture dominante dune époque. Il sagit de produire une culture contre les classes populaires, contre les anormaux. Distiller le mépris jusquà ceux qui en sont les objets. Apprendre aux pauvres à avoir honte…
Ce qui sexprime dans cette émission cest une vision de lamour comme expression dun cahier des charges que remplirait plus ou moins bien tel ou tel prétendant. La rencontre y est standardisée, les moments qui se jouent sont des happenings crées par la production où justement rien ne se joue entre les acteurs. En définitive, tout est toujours ramené à cette opposition entre qualités de cur et qualités physiques. Tout le travail de la production se résumera donc à incarner des archétypes dans les corps de nos pauvres petits candidats »…(Extrait)
http://rebellyon.info/Petits-morceaux-de-mythologie-amoureuse-a.html
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» Il sagit de « faire le buzz », le Graal des Graals, et pour ça trouver la phrase la plus stupide et espérer quelle correspondra à une certaine pensée de lépoque. »
Ou encore, sur les blogs, pondre le post le plus haineux/crade, pour agglutiner toutes les haines et incapacités génétiques bloguestes(!) individuelles ? :##
Pour en revenir à l’Amour… »de l’époque »(!) : « une vision de lamour comme expression dun cahier des charges que remplirait plus ou moins bien tel ou tel prétendant. » En gros:
– des nanas recherchant de préférence : « le genre dhomme qui la toujours fait souffrir…un des bellâtre qui débite des inepties et conclut par : « [les filles] quand elles voient les abdos ça les excitent et alors là je pars en chasse» ?
-Et des mecs préférant des siliconées soumises aux modes diverses et se croyant obligées, finalement, de coucher mais qu’ils méprisent ?
Bref : « plus que de savoir si elle préférera les gentils ou les beaux, la question sera plutôt de se demander si les beaux peuvent être gentil (ou au moins ne pas être des connards) » :##