(Non contractuel- Pointez souris pour légende).
————
Propos recueillis par Eric Aeschimann
« Stanislas Dehaene dans «le Code de la conscience», expose les progrès les plus récents des neurosciences dans la connaissance du phénomène de la conscience…
…C. Malabou -Qu’en est-il de l’histoire personnelle des sujets ? Pour la philosophie, la conscience, c’est aussi la possibilité, pour chaque individu, de construire sa propre singularité. Le soi n’est pas seulement un ego, un moi pensant ou percevant. C’est aussi un «soi-même», avec son passé, ses constructions narratives…
S. Dehaene -Je vois les philosophes comme les pionniers, qui s’attaquent aux problèmes les plus difficiles avec les moyens du langage ordinaire. Descartes, qui était un grand savant, a joué ce rôle. Plus récemment, l’Américain Daniel Dennett, philosophe des sciences cognitives, fut un pionnier dans l’étude de la conscience.
Mais, une fois que le problème est pris en charge par la science, la place de la philosophie se réduit »…
… Les neurosciences conduisent à une révision de nos croyances sur la conscience et la volonté. Lorsque nous prenons une décision autonome et volontaire, notre choix reflète simplement les systèmes de valeurs inscrits dans la biologie de notre cerveau. Regardez les prisons: nombre de détenus souffrent de troubles neurobiologiques et devraient être soignés plutôt que punis.
Cela étant, il existe en effet une distinction entre une décision consciente et une décision inconsciente. Quand l’individu a pu évaluer sereinement les différentes options de son choix, on peut parler d’une décision consciente, réfléchie, dont l’individu peut être tenu responsable. Or mon idée est qu’une machine est parfaitement capable d’une telle opération.
Prenez le système Google Car, qui va permettre de conduire les voitures automatiquement. Si la machine se trompe, elle sera «arrêtée», et on diagnostiquera ses erreurs. Il en va de même pour nous: notre responsabilité est le résultat d’une machinerie cérébrale, héritée de notre évolution, et qui présente certains aspects indésirables que l’éducation, la culture ou encore le système légal tentent de corriger. Dire qu’il y aurait dans l’espèce humaine une responsabilité différente de celle des machines me semble être une erreur: notre cerveau est une machine magnifique mais faillible »…(Extrait).
****************************************************************************
« Les neurosciences conduisent à une révision de nos croyances sur la conscience et la volonté. Lorsque nous prenons une décision autonome et volontaire, notre choix reflète simplement les systèmes de valeurs inscrits dans la biologie de notre cerveau. »
Je le pense aussi ! 😉