Par Kharla Livingston-Lorenzzo
… »Achetée au Brésil puis élevée en France par une famille adoptive, Kharla a bataillé pour retrouver la trace de ses origines. Laffaire de larche de Zoé, jugée mi-février, lui rappelle combien la loi française sen fiche…
Des familles blanches, françaises, leur auraient permis de ne plus souffrir de pauvreté économique, mais pas de pauvreté émotionnelle : traumatisme de la sélection et de lenlèvement, du déracinement, du racisme, de la nouvelle langue, de la nouvelle culture, de la suppression didentité, de la suppression de nationalité et de la suppression de leur famille biologique. Et enfin, de la non-reconnaissance de leur identité biologique, puisque aucun document officiel dabandon na été signé. Le tout, en leur faisant croire que décidément ils ont eu beaucoup de chance.
Beau programme. Surtout dans un pays où aucun accompagnement nest assuré de manière gratuite par des professionnels formés en abandon, adoption et mémoire traumatique.
Qui est suffisamment dupe pour ne pas voir la vente et lachat de personnes humaines, de surcroît mineures, de corruption, trafic et enlèvement ?
Pour accélérer le tout, feindre lurgence (« Des enfants meurent ! ») afin de ne laisser à personne le temps de réfléchir à la solution la plus adaptée et encore moins de se rendre compte de la supercherie…
…Pourquoi cette affaire minterpelle-t-elle autant ? Cest que moi aussi, tout comme ces mineurs tchadiens, à peine née, jai été arrachée et échangée contre une somme dargent.
Sur mes papiers didentité, il est écrit que je suis née un 8 juillet 1981 à São Paulo, au Brésil. On ma raconté que ma mère maurait abandonnée et quon serait venu me « sauver » en me ramenant en France. Adulte, jai voulu en savoir plus. Mais aucun document ne mentionnait mon adoption, pas même mon acte de naissance.
Jai alors commencé à avoir de sérieux doutes. Jai décidé de retrouver lune des intermédiaires, B.I.B., qui ma annoncé que jétais née avant le 8 juillet. Et sans doute au Paraguay, en Uruguay, ou peut-être même en Argentine. Premier choc.
Fière de ses activités, elle ma raconté comment elle repérait depuis sa voiture les enfants dans les rues. Alors quelle nétait ni assistante sociale, ni juge, dès quelle estimait que lun dentre eux était malheureux et que sa mère, trop pauvre ou parfois droguée, nétait pas à la hauteur, elle lembarquait dans sa voiture pour « lui offrir une vie meilleure chez des parents européens, qui narrivaient pas à avoir denfants ». Deuxième choc, quand elle ma révélé :
« Toi tu as été la première »…(Extraits)
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« 3000 bébés brésiliens acheminés illégalement
Dans un article de janvier 2013 consacré à Kharla dans la version papier du Monde, le journaliste Nicolas Bourcier raconte : « Au fil de ses recherches, elle a exploré les pistes des trafics denfants de lépoque. Avec le Parana comme épicentre du fléau, selon lavocate Jane Prestes. Daprès un rapport de la police fédérale datant de 1992, quelque 3 000 bébés brésiliens auraient ainsi été acheminés illégalement à létranger principalement aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en France et en Italie. Entre 500 et 800 enfants auraient été destinés à des couples en Israël jusquen 1986, date à laquelle la police arrête Arlette Hilu, 37 ans et tête pensante dun des réseaux criminels locaux. Les enquêteurs évoquent alors des tarifs allant de 7 000 à 10 000 dollars par enfant. Des prix multipliés par trois dans les années 1990. […] Le phénomène a diminué grâce aux lois plus strictes mises en place au Parana, puis progressivement dans le pays ces quinze dernières années […] . Cela ne veut pas dire que les réseaux ont disparu : ils se sont parfois réorganisés et installés ailleurs. » Même si le nombre denfants adoptés illégalement reste impossible à chiffrer, lONG Camiho de Volta, basée à São Paulo, estime que 40 000 enfants et adolescents disparaissent chaque année au Brésil, dont une part tombe dans les rets des trafiquants de ladoption. »
Rue89
http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/13/arche-zoe-enfant-volee-a-naissance-249887
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Ce qui me remplit de colère
C’est que tous ces trafiquants d’enfants, qui ne disent pas leur nom
osent prétendre qu’ils oeuvrent pour le bien des enfants !
C’est comme à Mada où des touristes sexuels, principalement des vieux débris immondes, se donnent bonne conscience en « achetant » leur « 48 kg de viande »(!): ils prétendent sans aucune honte que c’est pour soulager la misère de toutes ces petites nanas qu’ils les « achètent » et les salissent sexuellement à volonté !