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…[ « Dix ans après la mort de Sohane, rien de gagné pour les filles des banlieues:
Les filles des banlieues se rebellent davantage contre les brimades et les depuis la mort tragique de Sohane, il y a dix ans, mais leur émancipation est compromise par la crise et la montée du communautarisme, constatent les acteurs de terrain.
« Le contrôle sur les femmes est toujours aussi prégnant » dans les quartiers défavorisés, raconte Françoise Brié de lassociation lEscale, qui reçoit quotidiennement des femmes en détresse à Asnières et Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
Leurs vêtements, leurs relations, leurs déplacements… tout est lobjet de « critiques permanentes » voire « dinsultes sexistes », déplore la militante. « Mais les filles osent davantage en parler et le dénoncer plus tôt », dit-elle.
Cette libération de la parole a commencé avec la mort de Sohane Bouziane, brûlée vive le 4 octobre 2002 dans un local à poubelles dune cité de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Sa disparition avait suscité lindignation générale et la création du mouvement Ni Putes ni Soumises, qui a porté sur le devant de la scène les problèmes des femmes des banlieues.
En dix ans, cette prise de conscience a poussé le législateur à agir : interdiction du voile à lécole, de la burqa, dispositions contre le mariage forcé.
« Nous avons réussi des choses, mais il reste encore beaucoup à faire car le communautarisme est en hausse et pousse à lexclusion » des femmes, souligne Asma Guenifi, présidente de Ni putes Ni Soumises (NPNS).
Effet boomerang
Ca sest communautarisé, ghettoïsé et la crise naméliore pas la situation », confie-t-on au sein du mouvement dissident de NPNS, les Insoumises.
Premières victimes des bas salaires, des emplois précaires et du chômage, les femmes peinent à prendre leur autonomie ou à quitter un conjoint violent. Les difficultés financières peuvent aussi augmenter les tensions dans la cellule familiale.
« La précarité en hausse et le manque de moyens entraînent une augmentation des violences privées et familiales », confirme une animatrice de Femmes solidaires installée à Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Or, lEtat na pas pris le relais et sest même désengagé des quartiers sensibles ces dernières années, regrette Christine-Sarah Jama, présidente de Voix de femmes, association de lutte contre les mariages forcés.
« Les services sociaux ont reculé, notamment sur lhébergement durgence, déplore-t-elle. Là encore, selon elle, « les évangélistes et les salafistes ont pris le relais. Ils ont beaucoup dargent… »
Par ailleurs, souligne la féministe, la libération des jeunes femmes a un effet boomerang : »Elles sautorisent plus de choses, choisissent leur partenaire en dehors de la communauté, ont des relations sexuelles hors mariage » et « cest plutôt une bonne nouvelle, mais en même temps, elles sont plus victimes de représailles », note-telle.
Ce fut le cas de Chahrazad Belayni, grièvement brûlée en novembre 2005 par son ex-petit ami quelle refusait dépouser. Ou de Mouna, enlevée par ses frères dans la banlieue lyonnaise en septembre 2011 parce quelle souhaitait échapper à un mariage forcé.
Mais aussi de Sohane, comme la rappelé mercredi la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. « Elle est morte car elle a refusé de se soumettre. Car elle a bravé linterdit qui pesait sur elle en tant que femme ».]
http://reunion.orange.fr/news/metropole/dix-ans-apres-la-mort-de-sohane-rien-de-gagne-pour-les-filles-des-banlieues,633167.html
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Non, non, RIEN n’a CHANGE
TOUT tout a continué
AÏE, AÏE ……………