" Il n’est rien de plus dangereux pour l’humanité que les religions monothéistes " (Claude Lévi-Strauss) ? Si, des religieux !

Affronter l'obscurantisme religieux ! (Photo non contractuelle).

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 » LE MONOTHEISME EST-IL MISOGYNE PAR NATURE

Posté par Alain PIOT

Dans une interview au Figaro Littéraire le 16 septembre 1991, Claude Lévi-Strauss déclare : « Il n’est rien de plus dangereux pour l’humanité que les religions monothéistes » .
« A des degrés divers, toutes les religions ont, soit servi d’excuse à l’asservissement des femmes, ce qui constitue un crime contre l’humanité, soit fermé les yeux sur les conditions qui leur étaient faites et négligé d’intervenir, ce qui constitue un délit de non-assistance à personne en danger »
« Toutes les religions » ? Encore faut-il distinguer les religions monothéistes des autres, polythéistes ou philosophiques non théistes.
Traditionnellement il semble admis que le monothéisme est le stade suprême du sentiment religieux, l’accomplissement de toutes les autres formes de religion. Même des personnages a-religieux ont célébré, pour de raisons diverses, le triomphe du monothéisme : Auguste Comte (1798-1857), Edward Tylor (1832-1917), Emile Durkeim (1858-1917), Freud (1856-1939) etc.
L’anthropologue Edward Tylor écrit par exemple : « Dans une perspective évolutionniste, le monothéisme est considéré comme l’aboutissement de la lignée allant de l’animisme, au fétichisme, au naturalisme et au polythéisme » (in Primitive culture).
Cette hiérarchie des formes religieuses couronnées par le monothéisme est de plus en plus remise en cause. De même n’est plus crédible la vision naïve du Dieu de la Bible qui, depuis la Genèse jusqu’aux derniers prophètes et à Jésus, serait considéré comme seul Dieu, vainqueur des idoles. On sait que le monothéisme s’est construit progressivement et s’est imposé seulement après l’Exil . Voir en particulier le « Second Isaïe » (à partir du chapitre 40 du livre d’Isaïe). Encore faut-il dire que ce monothéisme n’est pas encore absolu : c’est un monothéisme de supériorité si l’on peut dire, Yahvé étant le seul Dieu… de son rang !

Moi le premier, moi le dernier
Hors de moi, pas un dieu –
Quelqu’un m’égale ? qu’il se déclare
Qu’il le clame et s’explique avec moi […]
Je vous prends à témoin : y a-t-il un dieu hors de moi ?
Nul autre rocher, que je sache !

On lira les ouvrages de Jean Soler, notamment sur « L’invention du monothéisme » (2002) et « La violence monothéiste » (2009).
On lira aussi avec intérêt le livre de Jean-Pierre Castel, « Le déni de la violence monothéiste » , loin des postures universitaires (il est dirigeant industriel et consultant en stratégie). Castel nous offre une mine de réflexions et de références sur ce qu’il appelle à son tour la violence monothéiste. Il la définit ainsi : « Croire détenir la vérité absolue, na reconnaître aucune valeur aux croyances des autres peuples, considérer leurs dieux comme des idoles, se faire un devoir de détruire ces « idoles », se considérer comme investi de la mission d’apporter la bonne parole aux hommes et aux peuples restés dans l’erreur ; autant de formes d’une violence faire à autrui ».
Enfin il faut lire le savant ouvrage collectif « Enquête sur le Dieu unique » publié par Bayard en 2010, qui fait le point sur les connaissances actuelles concernant le monothéisme.

Mais la violence monothéiste a une autre face, c’est celle du patriarcat.

Freud (1856-1939), on serait tenté de dire « avec un certain cynisme », voit dans le monothéisme biblique la religion du « surmoi », du Père, de la conscience morale, par opposition aux polythéismes qu’il voit comme les religions du « ça », de la Mère, des pulsions. Castel commente : « La transcendance monothéiste et l’interdiction des images divines lui apparaissent comme l’apothéose du développement de l’esprit humain… »

Le patriarcat est d’abord « une forme d’organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l’autorité par les hommes » . C’est, par extension et dans une acception moderne un système d’oppression des femmes par les hommes, la fameuse « domination masculine ».
Ces différentes facettes se combinent entre elles dans les religions monothéistes. Elles nous présentent un Dieu mâle, régnant sur le monde, ou sur un peuple, ou sur chaque conscience individuelle. Elle sacralise l’image d’un Père aux visages multiples : tendre et miséricordieux (image dominante dans les évangiles), mais aussi Père Fouettard, jaloux, irascible, vengeur, violent à l’égard de son peuple ingrat ou de ses ennemis, ainsi que du pécheur impénitent.
Ces multiples visages du Père légitiment – et l’histoire nous en donne de nombreux exemples jusqu’à aujourd’hui – des organisations sociales fondées sur la détention de l’autorité par les hommes dans le domaine politique (organisation et gouvernement des Etats) ou religieux (organisation et gouvernement des Eglises par exemple).
Tous mles croyants monothéistes vouent un culte, une adoration, à un Dieu Père, Maître ou Seigneur.

Les chrétiens croient « en Dieu, le Père tout puissant », Jésus est « assis à la droite de Dieu le Père tout puissant » . C’est le christianisme qui a poussé le plus loin la relation personnelle entre Dieu et le croyant, relation d’amour, mais aussi de soumission, de repentance (la hantise du péché…).

Le croyant musulman a une attitude analogue à l’égard de Dieu. Le sentiment de culpabilité n’est cependant pas le même que dans le christianisme ; il est remplacé peut-on dire par la notion de pureté rituelle. Ainsi l’Islam prescrit-il des ablutions (la grande ou la petite selon le degré d’impureté rituelle) qui doit précéder la prière.
La sourate 98 verset 5 du Coran dit : « pourtant il ne leur fut ordonné que d’adorer Dieu, de lui vouer un culte pur, en monothéistes sincères, d’accomplir la prière, de s’acquitter de l’aumône, car telle est la religion de la parfaite orthodoxie.

En conclusion, ce serait trop simple de répondre à notre interrogation posée en titre de cette section : Oui le monothéisme engendre la misogynie. Il paraît évident que le monothéisme ne peut se représenter l’égalité totale de la femme et de l’homme et qu’il ne peut, en conséquence, que légitimer d’une manière ou d’une autre, violente ou subreptice, la domination masculine.
Mais les autres religions non monothéistes ne sont pas pour autant des véhicules de l’égalité, encore moins du féminisme ! Ariane Buisset le montre très bien dans son livre, elle qui est proche des maîtres du bouddhisme, de l’Hindouisme et du taoïsme. »

http://www.alainpiot.me/?p=140

NB –  » Bien entendu vous(Tingy) pouvez le publier, en indiquant mon nom et l’adresse de mon blog (www.alainpiot.me). Cet article est aussi inséré dans mon livre qui vient de paraître : « La spirale de la misogynie – Du mépris à la violence ». Bon courage et bien cordialement. »

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…« A des degrés divers, toutes les religions ont, soit servi d’excuse à l’asservissement des femmes, ce qui constitue un crime contre l’humanité, soit fermé les yeux sur les conditions qui leur étaient faites et négligé d’intervenir, ce qui constitue un délit de non-assistance à personne en danger ».

Quand on sait que ce sont des femmes qui servent de courroies de transmission aux religions, pour leurs petits…On peut désespérer de l’avenir du monde: « Il n’est rien de plus dangereux pour l’humanité que les religions monothéistes ».(Claude Lévi-Strauss).

On peut comprendre ces femmes: qui voudrait que son enfant brûle en enfer (soi-disant) ?
Et qui désire y aller lui(elle)-même, s’il(elle) croit en son existence ?

… » En 1215,le quatrième Concile de Latran a proclamé que les pécheurs « comme le diable recevront la punition éternelle. » Voir repris plus tard dans le Concile de Florence (1439), Trent (1547), Vatican I (1870) et le Vatican en 1965 (chapitre VIII de Lumen Gentium 48). Donc, l’enfer, pour l’Eglise, est la punition globale et irréversible de ceux qui meurent en péché mortel « …

« La masse des croyants identifie puérilement l’enfer comme un immense four où un feu éternel brûle les damnés, et elle voit le diable avec des cornes, une fourche et la queue enroulée. Une folie réelle! »

Leo zen – http://fr.apocalisselaica.net/radar-laicita/impegno-laico/linferno-e-stato-inventato-dalla-chiesa-linvenzione-del-cristianesimo-174

« Une folie REELLE » ? En effet !

La Foi de chacun est respectable, mais pas les religions! Pour mériter le respect, il faut respecter les autres; TOUS les autres, qui ne partagent pas les mêmes convictions que soi !

Et  » Il n’est rien de plus dangereux pour l’humanité que les religions monothéistes  » (Claude Lévi-Strauss) ?

Si, DES religieux !

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Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

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