[ Un autre regard sur la liberté des femmes avec Simone de Beauvoir
DE LA BURQA A LA MAUVAISE FOI – Elie Guedj pour Evene.fr – Avril 2010
« Le Deuxième Sexe » est un jeune sexagénaire. Autrefois tranchant, il permet aujourd’hui de rappeler, au-delà du voile intégral, l’empreinte masculine des monothéismes et de prévenir les femmes de l’illusion d’une justification de la liberté dans la foi. Les enseignements de Beauvoir, loin d’être surannés, sont d’une incontestable actualité… et un véritable recours…
…Le recours à l’auteur du « Deuxième Sexe » permet alors de rappeler contre le mensonge du dogme ou des commandements, l’importance de la vérité culturaliste au sujet de la condition féminine : « On ne naît pas femme, on le devient. » La femme est une fabrication et non un destin (une nature) biologique, historique, psychologique ou surtout théologique. Une fabrication que la philosophe interroge à travers les mythes monothéistes. Imperturbable archaïsme du modèle édénique confessant grossièrement à la fois un universel monothéisme irrévocablement androcentrique, un monde fait par et pour l’homme, et une idée de la femme déterminée exclusivement en fonction des intérêts et causes du mâle. L’homme rêve, sans réciprocité possible, la femme en fonction de ses besoins (projection des peurs et des désirs, craintes et espoirs, etc.), et la mystification religieuse (tradition juive antiféministe, paulinisme, littérature chrétienne de Paul Claudel), confondue dans la totalité de ce processus d’aliénation, la construit et l’entretient dans une essence immuable.
Diabolisée ou célébrée, la femme répond, tel un objet malléable, aux injonctions pragmatiques (souvent contradictoires) et aux besoins de domination ou de reconnaissance masculines (Eve pallie à la solitude d’Adam). Consacrée comme « héroïne de sainteté » ou maîtresse sanctifiée de la maison (voir le shabbat dans ‘Le Livre de ma mère’ d’Albert Cohen), la femme semble condamnée, comme le décrit minutieusement Beauvoir, à ne pouvoir se choisir, assignée éternellement à un rôle de « servante » matérielle, affective, sexuelle ou ontologique. Bref, une telle hiérarchisation des sexes, loin d’avoir capitulé sous les moments progressistes de l’histoire (mouvement des Lumières, Mai 68, etc.) a persévéré au sein des chapelles, des mosquées ou des synagogues.
Le voile n’étant que la face paradoxalement impudique, ostentatoire en République de cette aliénation religieuse inhérente et fondatrice à l’esprit des trois monothéismes. ]
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Source Evene.
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