Par Greta Mulumbu
» Racisme entre Africains, une histoire de proverbes et d’expressions
C’est souvent au détour d’une blague anodine ou d’une expression que se véhicule le racisme et les stéréotypes entre les peuples africains.
Un travail darabe», pour qualifier une activité de mauvaise qualité. «Des cheveux de noirs» pour parler de cheveux abîmés voire moches, voilà des tournures que lon utilise tous les jours, de manière inconsciente. Entrées dans le langage courant, les expressions comme «sentir le dingari» ou juste «dingari» qui renvoient à la forte odeur des vêtements portés par des Maliens ou Sénégalais contribuent à la dévalorisation d’une culture ou d’une race. Souvent les personnes qui font appel à ces stéréotypes n’ont pas l’intention de blesser ou d’offenser la personne qu’elles ont en face d’eux. Naïvement, elles utilisent une expression sans connaître sa véritable origine.
Leurs origines très anciennes
Utilisés depuis des générations, ces proverbes découlent pour la plupart de stéréotypes raciaux instaurés pendant lépoque coloniale. Selon une étude menée par EthnoArt, une association créée en 2002 à linitiative dethnologues et dartistes en Ile-de-France, l’administration coloniale française classait les populations dont il avait la charge en trois catégories: le Jaune, le Brun et le Noir. À lépoque cette classification était considérée comme scientifique, avec pour chacune, une caractéristique particulière.
EthnoArt illustre son propos:
«Physiquement limité, lAsiatique est un fervent travailleur, mais le mystère qui lentoure suscite la méfiance. LArabe dit le Brun est souvent musulman et dangereux, cest un fanatique et un fourbe. Mais avec de lencadrement, il peut se révéler un valeureux combattant bien quil soit fainéant. Fort et docile, lAfricain est quant à lui un bon enfant. Un comportement qui fait de lui dans la hiérarchie des races le moins évolué de tous. Il occupait la position la plus proche de létat danimalité. Pour preuve, il a le rythme dans la peau.»
Rivalité
A cela s’ajoute les rivalités entre pays voisins comme le révèle ce proverbe de la République du Congo:
«Si tu croises un serpent et un zaïrois dans la forêt, prend le serpent et laisse le zaïrois».
En mai dernier, l’existence de groupes Facebook incitant au lynchage de «beurettes» par la communauté arabe cristalisait les passions. Récemment ce sont les qualifications de la coupe du Monde de Football 2014 qui ont retenu l’attention des amateurs d’expressions et proverbes en tout genre (enfin, souvent racistes).
Alors que lAlgérie et le Burkina Faso saffrontaient, des supporters algériens se sont emportés sur la Toile. Ainsi pouvait-on lire des commentaires comme «les tribunes burkinabè, on dirait les cales d’un bateau d’esclaves». Sous le couvert de lanonymat, en invoquant lhumour et la liberté dexpression, Internet sest révélé une parfaite couverture pour diffuser ces idées reçues. »
http://www.slateafrique.com/411163/racisme-africains-histoire-proverbe-expression
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« Entrées dans le langage courant, les expressions comme «sentir le dingari» ou juste «dingari» qui renvoient à la forte odeur des vêtements portés par des Maliens ou Sénégalais contribuent à la dévalorisation d’une culture ou d’une race. Souvent les personnes qui font appel à ces stéréotypes n’ont pas l’intention de blesser ou d’offenser la personne qu’elles ont en face d’eux. Naïvement, elles utilisent une expression sans connaître sa véritable origine. »
Cela me fait penser à cet ami qui dit en présence de sa compagne malgache : » les Malgaches sont paresseux, voleurs et menteurs »
Sans prendre conscience de l’offense faite à son amie!
Sans compter le fait d’affirmer une fausse… « vérité »(!): les Malgaches ne sont ni plus ni moins tout cela que toutes les autres nationalités de la Terre !
Nous devons mettre fin au racisme.
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Plus facile à dire qu’à…faire 😉
« l’administration coloniale française classait les populations dont il avait la charge en trois catégories: le Jaune, le Brun et le Noir. À lépoque cette classification était considérée comme scientifique, avec pour chacune, une caractéristique particulière. »
Et l’Eglise participait à la traite des « Nègres »
Certains s’interrogeaient même sur l’existence ou non de l’âme du Noir
Ces « taches » résistent au temps qui passe
Peut-être inventer un puissant détergent, pour laver cette saleté que représente le racisme ?
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L’histoire et la situation sociale des noirs sont abjectes, c’est sûr,
mais celles de presque tous les autochtones du monde
face au buldozer des européens colonialistes et prétentieux
(dotés des armes à feu
mises au point grâce à la poudre noire empruntée aux chinois),
sont en général à peu près des mêmes eaux.
Dans l’Ouest du Canada, un système de laissez-passer
interdisait aux Autochtones de quitter leurs réserves.
Bien qu’on ait déjà reconnu, à l’époque,
qu’il portait atteinte aux droits de la personne,
ce système était encore en vigueur dans quelques réserves isolées jusque vers 1950.
Ainsi, dans ce riche Canada, ça n’est que le 10 mars 1960,
après un débat où la mesure recueille un soutien quasi unanime,
que la Chambre des communes accorde finalement
le droit de vote à tous les Autochtones
sans les obliger à renoncer à leurs droits issus de traités.
Avant ça, les autochtones étaient tous considérés comme des mineurs,
dont le gouvernement fédéral était le tuteur
avec des fonctionnaires détenteurs de tous les droits
et potentiellement capables de tous les abus.
Le Québec, à majorité francophone,
fut la dernière province à leur accorder le droit de vote, en 1968.
La modification de la Loi sur les Indiens
connue sous le nom de Projet de loi C-31, et votée en 1985,
fut une victoire pour les Amérindiennes mariées à des non-Indiens;
comme les Amérindiens mariés à des blanches,
elles purent désormais garder leur statut d’Autochtone
et le transmettre à leurs enfants.
Aujourd’hui, les autochtones ont enfin retrouvé une partie de leur fierté
et luttent avec acharnement pour défendre leurs droits
avec des mouvements comme Idle no more
ou « finie l’inertie ! »
©2013
PS: à titre de comparaison,
voici un tableau des dates de l’acquisition du droite de vote des femmes
dans le même pays riche. =
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