La mauvaise action que l’on estime: "comprendre et justifiée", au nom de l’amitié, de l’esprit de famille, de la solidarité de groupe, etc…

Tous comptables de nos actes(Pastel gras non contractuel).

La mauvaise action -Qu’est-ce qu’une mauvaise action ? ( Sous l’angle moral et non pas religieux/péché):

… »les énoncés de la Règle d’Or insistent sur… le «NON» de la MORALE à TOUTES les FIGURES de l’action mauvaise. Ce «non» traduit «notre indignation, c’est à dire notre refus de l’indignité infligée à autrui»

—————

… »A l’inverse, la mauvaise action est celle qui fait l’objet d’une prescription est frappée d’interdiction, ainsi du célèbre commandement biblique «tu ne tueras pas». Commettre une mauvaise action, c’est désobéir au commandement de la morale, c’est transgresser l’interdit. L’action mauvaise est donc l’action immorale, c’est pourquoi elle suscite l’indignation, elle est toujours considérée, écrit Ricoeur, «sous l’angle du blâmable». ( Soi-même comme un autre)

…Le méchant, tout comme l’homme de bien, est donc cause de ses actions. C’est pourquoi il est susceptible d’être blâmé pour ses actes, tout comme le vertueux en reçoit éloges et récompenses. Seules sont passibles d’un jugement de valeur les actions qu’on peut attribuer à leur auteur…
Aristote soutient donc qu’il est possible d’agir mal tout en sachant où est le bien. Le méchant l’est de son plein gré.

…Le troisième critère est celui de la délibération. L’acte délibéré se différencie par le fait qu’il a été réfléchi, calculé avant d’être accompli. En d’autres termes, il a été choisi parmi plusieurs possibilités.

…L’enfant lui-même est très tôt capable de reconnaître qu’une action est
«mauvaise», d’où son indignation, quand il la voit commettre, ou la honte
qu’il éprouve, quand lui-même s’en rend coupable.

…Cette volonté perverse, qui trouve plaisir et jouissance dans
l’accomplissement de l’action mauvaise peut déjà se déceler dans les
conduites enfantines. Au Livre I des Confessions, Saint-Augustin dénonce à
ce propos la mauvaise foi des adultes – qui souffrent avec une grande
indulgence la plupart des débordements des enfants, sous prétexte qu’ils ne
sauraient comprendre les réprimandes qu’on pourrait leur adresser – tout
comme la mauvaise foi enfantine et tout ce qu’elle comporte de duperie à
l’égard des adultes. Les violentes colères de l’enfant, ses caprices, ses
mensonges et ses tricheries constituent bien des actions répréhensibles qui
remettent en question la soi-disant innocence de l’enfant.»Est-ce là l’innocence enfantine? Non, Seigneur, il n’y a pas d’innocence enfantine»(chapitre XIX).

Mais Augustin décèle un autre élément dans le plaisir qu’il prit à sa mauvaise action. Cet élément, c’est le goût de la complicité partagée et l’entraînement réciproque suscité par l’effet de groupe. «Et cependant, je ne l’aurais pas commis seul.(…)J’ai donc aimé aussi la compagnie de ceux avec lesquels je l’ai commis»(chapitre VIII). Telle est l’émulation dans le mal, mi-jeu miplaisanterie à l’âge de l’adolescence, honte d’avoir moins d’audace que les autres et vanité de montrer que dans le mal on peut aller aussi loin qu’eux.«Mais que quelqu’un dise:«Allons-y! Faisons-le!» et l’on a honte d’avoir honte» (chapitre IX)

Le mal de l’action est dans le «pouvoir-sur»

…On pourrait selon Ricoeur suivre la «pente descendante» des figures
innombrables du mal impliquées par cette structure inégalitaire de l’action. Ainsi la violence physique irait de la simple menace jusqu’à ces formes extrêmes que sont la torture – telle «la persistance têtue de formes de violence sexuelle, depuis le harcèlement des femmes jusqu’au viol, en passant par le calvaire des femmes battues et les enfants maltraités»(ouvrage cité) – et lemeurtre.
Ce que cherche l’agent de l’action dans ces diverses formes de la violence
physique, c’est la diminution ou la destruction du «pouvoir-faire» de sa
victime, c’est à dire de sa puissance d’agir. Mais par-delà la destruction du pouvoir-faire, l’action violente vise toujours l’humiliation, c’est à dire la destruction du respect de soi: il s’agit de «briser (…) l’estime de soi de la victime». «Ici semble être atteint le fond du mal». C’est pourquoi la violence peut aussi se dissimuler dans le langage »…

Cliquer pour accéder à La+mauvaise+action.pdf

***************************************************************************

Le fait que des saloperies (que l’on estime « comprendre »et justifiées!), soient commises par des amis, la famille, un groupe dont on se sent solidaire, etc…ne change RIEN au fait que:

« par-delà la destruction du pouvoir-faire de la victime, l’action violente vise toujours l’humiliation, c’est à dire la destruction du respect de soi: il s’agit de «briser (…) l’estime de soi de la victime». «Ici semble être atteint le fond du mal». C’est pourquoi la violence peut aussi se dissimuler dans le langage »…

Les violences verbales n’étant qu’une étape de la:[«pente descendante» des figures innombrables du mal], pouvant aller jusqu’au meurtre

On a TOUJOURS le…CHOIX de ne pas s’associer à une mauvaise action en adhérant au: « «NON» de la MORALE à TOUTES les FIGURES de l’action mauvaise. Ce «non» traduit «notre INDIGNATION, c’est à dire notre refus de l’indignité infligée à autrui»

Mais « on » n’a pas, ou peut-être plus la… dignité et le respect de l’autre, ni de soi, pour le faire, – ce qui n’empêcherait nullement, par ailleurs, de garder toute son affection au méchant.

Avatar de Inconnu

Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

Laisser un commentaire