"Dans l’archevêché de Trèves, les femmes étaient mises à mort à partir de l’âge de sept ans"-"Le sexocide des sorcières" (Françoise d’Eaubonne).

Publié par joellepalmieri :

… « Un lien certain existe entre ces considérations historiques et mon dernier livre qui s’appelle « Le sexocide des sorcières ».

Je veux souligner comment ce qu’on a appelé la chasse aux sorcières, qui a duré deux siècles, les siècles de Renaissance et d’âge classique, et non de Moyen Age comme le croit le public, représente un lien direct avec un très ancien complexe du patriarcat : le rêve du monde sans femmes. De ceci est né un plan institutionnel, qui évidement n’a jamais pu s’instaurer mais qui s’enracine déjà en Grèce où certains poètes se lamentent de penser qu’il faut passer par une femme pour avoir des fils… Il existe un vieux phantasme de l’absence de l’autre, d’un univers qui serait le même, la culture du  » logos « , ce que j’appelle la culture du  » phallo logos « . L’autre, c’est la femme, et l’autre a quelque chose de tellement insupportable qu’on rêve de le voir disparaître, bien qu’on soit bien obligé d’accepter qu’il soit là. C’est ce vieux phantasme qui est à l’origine de ces deux siècles de massacres absolument insensés, plus que délirants, qui ont d’abord consisté en une extermination des sorcières et ensuite, plus simplement des femmes elles-mêmes. Les deux grands inquisiteurs ont publié « les sorciers sont peu de chose ». Ça signifie quoi ? Nous seuls (les hommes) sommes les véritables croyants. Toute femme est, à l’origine, une sorcière et tout le féminin doit être éliminé.
Dans l’archevêché de Trèves, les femmes étaient mises à mort à partir de l’âge de sept ans, et sur cette rive, la rive droite du Rhin, les hommes se plaignaient d’avoir à traverser des pays et des pays pour arriver à trouver une épouse…
Il s’agit là d’un véritable désir de mort qui se concrétise non pas pour une chasse à, mais par une extermination de, c’est-à-dire un génocide, un génocide de quoi ? Un génocide du sexe. On voit d’ailleurs réapparaître ce phénomène, à l’heure actuelle dans les pays intégristes, et en particulier chez les Islamistes. Dans ces pays, il ne s’agit même plus de parler des femmes comme de sorcières, mais de pécheresses, de tentatrices, d’organes de Satan. Le mot Satan est tout à fait utilisé par les Talibans et les Mollahs : toute femme est susceptible d’être une tentation de péché, donc le féminin doit être complètement éradiqué. J’ai volontairement fait publier en appendice de mon livre, les quinze commandements des Talibans.
J’ai introduit en 71 le mot  » phallocrate  » dans la langue française, je voudrais bien qu’aujourd’hui celui de  » sexocide  » y soit également reconnu »…

… »Françoise d’Eaubonne, écrivaine, libertaire et féministe de la première heure, est de toutes les luttes. La résistance, la guerre d’Algérie, la lutte pour la contraception et l’avortement, puis contre les intégrismes, cette femme n’a de cesse de dénoncer les expressions de la phallocratie (mot qu’elle a créé). Agée aujourd’hui de 79 ans, elle entre en guerre pour dénoncer le sexocide des sorcières et demande amende honorable au Pape »..
(Extrait.

http://joellepalmieri.wordpress.com/2012/12/21/francoise-deaubonne-la-rebelle/

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« Dans l’archevêché de Trèves, les femmes étaient mises à mort à partir de l’âge de sept ans, et sur cette rive, la rive droite du Rhin, les hommes se plaignaient d’avoir à traverser des pays et des pays pour arriver à trouver une épouse… »

Et ce sont des femmes qui sont les courroies de transmission les plus zélées de l’Église !

Ameeeeen ………………….

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Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

Une réflexion sur « "Dans l’archevêché de Trèves, les femmes étaient mises à mort à partir de l’âge de sept ans"-"Le sexocide des sorcières" (Françoise d’Eaubonne). »

  1. « il ne s’agit même plus de parler des femmes comme de sorcières, mais de pécheresses, de tentatrices, d’organes de Satan… »
    Je ne suis pas expert, mais il me semble que les « sorcières » étaient accusées de cela aussi, ou peu s’en faut. Il arrivait qu’elles soient accusées de forniquer avec les démons, c’est pas mal non plus dans le genre !

    Je me suis procuré un livre sur le sujet mais, dommage, je n’ai pas encore eu le temps de le lire.

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